Décidément les objets noirs m'inspirent en ce moment... Voici une peinture a la prima faite hier.
Nombre total de pages vues
samedi 28 décembre 2013
vendredi 27 décembre 2013
Portrait au graphite : la coquette
Puisque noël est passé... Il m'est enfin possible de montrer ici mon travail sur un portrait au graphite et crayon blanc.
lundi 23 décembre 2013
Gants de boxe à l'huile
Me revoici me revoilà avec cette peinture encore toute fraîche. J'ai bien un autre travail à montrer ici... mais chuuut c'est une surprise alors je vais attendre après les fêtes.
J'ai commencé par ressortir mes gants SDI du placard... et faire quelques croquis pour appréhender le sujet au bic noir.
Mais voilà mais voilà petit problème pour le passage à l'huile... ils sont trop gros pour mon petit présentoir. Impossible donc d'utiliser une des positions des croquis.
J'ai pensé d'abord représenter un seul gant puisque l'autre ne passait pas... et j'ai ensuite eu l'idée de le mettre debout. J'ai tout de suite accroché par l'aspect graphique et dynamique. Résultat je trouve que cela donne l'idée ou la dynamique de l'upercut et d'un coup de poing.
Je n'étais pas satisfaite de l'éclairage naturel, il faut dire qu'il faisait vraiment sombre hier. Ce qui m'a d'ailleurs posé problème dès 16h30 où j'ai dû finir en lumière artificielle. Je n'aime pas, mais quand on n'a pas le choix... et heureusement j'étais suffisamment avancée pour avoir trouvé mes couleurs. Mais cela donne l'impression étrange d'avancer en aveugle. Bref, pas satisfaite alors j'ai bricolé avec les moyens du bord une boîte d'ombre. Voici ce que ça a donné :
Un objet tout noir... pas facile à représenter... j'ai voulu préparer un noir que j'ai décliné en 3 tons ensuite. En effet certains peintres préparent toutes leurs couleurs avant l'application, ce qui permet d'aller assez vite. Mais ça n'a pas du tout fonctionné pour moi ! Je suis vite retournée aux anciennes habitudes : j'ai préparé mon noir et ensuite faits les mélanges au fur et à mesure.
Voilà le résultat après 5h :
J'ai commencé par ressortir mes gants SDI du placard... et faire quelques croquis pour appréhender le sujet au bic noir.
Mais voilà mais voilà petit problème pour le passage à l'huile... ils sont trop gros pour mon petit présentoir. Impossible donc d'utiliser une des positions des croquis.
J'ai pensé d'abord représenter un seul gant puisque l'autre ne passait pas... et j'ai ensuite eu l'idée de le mettre debout. J'ai tout de suite accroché par l'aspect graphique et dynamique. Résultat je trouve que cela donne l'idée ou la dynamique de l'upercut et d'un coup de poing.
Je n'étais pas satisfaite de l'éclairage naturel, il faut dire qu'il faisait vraiment sombre hier. Ce qui m'a d'ailleurs posé problème dès 16h30 où j'ai dû finir en lumière artificielle. Je n'aime pas, mais quand on n'a pas le choix... et heureusement j'étais suffisamment avancée pour avoir trouvé mes couleurs. Mais cela donne l'impression étrange d'avancer en aveugle. Bref, pas satisfaite alors j'ai bricolé avec les moyens du bord une boîte d'ombre. Voici ce que ça a donné :
Un objet tout noir... pas facile à représenter... j'ai voulu préparer un noir que j'ai décliné en 3 tons ensuite. En effet certains peintres préparent toutes leurs couleurs avant l'application, ce qui permet d'aller assez vite. Mais ça n'a pas du tout fonctionné pour moi ! Je suis vite retournée aux anciennes habitudes : j'ai préparé mon noir et ensuite faits les mélanges au fur et à mesure.
Voilà le résultat après 5h :
vendredi 13 décembre 2013
mardi 3 décembre 2013
La fin justifie les moyens : fin de demo a la prima en atelier !
J'ai tenté il y a peu une petite démo de peinture a la prima d'après modèle vivant. J'ai pris une petite courge spaghetti tout droit venue de mes premières expérimentations de jardinier très amateur.
Je n'ai pu m'empêcher de continuer cette œuvre en atelier tant je trouvais qu'il y manquait du relief et de la personnalité. J'ai ainsi rajouté quelques couches de peinture et des petits détails. Comme quoi la personnalité du sujet (à moins que ce soit la mienne) nous commande parfois une technique plus adaptée pour lui rendre hommage.
Voici donc le tableau, pour rappel, après 2h de démo, forcément trop court pour moi qui aime prendre mon temps...
Puis quelques modifications pour plus de rondeurs et de relief
Et enfin les petits détails qui la rendent plus sympathique
Le rendu des couleurs est approchant mais un peu trop bleuté. Certains couleurs sont difficiles à régler je trouve pour un rendu fidèle. On perd toujours en qualité dans la reproduction et c'est particulièrement vrai pour la peinture à l'huile. Tant pis il vous faudra venir le voir à l'atelier ou dans une future exposition !
Je n'ai pu m'empêcher de continuer cette œuvre en atelier tant je trouvais qu'il y manquait du relief et de la personnalité. J'ai ainsi rajouté quelques couches de peinture et des petits détails. Comme quoi la personnalité du sujet (à moins que ce soit la mienne) nous commande parfois une technique plus adaptée pour lui rendre hommage.
Voici donc le tableau, pour rappel, après 2h de démo, forcément trop court pour moi qui aime prendre mon temps...
Puis quelques modifications pour plus de rondeurs et de relief
Et enfin les petits détails qui la rendent plus sympathique
Le rendu des couleurs est approchant mais un peu trop bleuté. Certains couleurs sont difficiles à régler je trouve pour un rendu fidèle. On perd toujours en qualité dans la reproduction et c'est particulièrement vrai pour la peinture à l'huile. Tant pis il vous faudra venir le voir à l'atelier ou dans une future exposition !
mardi 26 novembre 2013
Portrait d'un petit garçon à la sanguine
Je viens de terminer ma dernière démo pour l'année. Cela va me permettre de me recentrer et de terminer les divers dessins réalisés pendant ces sessions. C'était très enrichissant et motivant mais il me faut maintenant revenir au calme de l'atelier. C'est important.
Voici le dessin d'un petit garçon à la sanguine, commandé pour noël par son oncle.
Au bout de 2h de démo :
Et le voici terminé !
Voici le dessin d'un petit garçon à la sanguine, commandé pour noël par son oncle.
Au bout de 2h de démo :
Et le voici terminé !
samedi 16 novembre 2013
Démonstration peinture a la prima
J'ai tenté hier ma première démo de peinture a la prima. Pour moi c'était un peu coup double car je n'avais encore jamais pratiqué la peinture hors atelier.
Il m'a fallu donc trouver mes marques, et j'ai constaté que l'installation prend plus de temps que pour le dessin. Il faut donc le prévoir surtout si l'on veut travailler en extérieur. Ici j'étais à l'intérieur donc pas de soucis d'intempéries, de changements de lumière etc. L'inconvénient, par contre, était de travailler en lumière artificielle.
J'ai travaillé sur un support plus grand que d'habitude aussi. Et cela m'a un peu déstabilisée mais apporte peut-être plus de présence. Résultat alors que j'utilise rarement mes gros pinceaux, durant cette séance ils étaient à la fête !
En deux heures, je n'ai pas pu aller bien loin dans le détail. Juste un peu sur la queue de la courge vraiment pour me faire plaisir. Bref j'ai juste placé les grandes masse et l'idée générale.
Je n'avais pas toutes mes couleurs, tout mon matériel et c'était parfois frustrant. Je trouve aussi qu'on est moins bien installé sur un chevalet de campagne. Au sujet de la couleur, pour l'instant, je trouve les jaunes et oranges, assez difficiles à gérer.
C'était vraiment pour me faire plaisir et pouvoir peindre un peu... Je préfère quand même, dans ce type de conditions, proposer du dessin.
