Voilà, les cartons du déménagement sont enfin vidés. Une nouvelle aventure peut commencer.
J'ai relativement peu écris finalement dans mon ancien blog, il est possible que je revienne donc sur une partie de mon travail, c'est plus facile et plus intéressant parfois avec du recul.
Mais revenons à nos moutons nuageux... J'ai terminé il y a peu un dessin qui clôturait une leçon sur les ciels. Superbe sujet qui permet de bien respirer. Quoi qu'à se promener le nez en l'air attention aux lampadaires !
Voici le dessin :
Hervé Sors, d'un écrivain en arbre trouve qu'il ressemble à la Grèce et qu'un travail proche d’Escher pourrait être entrepris. Je n'y avais pas pensé du tout ! Idée amusante en effet. Moi je voyais plutôt un chemin de nuage, miroir et pendant du chemin juste en dessous dans ce paysage de Mongolie, que j'ai traité de manière assez simplifiée, peut-être trop. Il faut dire que j'ai passé beaucoup de temps sur ce dessin, attrapé un bon mal aux yeux et mal à la tête à force de scruter les détails des nuages. J'avais envie de passer à autre chose.
Je ne suis qu'en partie satisfaite du résultat mais j'ai beaucoup appris et le prochain dessin sur ce thème sera forcément mieux. Et mes dessins de paysages auront des ciels un peu plus construits et habités.
Je voudrais en profiter pour parler de deux manières d'aborder le dessin selon moi, c'est aussi valable pour les autres arts visuels. Elles ne sont pas nécessairement incompatibles malgré ce que l'on pense. Au contraire je trouve qu'elles se complètent même si pour certains elles résultent d'un choix. Un peu comme l'inspiration et l'expiration forment à elles deux deux phases distinctes de la respiration. Attention, les deux peuvent se mêler et on peut trouver beaucoup de nuances... mais ici je vais faire simple donc simpliste aussi.
La première est plutôt tournée vers l'extérieur. On pourrait dire que la motivation est de décortiquer, rentrer en dialogue, comprendre le monde qui nous entoure. Si on veut éviter l'intellectualisme en dessin, il vaut mieux dessiner pour comprendre un objet, sa structure, sa texture, sa forme, sa dynamique intrinsèque etc. au lieu de tenter de réfléchir pour le comprendre avant de le dessiner. Cette démarche est un extraordinaire moyen de dialoguer avec notre environnement et de le découvrir chaque jour un peu plus. Évidemment cela va souvent mener à des études assez détaillées mais pas toujours.
Ainsi, pour ce dessin de ciel, il est arrivé un moment (que je trouve magique) où j'ai comme senti et perçu comment la circulation des masses d'air sculptent littéralement la "matière" des nuages. Une petite épiphanie qui fait que désormais je ne regarderai plus un ciel de la même manière en me promenant mais aussi que je tiendrai probablement compte de ces informations dès la construction de mes futurs dessins.
Cette démarche poussé à l'extrême amène au réalisme voir photo réalisme de certains artistes et prend beaucoup de temps d'exécution. Enfin ça dépend aussi du médium choisi.
La seconde démarche est plutôt tournée vers l'intérieur, vers le soi. On pourrait dire qu'elle fait d'avantage appel à la créativité, qu'elle se détache de la réalité pour aboutir parfois à l'art abstrait, non figuratif. C'est vrai et c'est faux. En tout cas elle cherche à représenter une idée, une émotion personnelles à l'artiste. Mais on peut très bien la mettre en forme de manière assez réaliste justement. Et ce jeu avec la réalité est vraiment d'autant plus plaisant qu'il ne concède rien en terme de qualité d'exécution. La technique devient au service de l'imagination et c'est au final ce que je cherche à développer.
Évidemment tout cela est un peu caricatural. En effet, on peut très bien représenter une nature morte, par exemple, très réaliste en cherchant à exprimer une émotion à travers elle. Le thème, les objets choisis, l'éclairage, la composition pourront se mettre au service de cette émotion. De vieux objets pourront évoquer la nostalgie, des fleurs le côté passager de la vie etc. Et mon dessin de Grytviken (cf. l'article "composition") qui découle plutôt de la seconde démarche reste un dessin complètement réaliste. Rien d'improbable voire d'impossible dans ce dessin. D'ailleurs, si nous revenons à Escher il combine à merveille les deux esprits : une idée totalement irréaliste mais pourtant matérialisée de façon très crédible... et ce jeu avec les limites du réel est très plaisant !
Tiens pour conclure, un autre dessin qui combine un peu les deux démarches... mais qui reste quand même improbable et c'est ça qui est amusant. Une chaussure inspirée des célèbres Docks Martins, de talons aiguilles et de chausses du moyen âge. Voici le résultat !
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