Voilà la bafouille... enfin la barbouille non encore terminée.
Il m'a fallu donc trouver mes marques, et j'ai constaté que l'installation prend plus de temps que pour le dessin. Il faut donc le prévoir surtout si l'on veut travailler en extérieur. Ici j'étais à l'intérieur donc pas de soucis d'intempéries, de changements de lumière etc. L'inconvénient, par contre, était de travailler en lumière artificielle.
J'ai travaillé sur un support plus grand que d'habitude aussi. Et cela m'a un peu déstabilisée mais apporte peut-être plus de présence. Résultat alors que j'utilise rarement mes gros pinceaux, durant cette séance ils étaient à la fête !
En deux heures, je n'ai pas pu aller bien loin dans le détail. Juste un peu sur la queue de la courge vraiment pour me faire plaisir. Bref j'ai juste placé les grandes masse et l'idée générale.
Je n'avais pas toutes mes couleurs, tout mon matériel et c'était parfois frustrant. Je trouve aussi qu'on est moins bien installé sur un chevalet de campagne. Au sujet de la couleur, pour l'instant, je trouve les jaunes et oranges, assez difficiles à gérer.
C'était vraiment pour me faire plaisir et pouvoir peindre un peu... Je préfère quand même, dans ce type de conditions, proposer du dessin.
Voilà la bafouille... enfin la barbouille non encore terminée.
jeudi 14 novembre 2013
Trouver son style selon Bobby Chiu
J'aime beaucoup ce que dit Bobby Chiu sur la manière de trouver son style, comment les choses fonctionnent.
Désolée c'est en anglais...
http://www.youtube.com/watch?v=wJtVlMmxD2Y
Pour avoir une petite idée de qui est Bobby Chiu, de son incroyable parcours et de son magnifique travail (ainsi que celui de ses collaborateurs) :
http://www.imaginismstudios.com/artists/Bobby%20Chiu
C'est la première fois que j'ouvre une fenêtre sur le travail des autres sur ce blog, que je parle de gens que j'aime beaucoup même si ce qu'ils font est très différent. Promis... je recommencerai à l'avenir !
Désolée c'est en anglais...
http://www.youtube.com/watch?v=wJtVlMmxD2Y
Pour avoir une petite idée de qui est Bobby Chiu, de son incroyable parcours et de son magnifique travail (ainsi que celui de ses collaborateurs) :
http://www.imaginismstudios.com/artists/Bobby%20Chiu
C'est la première fois que j'ouvre une fenêtre sur le travail des autres sur ce blog, que je parle de gens que j'aime beaucoup même si ce qu'ils font est très différent. Promis... je recommencerai à l'avenir !
jeudi 7 novembre 2013
La Psyché endormie de Ludovico Cardi, dit Cigoli
Préambule
J'ai proposé à Fabrice de l'inviter sur ces pages pour nous faire part de sa recherche très intéressante et pertinente sur ce dessin de Cigoli. Cela vient en écho à mes articles et recherches passées sur Rubens et les complètent admirablement. Merci à lui d'avoir accepté de partager cet article. Je lui laisse donc la parole.
Cigoli et la technique des 3 crayons :
Le dessin a été l'un des premiers modes d'expression artistique de l'Homme, ainsi que l'attestent les peintures rupestres que l'on trouve dans les grottes préhistoriques. Il fut également considéré par Giorgio Vasari, artiste renaissant italien du XVIème siècle, comme le père de la peinture, de la sculpture et de l'architecture.
De manière globale le dessin, par opposition à la peinture regroupe l'ensemble des représentations graphiques, obtenues soit à l'aide de medium secs (comme le fusain, les craies naturelles, le graphite), soit en privilégiant la ligne au détriment de la tâche de couleur (dessin à la plume, au pinceau...).
L'exemple exposé ici met en valeur la technique appelée "des trois crayons". Il s'agit, dans la plupart des dessins relevant de cette technique particulière, de l'utilisation conjointe de la pierre noire, de la sanguine et de la pierre blanche, le plus souvent sur des papiers teintés, qu'ils soient apprêtés par l'artiste ou teintés lors de sa fabrication.
Cette technique, dite des "trois crayons", est le fruit et l'aboutissement de décennies de recherches en dessin de la part des artistes italiens du XVème et du XVIème siècles.
La première de ces pierres, la pierre noire, est utilisée progressivement et dans un premier temps elle ne joue qu'un un rôle secondaire. Son utilisation sert en effet de tracé préliminaire pour le dessin à la pointe de métal, et elle ne sera utilisée seule et pour ses mérites propres qu'à partir de la fin du XVème siècle. Ceci s'explique en partie du fait que la taille des papiers va en augmentant, car l'expansion parallèle de la peinture à l'huile vers cette époque permet des gestes plus amples, faisant ressentir le besoin de dessiner plus grand. De ce fait, la précision des pointes de métal n'est plus de mise et les artistes privilégient de plus en plus l'utilisation de pierres qui réagissent à la moindre inflexion de la main, produisant des lignes expressives et de riches dégradés.
Raphaël a par exemple beaucoup utilisé la pierre noire dans ses dessins pour représenter de manière fidèle la morphologie humaine à l'aide d'un répertoire de valeurs très subtiles. Mais il a également souvent ajouté un mélange liquide blanc pour rehausser ses dessins. Or cette manière de procéder se rapproche de la technique des trois crayons, puisque une des caractéristique de cette technique est de faire ressortir les valeurs claires sur des fonds sombres; la teinte du papier représentant les valeurs moyennes du sujet. Des artistes comme Frederico Barocci ou Michelangelo Anselmi ont par la suite utilisé la pierre noire conjointement à la craie blanche sur des papiers teintés afin d'exprimer de manière saisissante les subtilités du jeu de l'ombre et de la lumière sur les formes tout en simplifiant grandement l'expression de leurs dessins, sans en ôter la justesse.
Si la pierre noire a rencontré un succès certain auprès des artistes, la pierre sanguine quant à elle a d'abord été considérée simplement comme un outil pour les fresques murales, mais non de dessin. C'est du fait de sa manipulation délicate (laissant un trait indélébile et impossible à fixer avec 1480) et de son incompatibilité avec les pointes de métal. Pourtant des artistes tels Léonard Da Vinci en premier, puis Raphaël et Andrea Del Sarto par la suite qui ont su donner à cet outil sa place parmi les medium à dessiner. Une fois maîtrisée la sanguine produit des teintes incomparables pour les nus et les portraits.
La craie blanche ne fait son apparition dans le domaine du dessin qu'à partir du XVIème siècle, son rôle dans le dessin étant de produire des rehauts sur des teintes sombres afin de faire ressortir les lumières du modèle, et ce, au même titre que les mélanges aqueux blancs utilisés auparavant.
La technique de la sanguine, centrale dans la technique des trois crayons, trouvera ses adeptes également au nord de l'Italie; Andrea Del Sarto l' important en France lors d'un voyage. Ainsi des artistes tels Watteau au 17ème ou Boucher et David au 18ème ou également Abraham Bloemaert en Hollande vont affiner la technique des trois crayons et l'amener à une sorte de perfection picturale. Cette technique perdra plus tard du terrain du fait d'un choix grandissant de medium s'offrant à l'ariste comme les mines de plomb ou le crayon graphite.
L'auteur de l'œuvre présentée ici, Ludovico Cardi, dit Cigoli est un artiste de la renaissance italienne, né dans une commune toscane nommée San Miniato en 1559 et mort à Rome en 1613. Il fut un architecte en plus d'être peintre. Rattaché à l'école florentine, il fût disciple de Alessandro Allori, lui même disciple de Bronzino II et de Michel-Ange. Artiste contemporain de Frederico Barocci et Guido Reni, Cigoli fut actif à une période charnière entre le style maniériste, caractérisé par son exaltation du geste dramatique dans la peinture ainsi qu'une recherche de pureté dans la ligne, et le style baroque naissant. Bien que rattaché au style maniériste, Cigoli s'affirma davantage dans une "contre-manière" impulsée par Santi di Tito, affichant un retour au naturalisme du style classique.
L'œuvre présentée ici est un dessin réalisé au format paysage qui mesure 42,5 cm x 30cm. La technique utilisée est celle dite des trois crayons: pierre noire et sanguine rehaussés de craie blanche, sur un papier gris-vert. Ce dessin représente une jeune femme allongée, visiblement dans un lit puisque un drap enveloppe en partie son corps. Une partie du drap se soulève, dû peut-être à un coup de vent.
Le corps de la jeune femme occupe quasiment la totalité de l'espace pictural et les masses du dessin sont habilement distribuées. Notons la présence du drap soulevé qui vient parfaire l'équilibre des masses. Cigoli joue sur les alternances de valeurs afin de mettre certains éléments en valeur: le visage, le haut du corps, les mains et la jambe droite. Ces éléments semblent s'inscrire dans un triangle allant de la jambe droite vers le haut de la tête de la jeune femme, puis rejoint le coude gauche et repart vers la jambe droite.
Le téton du sein gauche semble être le point focal de ce dessin du fait de son placement central par rapport à trois éléments (tête, main gauche et main droite), mais aussi parce que c'est l'élément le plus en lumière de dessin. Cette scène est singulière car nous sommes au même niveau que la jeune femme, or si nous étant debout nous regardions une personne endormie, la perspective de la scène serait différente.
D'un point de vue technique le dessin est tout à la fois exécuté de manière spontanée et nerveuse, tout en réservant des passages plus travaillés. Comme nous l'avons dit dans la première partie, la pierre noire permet des inflexions délicates de la ligne révélant un répertoire varié d'expressions. Une comparaison des deux mains montre un traitement différent dans un même dessin. La main gauche est traitée délicatement avec des passages de valeurs progressifs et une ligne épousant les formes, tandis que la main droite semble mal définie avec des lignes répétées comme davantage pour saisir un mouvement plutôt qu'un sujet.
Cette différence de traitement se retrouve dans l'ensemble du dessin, alternance de parties très définies et d'autres rapidement esquissées.
Ce dessin présente de forts colorés. La pierre noire laisse des traces grises et froides, tandis que la sanguine et la craie blanche laissent des traces chaudes et lumineuses. Ceci est particulièrement visible en comparant les mains de la jeune femme avec son buste et son visage. De plus l'artiste a volontairement traité la draperie de manière sombre afin de ne pas interférer avec le centre d'intérêt de son dessin: le buste de la jeune femme; à ce titre il a d'ailleurs semble-t-il volontairement rabattu les tons de la jambe droite, en additionnant sanguine et pierre noire.
Le traitement à la fois relâché et précis du dessin suggère à la fois le calme et l'agitation. Les traits expressifs et nerveux apportent une dynamique, voire un tension qui semble accentuée par la scène elle-même: la main droite semble prise de mouvement alors qu'un coup de vent soulève le drap de la jeune femme endormie.
Pourtant la pose, qui suggère une certaine immobilité ainsi qu'un visage impassible amène à penser que la jeune femme est en plein rêve, comme détachée de ce qui se passe. Cette impression est d'ailleurs renforcée par le caractère irréel de ce dessin - la scène n'étant pas vraiment définie dans un lieu du fait de l'angle de vue singulier choisi par l'artiste.
Malgré l'absence d'expression du sujet - caractéristique du style maniériste- le dessin est chargé d'émotion. Ceci provient peut-être du fait de l'alternance de traits nerveux et d'autres plus subtils, mais probablement aussi parce que le centre d'intérêt du dessin est le buste, abritant le cœur de la jeune personne allongée, siège des émotions dans la culture occidentale.
On peut donc constater dans ce dessin que tous les éléments d'une œuvre achevée sont présents, du fait non seulement de la grande virtuosité graphique de l'artiste, mais également par la portée émotionnelle du dessin, élément moins souvent présent dans des dessins plus descriptifs, qui sont arrivés à notre connaissance. Nous pouvons supposer qu'il s'agissait là d'un carton, dernière étape avant la réalisation d'une œuvre finie, peut-être dédiée à la fameuse Villa Borghese, abritant tant de joyaux de cette période artistique que fut la renaissance italienne.
J'ai proposé à Fabrice de l'inviter sur ces pages pour nous faire part de sa recherche très intéressante et pertinente sur ce dessin de Cigoli. Cela vient en écho à mes articles et recherches passées sur Rubens et les complètent admirablement. Merci à lui d'avoir accepté de partager cet article. Je lui laisse donc la parole.
Cigoli et la technique des 3 crayons :
Le dessin a été l'un des premiers modes d'expression artistique de l'Homme, ainsi que l'attestent les peintures rupestres que l'on trouve dans les grottes préhistoriques. Il fut également considéré par Giorgio Vasari, artiste renaissant italien du XVIème siècle, comme le père de la peinture, de la sculpture et de l'architecture.
De manière globale le dessin, par opposition à la peinture regroupe l'ensemble des représentations graphiques, obtenues soit à l'aide de medium secs (comme le fusain, les craies naturelles, le graphite), soit en privilégiant la ligne au détriment de la tâche de couleur (dessin à la plume, au pinceau...).
L'exemple exposé ici met en valeur la technique appelée "des trois crayons". Il s'agit, dans la plupart des dessins relevant de cette technique particulière, de l'utilisation conjointe de la pierre noire, de la sanguine et de la pierre blanche, le plus souvent sur des papiers teintés, qu'ils soient apprêtés par l'artiste ou teintés lors de sa fabrication.
Cette technique, dite des "trois crayons", est le fruit et l'aboutissement de décennies de recherches en dessin de la part des artistes italiens du XVème et du XVIème siècles.
La première de ces pierres, la pierre noire, est utilisée progressivement et dans un premier temps elle ne joue qu'un un rôle secondaire. Son utilisation sert en effet de tracé préliminaire pour le dessin à la pointe de métal, et elle ne sera utilisée seule et pour ses mérites propres qu'à partir de la fin du XVème siècle. Ceci s'explique en partie du fait que la taille des papiers va en augmentant, car l'expansion parallèle de la peinture à l'huile vers cette époque permet des gestes plus amples, faisant ressentir le besoin de dessiner plus grand. De ce fait, la précision des pointes de métal n'est plus de mise et les artistes privilégient de plus en plus l'utilisation de pierres qui réagissent à la moindre inflexion de la main, produisant des lignes expressives et de riches dégradés.
Raphaël a par exemple beaucoup utilisé la pierre noire dans ses dessins pour représenter de manière fidèle la morphologie humaine à l'aide d'un répertoire de valeurs très subtiles. Mais il a également souvent ajouté un mélange liquide blanc pour rehausser ses dessins. Or cette manière de procéder se rapproche de la technique des trois crayons, puisque une des caractéristique de cette technique est de faire ressortir les valeurs claires sur des fonds sombres; la teinte du papier représentant les valeurs moyennes du sujet. Des artistes comme Frederico Barocci ou Michelangelo Anselmi ont par la suite utilisé la pierre noire conjointement à la craie blanche sur des papiers teintés afin d'exprimer de manière saisissante les subtilités du jeu de l'ombre et de la lumière sur les formes tout en simplifiant grandement l'expression de leurs dessins, sans en ôter la justesse.
Si la pierre noire a rencontré un succès certain auprès des artistes, la pierre sanguine quant à elle a d'abord été considérée simplement comme un outil pour les fresques murales, mais non de dessin. C'est du fait de sa manipulation délicate (laissant un trait indélébile et impossible à fixer avec 1480) et de son incompatibilité avec les pointes de métal. Pourtant des artistes tels Léonard Da Vinci en premier, puis Raphaël et Andrea Del Sarto par la suite qui ont su donner à cet outil sa place parmi les medium à dessiner. Une fois maîtrisée la sanguine produit des teintes incomparables pour les nus et les portraits.
La craie blanche ne fait son apparition dans le domaine du dessin qu'à partir du XVIème siècle, son rôle dans le dessin étant de produire des rehauts sur des teintes sombres afin de faire ressortir les lumières du modèle, et ce, au même titre que les mélanges aqueux blancs utilisés auparavant.
La technique de la sanguine, centrale dans la technique des trois crayons, trouvera ses adeptes également au nord de l'Italie; Andrea Del Sarto l' important en France lors d'un voyage. Ainsi des artistes tels Watteau au 17ème ou Boucher et David au 18ème ou également Abraham Bloemaert en Hollande vont affiner la technique des trois crayons et l'amener à une sorte de perfection picturale. Cette technique perdra plus tard du terrain du fait d'un choix grandissant de medium s'offrant à l'ariste comme les mines de plomb ou le crayon graphite.
L'auteur de l'œuvre présentée ici, Ludovico Cardi, dit Cigoli est un artiste de la renaissance italienne, né dans une commune toscane nommée San Miniato en 1559 et mort à Rome en 1613. Il fut un architecte en plus d'être peintre. Rattaché à l'école florentine, il fût disciple de Alessandro Allori, lui même disciple de Bronzino II et de Michel-Ange. Artiste contemporain de Frederico Barocci et Guido Reni, Cigoli fut actif à une période charnière entre le style maniériste, caractérisé par son exaltation du geste dramatique dans la peinture ainsi qu'une recherche de pureté dans la ligne, et le style baroque naissant. Bien que rattaché au style maniériste, Cigoli s'affirma davantage dans une "contre-manière" impulsée par Santi di Tito, affichant un retour au naturalisme du style classique.
L'œuvre présentée ici est un dessin réalisé au format paysage qui mesure 42,5 cm x 30cm. La technique utilisée est celle dite des trois crayons: pierre noire et sanguine rehaussés de craie blanche, sur un papier gris-vert. Ce dessin représente une jeune femme allongée, visiblement dans un lit puisque un drap enveloppe en partie son corps. Une partie du drap se soulève, dû peut-être à un coup de vent.
Le corps de la jeune femme occupe quasiment la totalité de l'espace pictural et les masses du dessin sont habilement distribuées. Notons la présence du drap soulevé qui vient parfaire l'équilibre des masses. Cigoli joue sur les alternances de valeurs afin de mettre certains éléments en valeur: le visage, le haut du corps, les mains et la jambe droite. Ces éléments semblent s'inscrire dans un triangle allant de la jambe droite vers le haut de la tête de la jeune femme, puis rejoint le coude gauche et repart vers la jambe droite.
Le téton du sein gauche semble être le point focal de ce dessin du fait de son placement central par rapport à trois éléments (tête, main gauche et main droite), mais aussi parce que c'est l'élément le plus en lumière de dessin. Cette scène est singulière car nous sommes au même niveau que la jeune femme, or si nous étant debout nous regardions une personne endormie, la perspective de la scène serait différente.
D'un point de vue technique le dessin est tout à la fois exécuté de manière spontanée et nerveuse, tout en réservant des passages plus travaillés. Comme nous l'avons dit dans la première partie, la pierre noire permet des inflexions délicates de la ligne révélant un répertoire varié d'expressions. Une comparaison des deux mains montre un traitement différent dans un même dessin. La main gauche est traitée délicatement avec des passages de valeurs progressifs et une ligne épousant les formes, tandis que la main droite semble mal définie avec des lignes répétées comme davantage pour saisir un mouvement plutôt qu'un sujet.
Cette différence de traitement se retrouve dans l'ensemble du dessin, alternance de parties très définies et d'autres rapidement esquissées.
Ce dessin présente de forts colorés. La pierre noire laisse des traces grises et froides, tandis que la sanguine et la craie blanche laissent des traces chaudes et lumineuses. Ceci est particulièrement visible en comparant les mains de la jeune femme avec son buste et son visage. De plus l'artiste a volontairement traité la draperie de manière sombre afin de ne pas interférer avec le centre d'intérêt de son dessin: le buste de la jeune femme; à ce titre il a d'ailleurs semble-t-il volontairement rabattu les tons de la jambe droite, en additionnant sanguine et pierre noire.
Le traitement à la fois relâché et précis du dessin suggère à la fois le calme et l'agitation. Les traits expressifs et nerveux apportent une dynamique, voire un tension qui semble accentuée par la scène elle-même: la main droite semble prise de mouvement alors qu'un coup de vent soulève le drap de la jeune femme endormie.
Pourtant la pose, qui suggère une certaine immobilité ainsi qu'un visage impassible amène à penser que la jeune femme est en plein rêve, comme détachée de ce qui se passe. Cette impression est d'ailleurs renforcée par le caractère irréel de ce dessin - la scène n'étant pas vraiment définie dans un lieu du fait de l'angle de vue singulier choisi par l'artiste.
Malgré l'absence d'expression du sujet - caractéristique du style maniériste- le dessin est chargé d'émotion. Ceci provient peut-être du fait de l'alternance de traits nerveux et d'autres plus subtils, mais probablement aussi parce que le centre d'intérêt du dessin est le buste, abritant le cœur de la jeune personne allongée, siège des émotions dans la culture occidentale.
On peut donc constater dans ce dessin que tous les éléments d'une œuvre achevée sont présents, du fait non seulement de la grande virtuosité graphique de l'artiste, mais également par la portée émotionnelle du dessin, élément moins souvent présent dans des dessins plus descriptifs, qui sont arrivés à notre connaissance. Nous pouvons supposer qu'il s'agissait là d'un carton, dernière étape avant la réalisation d'une œuvre finie, peut-être dédiée à la fameuse Villa Borghese, abritant tant de joyaux de cette période artistique que fut la renaissance italienne.
Fabrice W.
samedi 26 octobre 2013
Dans la boîte de peinture d'Ingres
Petite sortie au Musée Ingres de Montauban. Toujours très instructif. Et pas mal de petits croquis aussi. J'en profite pour créer une nouvelle section sur mes sorties dans les musées, ce que j'y ai vu et surtout appris, observé.
Ce qui est très émouvant c'est que ses effets personnels sont présentés : son violon etc. Et sa boîte de peinture !!! La mythique mallette.
J'ai décidé de l'explorer avec vous et d'en dessiner une partie au fur et à mesure de mes visites. Principe simple : une visite, un petit coin de mallette.
Voici le premier, sur le côté droit :
Dans la boîte d'Ingres il y a :
La réponse contre un Carambar qui colle bien aux dents !
Ce qui est très émouvant c'est que ses effets personnels sont présentés : son violon etc. Et sa boîte de peinture !!! La mythique mallette.
J'ai décidé de l'explorer avec vous et d'en dessiner une partie au fur et à mesure de mes visites. Principe simple : une visite, un petit coin de mallette.
Voici le premier, sur le côté droit :
Dans la boîte d'Ingres il y a :
- une petite fiole, contenu non identifié
- une fiole très arrondie et plus grosse, poussiéreuse, contenu non identifié
- une petite cléf
- une grosse estompe en papier qui a bien servi
- une carte de visite, très élégante sur laquelle est inscrit : "M. Ingres, membre de l'Institut"
- 2 petits bouchons de liège
- une ficelle
La réponse contre un Carambar qui colle bien aux dents !
vendredi 25 octobre 2013
L'artiste témoin
Petites réflexions arrivées sur mon prompteur intérieur ce matin en regardant le soleil se lever :
Partie à la recherche du centre... au centre il n'y a rien, que le vide immense et la présence témoin du je suis. Il n'y a pas d'images à peindre et dessiner comme je m'y attendais... et c'est très bien comme cela car être vide permet l'accueil de ce qui est juste là au-dehors, sous nos yeux... et d'en témoigner.
Je crois de plus en plus... que l'artiste est un témoin, un passeur.
Je crois que nous sommes-là pour capter puis donner à voir la parole sans mot du monde qui nous entoure et de celui qui est en nous. A ceux qui ne savent pas regarder ou à ceux qui n'ont plus la parole car elle leur a été retirée. Montrer ce qui est beau et qu'on ne voit pas, montrer les non-dits et douleurs pour mettre au jour et les libérer.
Certains disent que le monde est le plus grand livre ouvert jamais égalé et qu'il renferme la Connaissance (différent du savoir).
Peut-être, en tant qu'artiste sommes-nous là pour avoir accès à un certain champ de celle-ci et en témoigner.
Être le témoin aussi d'un ici et maintenant unique mais que l'on prolonge ainsi et que l'on offre aux regards futurs qui auront soif de s'en imprégner.
Partie à la recherche du centre... au centre il n'y a rien, que le vide immense et la présence témoin du je suis. Il n'y a pas d'images à peindre et dessiner comme je m'y attendais... et c'est très bien comme cela car être vide permet l'accueil de ce qui est juste là au-dehors, sous nos yeux... et d'en témoigner.
Je crois de plus en plus... que l'artiste est un témoin, un passeur.
Je crois que nous sommes-là pour capter puis donner à voir la parole sans mot du monde qui nous entoure et de celui qui est en nous. A ceux qui ne savent pas regarder ou à ceux qui n'ont plus la parole car elle leur a été retirée. Montrer ce qui est beau et qu'on ne voit pas, montrer les non-dits et douleurs pour mettre au jour et les libérer.
Certains disent que le monde est le plus grand livre ouvert jamais égalé et qu'il renferme la Connaissance (différent du savoir).
Peut-être, en tant qu'artiste sommes-nous là pour avoir accès à un certain champ de celle-ci et en témoigner.
Être le témoin aussi d'un ici et maintenant unique mais que l'on prolonge ainsi et que l'on offre aux regards futurs qui auront soif de s'en imprégner.
mercredi 23 octobre 2013
Rizière à Yangshuo
Un petit travail d'après une photo personnelle. Les rizières à Yangshuo. Un endroit superbe dans le sud de la Chine.
Cette fois-ci j'ai testé le bleu Céruléum pour le ciel. J'aime bien cette ambiance très lumineuse qu'il donne.
Cette fois-ci j'ai testé le bleu Céruléum pour le ciel. J'aime bien cette ambiance très lumineuse qu'il donne.
dimanche 20 octobre 2013
Premiers articles de presse
Je vais pouvoir commencer une revue de presse !
Cela reste modeste pour l'instant mais il faut bien commencer quelque part.
Après que mon dessin pour le GSCF ait été publié dans la revue de l'association à la rentrée.
J'ai eu droit à un article dans reflets du 82, une revue bimestrielle locale distribuée gratuitement sur le département.
La journaliste a repris ma bio dans l'article, qui reste à peaufiner, mais également le fait que j'expose en ce moment. Espérons que cela donnera envie de me rencontrer.
Après avoir entendu ma voix au cours de l'interview de Pascal Rabaté, vous pourrez découvrir celle qui écrit sur ces pages. Et un petit bout de mon atelier avec un travail en cours.
Cela reste modeste pour l'instant mais il faut bien commencer quelque part.
Après que mon dessin pour le GSCF ait été publié dans la revue de l'association à la rentrée.
J'ai eu droit à un article dans reflets du 82, une revue bimestrielle locale distribuée gratuitement sur le département.
La journaliste a repris ma bio dans l'article, qui reste à peaufiner, mais également le fait que j'expose en ce moment. Espérons que cela donnera envie de me rencontrer.
Après avoir entendu ma voix au cours de l'interview de Pascal Rabaté, vous pourrez découvrir celle qui écrit sur ces pages. Et un petit bout de mon atelier avec un travail en cours.
samedi 28 septembre 2013
croquis en forêt
Je suis allée passer un après-midi en forêt hier... avant que le mauvais temps revienne.
Je me suis donc enfoncée dans les bois, loin des sentiers pour trouver un endroit où me poser et entrer en dialogue sensitif et graphique.
Je me suis mis la contrainte de me poser à un endroit fixe et de ne plus en bouger. J'ai passé au moins la moitié du temps à observer, m'imprégner, me mettre en état de disponibilité. Un frelon (le gardien de la fotêt hihi) est venu vaquer à ses occupations non loin de moi... une fois la peur évacuée il a continué ses petites affaires et moi les miennes. Cohabitation pacifique.
J'avais pris divers médiums... et mon appareil photo. Des feutres, des crayons de couleur aquarellables avec des pinceaux à réserve d'eau, du graphite etc. Un papier blanc et du craft. J'ai suivi mon intuition et utilisé, pour la première fois, du graphite avec un crayon blanc sur du craft. J'aime bien le rendu, cela permet de placer rapidement les ombres et lumières. Je trouve que mes dessins ont un petit côté XVIIIe siècle. Intéressant.
Ne pas bouger, ni avancer, ni reculer... simplement tourner. C'est intéressant car cela oblige et augmente la focalisation mentale sur l'environnement. Qu'est-ce qui est intéressant graphiquement de là où je suis ? Qu'est-ce qui se dégage ? De plus en forêt, de prime abord, tous les arbres se ressemblent, c'est le fouillis, rien ne ressort. Et puis petit à petit... tiens une lumière sur ce tronc... ces feuilles de lière bien découpées, la forme de cet arbrisseau, ce mouvement dans les arbres etc.
Autre difficulté : la composition... comment rendre la forêt, comment dégager un point de focalisation, un intérêt parmi tout ça ? C'est complexe. J'ai donc tenté de petites choses à l'aide vignettes.
Je pense que ce travail ne fait que commencer. J'ignore ce que la forêt peut m'apprendre... peut-elle m'apporter un ou plusieurs thèmes de travail ? un travail sur les matières ? l'espace et la composition ? la lumière ? A voir...
Seule entorse, la souche d'arbre que j'ai vue sur le chemin du retour. La prochaine fois je pense que je vais plutôt me balader très lentement, fureter et me poser quand quelque chose m'offre un sujet de travail.
J'essaierai aussi de la peinture a la prima quand je me serai suffisamment familiarisée. Seul soucis : les photos ne rendent pas bien l'ambiance (notamment les couleurs)... et il m'est impossible de retrouver l'endroit exact (à moins de mettre un repère genre fanion ? mais va-t-il rester en place...) pour retravailler un dessin. J'aime ça. Cela oblige à partir vraiment... sans se retourner. Donc il me faudra impérativement tout finir à chaque séance.... à moins de dormir sur place et de retravailler le lendemain ! Ce qui pose quelques soucis pratique.
Et voilà les dessins d'étude :
Je me suis donc enfoncée dans les bois, loin des sentiers pour trouver un endroit où me poser et entrer en dialogue sensitif et graphique.
Je me suis mis la contrainte de me poser à un endroit fixe et de ne plus en bouger. J'ai passé au moins la moitié du temps à observer, m'imprégner, me mettre en état de disponibilité. Un frelon (le gardien de la fotêt hihi) est venu vaquer à ses occupations non loin de moi... une fois la peur évacuée il a continué ses petites affaires et moi les miennes. Cohabitation pacifique.
J'avais pris divers médiums... et mon appareil photo. Des feutres, des crayons de couleur aquarellables avec des pinceaux à réserve d'eau, du graphite etc. Un papier blanc et du craft. J'ai suivi mon intuition et utilisé, pour la première fois, du graphite avec un crayon blanc sur du craft. J'aime bien le rendu, cela permet de placer rapidement les ombres et lumières. Je trouve que mes dessins ont un petit côté XVIIIe siècle. Intéressant.
Ne pas bouger, ni avancer, ni reculer... simplement tourner. C'est intéressant car cela oblige et augmente la focalisation mentale sur l'environnement. Qu'est-ce qui est intéressant graphiquement de là où je suis ? Qu'est-ce qui se dégage ? De plus en forêt, de prime abord, tous les arbres se ressemblent, c'est le fouillis, rien ne ressort. Et puis petit à petit... tiens une lumière sur ce tronc... ces feuilles de lière bien découpées, la forme de cet arbrisseau, ce mouvement dans les arbres etc.
Autre difficulté : la composition... comment rendre la forêt, comment dégager un point de focalisation, un intérêt parmi tout ça ? C'est complexe. J'ai donc tenté de petites choses à l'aide vignettes.
Je pense que ce travail ne fait que commencer. J'ignore ce que la forêt peut m'apprendre... peut-elle m'apporter un ou plusieurs thèmes de travail ? un travail sur les matières ? l'espace et la composition ? la lumière ? A voir...
Seule entorse, la souche d'arbre que j'ai vue sur le chemin du retour. La prochaine fois je pense que je vais plutôt me balader très lentement, fureter et me poser quand quelque chose m'offre un sujet de travail.
J'essaierai aussi de la peinture a la prima quand je me serai suffisamment familiarisée. Seul soucis : les photos ne rendent pas bien l'ambiance (notamment les couleurs)... et il m'est impossible de retrouver l'endroit exact (à moins de mettre un repère genre fanion ? mais va-t-il rester en place...) pour retravailler un dessin. J'aime ça. Cela oblige à partir vraiment... sans se retourner. Donc il me faudra impérativement tout finir à chaque séance.... à moins de dormir sur place et de retravailler le lendemain ! Ce qui pose quelques soucis pratique.
Et voilà les dessins d'étude :
Ajouter une légende |
mardi 24 septembre 2013
démonstration dessin à la sanguine
J'ai fait ma première démonstration en public vendredi dernier !
L'école m'y avait, heureusement préparée. Là le public n'était pas du tout en attente de ça puisque c'était dans la galerie marchande où j'expose.
Mais c'était intéressant de voir qu'à un certain degré d'avancement du dessin, quand les choses deviennent plus concrètes, les gens sont plus facilement intéressés et viennent voir, discuter.
J'ai choisi la sanguine et le crayon blanc car c'est une technique que j'aime beaucoup et avec laquelle je me sens à l'aise pour ce type de sujet.
Voici le dessin, non encore terminé, après les 2 h de démo. J'avais quand même fait une mise en place des principaux éléments du dessin avant.
Eh le voilà terminé !
L'école m'y avait, heureusement préparée. Là le public n'était pas du tout en attente de ça puisque c'était dans la galerie marchande où j'expose.
Mais c'était intéressant de voir qu'à un certain degré d'avancement du dessin, quand les choses deviennent plus concrètes, les gens sont plus facilement intéressés et viennent voir, discuter.
J'ai choisi la sanguine et le crayon blanc car c'est une technique que j'aime beaucoup et avec laquelle je me sens à l'aise pour ce type de sujet.
Voici le dessin, non encore terminé, après les 2 h de démo. J'avais quand même fait une mise en place des principaux éléments du dessin avant.
Eh le voilà terminé !
vendredi 13 septembre 2013
peinture : un instant dans la vie d'une prune
Une petite peinture dans le frais... après de la peinture flamande ça défoule !
Un rayon de soleil s'est posé dans ma cuisine sur ce bol de prunes et j'ai eu envie d'immortaliser ce bel instant magico-lumineux.
Un rayon de soleil s'est posé dans ma cuisine sur ce bol de prunes et j'ai eu envie d'immortaliser ce bel instant magico-lumineux.
mercredi 11 septembre 2013
Ma première expo personnelle !
J'ai fait l'accrochage de ma première exposition... presque personnelle ce matin. J'ai droit à tout un mur : au total 6 œuvres à accrocher jusqu'à fin décembre.
J'aurais pu en mettre d'avantage mais je trouve bien que cela respire un peu, mieux vaut éviter la surcharge.
Le lieu est un peu particulier car il s'agit en fait d'un magasin dont les vitrines sont dédiées aux artistes dans la galerie marchande d'un hypermarché. Je le partage donc avec un autre. Comme le magasin est en angle, j'ai un mur pour moi toute seule et lui l'autre. D'où le "presque personnelle".
C'est assez joliment mis en valeur, et un espace pourra me permettre de proposer des démonstrations... dès la semaine prochaine ! Du travail de préparation en perspective.
Pour l'exposition, j'ai choisi de présenter surtout des portraits car noël n'est pas si loin et va même arriver vite. J'espère donc motiver les commandes. Ma dernière peinture flamande y fait figure d'exception.
Lorsque j'aurais suffisamment de peintures, j'y referai probablement une expo plus conséquente là-dessus. Il va falloir attendre un peu.
Il ne s'agit pas d'une exposition avec vernissage car le lieu ne s'y prêtre pas du tout. Il n'y a donc pas tout le protocole qui va avec. Mais je pense que c'est un bon début. Je remercie ici la directrice du Centre Commercial pour cette jolie initiative de soutien envers les artistes locaux. Ainsi que son équipe qui m'ont très bien accueillie. Le technicien a été très sympa et s'est coupé en quatre pour que la présentation soit la plus pro possible.
Évidemment quelques difficultés se sont présentées. Un encadrement en dernière minute dans l'espace juste avant l'accrochage. En effet le cadre prévu s'est avéré cassé quand je l'ai ouvert la veille et j'ai dû retourner le changer dès l'ouverture du magasin ce matin. J'ai même dû retourner jusqu'à ma voiture chercher le petit bout cassé pour valider l'échange ! Également un passe-partout que le fournisseur a livré... le lendemain du jour prévu... qui a valu un changement de passe-partout.
Un cadre récalcitrant qui ne voulait pas tenir en place et bien droit... mais comme c'est une petite chipie qui est représentée cela n'est guère étonnant !
L'éclairage artificiel c'est sympa mais décevant.Je chipote peut-être mais sur certains dessins, je trouve que cela fait ressortir les petits défauts du papier (légères pliures, gondolé etc.). Sans parler de la peinture en technique ancienne que j'ai le moins éclairé possible car j'avais l'impression que l'on ne voyait plus que la poussière ! Vraiment l'éclairage artificiel est un exercice difficile !
Bon allez voici une photo :
C'est en tout cas un moment touchant et particulier de voir ainsi tant d'heures de travail ici résumées en si peu de choses... Mais ça fait du bien des les offrir au regard des autres.
J'aurais pu en mettre d'avantage mais je trouve bien que cela respire un peu, mieux vaut éviter la surcharge.
Le lieu est un peu particulier car il s'agit en fait d'un magasin dont les vitrines sont dédiées aux artistes dans la galerie marchande d'un hypermarché. Je le partage donc avec un autre. Comme le magasin est en angle, j'ai un mur pour moi toute seule et lui l'autre. D'où le "presque personnelle".
C'est assez joliment mis en valeur, et un espace pourra me permettre de proposer des démonstrations... dès la semaine prochaine ! Du travail de préparation en perspective.
Pour l'exposition, j'ai choisi de présenter surtout des portraits car noël n'est pas si loin et va même arriver vite. J'espère donc motiver les commandes. Ma dernière peinture flamande y fait figure d'exception.
Lorsque j'aurais suffisamment de peintures, j'y referai probablement une expo plus conséquente là-dessus. Il va falloir attendre un peu.
Il ne s'agit pas d'une exposition avec vernissage car le lieu ne s'y prêtre pas du tout. Il n'y a donc pas tout le protocole qui va avec. Mais je pense que c'est un bon début. Je remercie ici la directrice du Centre Commercial pour cette jolie initiative de soutien envers les artistes locaux. Ainsi que son équipe qui m'ont très bien accueillie. Le technicien a été très sympa et s'est coupé en quatre pour que la présentation soit la plus pro possible.
Évidemment quelques difficultés se sont présentées. Un encadrement en dernière minute dans l'espace juste avant l'accrochage. En effet le cadre prévu s'est avéré cassé quand je l'ai ouvert la veille et j'ai dû retourner le changer dès l'ouverture du magasin ce matin. J'ai même dû retourner jusqu'à ma voiture chercher le petit bout cassé pour valider l'échange ! Également un passe-partout que le fournisseur a livré... le lendemain du jour prévu... qui a valu un changement de passe-partout.
Un cadre récalcitrant qui ne voulait pas tenir en place et bien droit... mais comme c'est une petite chipie qui est représentée cela n'est guère étonnant !
L'éclairage artificiel c'est sympa mais décevant.Je chipote peut-être mais sur certains dessins, je trouve que cela fait ressortir les petits défauts du papier (légères pliures, gondolé etc.). Sans parler de la peinture en technique ancienne que j'ai le moins éclairé possible car j'avais l'impression que l'on ne voyait plus que la poussière ! Vraiment l'éclairage artificiel est un exercice difficile !
Bon allez voici une photo :
C'est en tout cas un moment touchant et particulier de voir ainsi tant d'heures de travail ici résumées en si peu de choses... Mais ça fait du bien des les offrir au regard des autres.
lundi 12 août 2013
Peinture : stage technique flamande
Me voilà de retour d'un stage de technique flamande à Bruxelles. De très beaux moments humains et picturaux. J'en ai d'ailleurs profité pour visiter le musée d'Ixelles et ainsi pu voir de superbes choses tant en dessin qu'en peinture.
La technique ancienne n'est pas chose facile et je trouve qu'il faut beaucoup de concentration et d'anticipation. Si on n'est pas au calme c'est impossible de faire face aux défis techniques que chaque sujet nous propose. Il faut pouvoir rentrer dedans. Une véritable et puissante méditation, un grand plaisir aussi.
J'ai compris une chose importante durant ce stage : la peinture est une alliance entre outil, matière et gestes. Utiliser le bon outil avec le bon geste est la clé bien souvent.
Voici le tableau réalisé. J'ai terminé les dernières retouches chez moi... et respecté la règle du mieux est l'ennemi du bien. Autrement dit selon Piet, notre guide au pays de la peinture : "on peut toujours pousser plus loin mais est-ce toujours nécessaire ?".
La technique ancienne n'est pas chose facile et je trouve qu'il faut beaucoup de concentration et d'anticipation. Si on n'est pas au calme c'est impossible de faire face aux défis techniques que chaque sujet nous propose. Il faut pouvoir rentrer dedans. Une véritable et puissante méditation, un grand plaisir aussi.
J'ai compris une chose importante durant ce stage : la peinture est une alliance entre outil, matière et gestes. Utiliser le bon outil avec le bon geste est la clé bien souvent.
Voici le tableau réalisé. J'ai terminé les dernières retouches chez moi... et respecté la règle du mieux est l'ennemi du bien. Autrement dit selon Piet, notre guide au pays de la peinture : "on peut toujours pousser plus loin mais est-ce toujours nécessaire ?".
samedi 1 juin 2013
Interview de Pascal Rabaté
Et voici donc la surprise que je vous avais promise ! Et pas des moindres !
En effet par un heureux hasard j'ai été engagée comme figurante dans le prochain film de Pascal Rabaté "Du goudron et des plumes". Cela a été l'occasion pour moi non seulement d'approcher un peu le monde du cinéma, de faire quelques croquis mais aussi de lui demander un petit entretien. Il a très gentiment accepté avant de repartir tourner avec son équipe.
Je le remercie encore ici chaleureusement, ainsi que mon petit informaticien personnel qui m'a guidée dans les arcanes du code pour que vous puissiez l'entendre ici.
C'est l'occasion d'annoncer l'ouverture d'une nouvelle section du blog consacrée à des interviews au gré de mes rencontres. Toujours en lien avec le dessin, la peinture et la créativité.
Cette interview est également présente sur www.Signus.fr dans l'espace privé à destination des membres.
La voici donc :
En effet par un heureux hasard j'ai été engagée comme figurante dans le prochain film de Pascal Rabaté "Du goudron et des plumes". Cela a été l'occasion pour moi non seulement d'approcher un peu le monde du cinéma, de faire quelques croquis mais aussi de lui demander un petit entretien. Il a très gentiment accepté avant de repartir tourner avec son équipe.
Je le remercie encore ici chaleureusement, ainsi que mon petit informaticien personnel qui m'a guidée dans les arcanes du code pour que vous puissiez l'entendre ici.
C'est l'occasion d'annoncer l'ouverture d'une nouvelle section du blog consacrée à des interviews au gré de mes rencontres. Toujours en lien avec le dessin, la peinture et la créativité.
Cette interview est également présente sur www.Signus.fr dans l'espace privé à destination des membres.
La voici donc :
Et un petit croquis fait sur le terrain pour l'ambiance.
samedi 25 mai 2013
Morrighan, un problème de fond
Cette fois-ci j'ai voulu tester la technique sanguine et crayon blanc sur un papier de couleur. L'effet et l'ambiance sont intéressants.
Au départ je n'avais pas prévu de fond mais un soucis technique m'y a un peu obligée. Après quelques tâtonnements je crois avoir trouvé le bon équilibre. Je suis même contente car ce contretemps m'a permis de tester quelque chose que je n'aurais pas fait sinon... et cela met bien en valeur le sujet.
La problématique des fonds mériterait non pas un article mais un livre entier à mon avis... donc une recherche approfondie. J'ai découvert cela grâce à la peinture, où leur richesse y est décuplée, mais il y a déjà fort à faire en dessin. J'en reparlerai peut-être de manière plus détaillée plus tard. Après avoir observé et testé plus de choses.
Je vous prépare une belle surprise dans un prochain article... si vous voulez être tenus informés n'hésitez pas à vous inscrire au blog pour en profiter les premiers !
Je vais ouvrir une nouvelle rubrique pour cela... je ne vous en dit pas plus.
dimanche 19 mai 2013
Démonstration dessin à la maternelle
A la demande de la directrice de la maternelle de mon fils, j'ai fait une démonstration. Elle m'avait proposé une intervention de 30 minutes pour du portrait en petite section.
Alors que l'on peut faire faire des choses intéressantes même courtes à des primaires, à mon avis. Ça n'est pas possible pour les tout petits. Ils sont parfois très intimidés et leur attention est très limitée dans le temps.
J'ai donc plutôt proposé de m'installer dans un coin bien éclairé de la classe pour la matinée. Cela leur permettait de venir voir par petits groupes, de s'imprégner et surtout de voir l'évolution du dessin.
J'ai choisi la technique de la sanguine et crayon blanc, que j'affectionne particulièrement en ce moment. J'ai fait la mise en place chez moi, d'après photo, pour ne pas perdre trop de temps et ainsi leur montrer comment on monte les valeurs et crée le modelé, les volumes. C'est assez magique.
J'ai fait très simple : montré et expliqué mon matériel. Posé des questions pour les aider à observer. Par exemple
L'un d'entre eux a compris et m'a indiqué la couleur "bleue" du papier.
La démo s'est si bien passée qu'une partie des classes, y compris celle de mon filston (tout fier), est finalement venu voir. Aux plus grands j'ai expliqué ce qu'est un canon et montré comment on construit une tête d'enfant.
C'est très agréable de sortir de son atelier pour sensibiliser les enfants et les enseignants à ce qu'est le dessin, sa tradition etc. Pas un seul n'avait entendu parler de Léonard de Vinci ou Michel Ange mais c'est une petite graine qui fera son chemin en eux.
Sensibiliser à la bonne position pour dessiner (c'est à dire vertical ou à 45° et surtout pas à plat sur une table), aux différentes manières d'utiliser un crayon, une gomme est très important je trouve pour des raisons ergonomiques et également pour libérer leur créativité... et celle des enseignants !
Ces derniers ont été très à l'écoute et projettent de faire travailler les enfants sur la notion de portrait. Je ne doute pas que cela donnera des résultats très intéressants comme recherche graphique et comme questionnement/observation anatomique. J'espère avoir fait passé le message, que le dessin est une façon de comprendre et intégrer la manière dont les choses sont construites, d'appréhender le monde (intérieur comme extérieur). Tout ne passe pas par les mots, les autres sens ont leur rôle à jouer.
Alors que l'on peut faire faire des choses intéressantes même courtes à des primaires, à mon avis. Ça n'est pas possible pour les tout petits. Ils sont parfois très intimidés et leur attention est très limitée dans le temps.
J'ai donc plutôt proposé de m'installer dans un coin bien éclairé de la classe pour la matinée. Cela leur permettait de venir voir par petits groupes, de s'imprégner et surtout de voir l'évolution du dessin.
J'ai choisi la technique de la sanguine et crayon blanc, que j'affectionne particulièrement en ce moment. J'ai fait la mise en place chez moi, d'après photo, pour ne pas perdre trop de temps et ainsi leur montrer comment on monte les valeurs et crée le modelé, les volumes. C'est assez magique.
J'ai fait très simple : montré et expliqué mon matériel. Posé des questions pour les aider à observer. Par exemple
- d'où vient la lumière ?
- quelle joue est plus sombre et quelle autre est plus claire ?
L'un d'entre eux a compris et m'a indiqué la couleur "bleue" du papier.
La démo s'est si bien passée qu'une partie des classes, y compris celle de mon filston (tout fier), est finalement venu voir. Aux plus grands j'ai expliqué ce qu'est un canon et montré comment on construit une tête d'enfant.
C'est très agréable de sortir de son atelier pour sensibiliser les enfants et les enseignants à ce qu'est le dessin, sa tradition etc. Pas un seul n'avait entendu parler de Léonard de Vinci ou Michel Ange mais c'est une petite graine qui fera son chemin en eux.
Sensibiliser à la bonne position pour dessiner (c'est à dire vertical ou à 45° et surtout pas à plat sur une table), aux différentes manières d'utiliser un crayon, une gomme est très important je trouve pour des raisons ergonomiques et également pour libérer leur créativité... et celle des enseignants !
Ces derniers ont été très à l'écoute et projettent de faire travailler les enfants sur la notion de portrait. Je ne doute pas que cela donnera des résultats très intéressants comme recherche graphique et comme questionnement/observation anatomique. J'espère avoir fait passé le message, que le dessin est une façon de comprendre et intégrer la manière dont les choses sont construites, d'appréhender le monde (intérieur comme extérieur). Tout ne passe pas par les mots, les autres sens ont leur rôle à jouer.
jeudi 16 mai 2013
Dessin académique et expression personnelle
Quelqu'un sur Signus a soulevé un problème intéressant auquel pas mal d'artistes sont confrontés. Je lance donc le débat ici, j'espère que vous y participerez dans les commentaires car c'est une question à la fois importante et intéressante.
Je sais que je ne suis pas la seule à me sentir parfois tiraillée entre le besoin d'expression personnelle, le fait de trouver son propre style donc de se détacher de l'académisme et en même temps le besoin d'acquérir des bases solides via les techniques classique en dessin et peinture.
Je crois, mais peut-être que je me trompe, que le problème majeur est celui du temps.
En effet, l'"académisme" est intéressant en terme d'apprentissage mais il serait probablement bon, à un moment donné, de s'en détacher pour trouver sa propre expression. Le soucis c'est que cet enseignement, qui a fait ses preuves en terme de résultat, prend beaucoup de temps.
Je vois trois façons de gérer les choses, chacun ayant à choisir celle qui lui correspond à un moment donné... et chacune comportant avantages et inconvénients.
La premières consiste à se former à fond sur ces techniques un certain temps et ensuite avoir son cheminement personnel... avec un double risque : ne pas savoir quand s'arrêter côté apprentissage et ne pas arriver à se détacher du formatage que cela peut créer.
La deuxième serait de faire des allers-retours entre apprentissage académique et expression personnelle c'est à dire consacrer du temps à la fois (et donc en parallèle) à l'apprentissage et à un travail plus personnel. Ici la question du temps se pose différemment. Ainsi le problème ici est que l'on progresse forcément moins vite dans son apprentissage et que l'on a plus de difficulté à approfondir puisque le temps à notre disposition est rarement extensible.
Reste aussi une 3e option : mettre la technique classique au service de son expression personnelle, c'est à dire aller y puiser pour nourrir cette dernière en fonction d'un projet précis qui requiert certaines habiletés. Autrement dit apprendre des techniques précises (forcément plus réducteur) en fonction des besoins du moment. Ici le risque est peut-être d'être très spécialisé c'est à dire d'avoir approfondi un ou deux aspects qui vont certes nous aider par rapport au projet mais qui risquent d'être justement une limitation à notre expression pour les projets ultérieurs car inadaptés. Cela risque ainsi de nous enfermer à faire toujours la même chose : du portrait, de la nature morte, des végétaux etc.
Évidemment si on a fait le choix de trouver à s'exprimer et trouver sa place via un certain académisme là le problème ne se pose pas.
Quelle est votre expérience, qu'en pensez-vous ?
Comment gérez-vous cette problématique ?
Je sais que je ne suis pas la seule à me sentir parfois tiraillée entre le besoin d'expression personnelle, le fait de trouver son propre style donc de se détacher de l'académisme et en même temps le besoin d'acquérir des bases solides via les techniques classique en dessin et peinture.
Je crois, mais peut-être que je me trompe, que le problème majeur est celui du temps.
En effet, l'"académisme" est intéressant en terme d'apprentissage mais il serait probablement bon, à un moment donné, de s'en détacher pour trouver sa propre expression. Le soucis c'est que cet enseignement, qui a fait ses preuves en terme de résultat, prend beaucoup de temps.
Je vois trois façons de gérer les choses, chacun ayant à choisir celle qui lui correspond à un moment donné... et chacune comportant avantages et inconvénients.
La premières consiste à se former à fond sur ces techniques un certain temps et ensuite avoir son cheminement personnel... avec un double risque : ne pas savoir quand s'arrêter côté apprentissage et ne pas arriver à se détacher du formatage que cela peut créer.
La deuxième serait de faire des allers-retours entre apprentissage académique et expression personnelle c'est à dire consacrer du temps à la fois (et donc en parallèle) à l'apprentissage et à un travail plus personnel. Ici la question du temps se pose différemment. Ainsi le problème ici est que l'on progresse forcément moins vite dans son apprentissage et que l'on a plus de difficulté à approfondir puisque le temps à notre disposition est rarement extensible.
Reste aussi une 3e option : mettre la technique classique au service de son expression personnelle, c'est à dire aller y puiser pour nourrir cette dernière en fonction d'un projet précis qui requiert certaines habiletés. Autrement dit apprendre des techniques précises (forcément plus réducteur) en fonction des besoins du moment. Ici le risque est peut-être d'être très spécialisé c'est à dire d'avoir approfondi un ou deux aspects qui vont certes nous aider par rapport au projet mais qui risquent d'être justement une limitation à notre expression pour les projets ultérieurs car inadaptés. Cela risque ainsi de nous enfermer à faire toujours la même chose : du portrait, de la nature morte, des végétaux etc.
Évidemment si on a fait le choix de trouver à s'exprimer et trouver sa place via un certain académisme là le problème ne se pose pas.
Quelle est votre expérience, qu'en pensez-vous ?
Comment gérez-vous cette problématique ?
mardi 30 avril 2013
Sanguine à l'estompe
Maintenant que je maîtrise mieux la technique de la sanguine sur papier mi-teinte et le crayon blanc...
j'ai voulu explorer une autre façon de l'utiliser. La technique de l'estompe est assez différente et nécessite un papier blanc ou plus clair. Je n'ai pas encore trouvé le papier adapté. C'est assez difficile car il faut à la fois une adéquation entre le papier et l'outil mais aussi la technique ou effet recherché. Et dans le monde du papier je n'ai pas encore tout exploré.
Voici donc mon premier essai, catastrophique avec un bon exemple de papier totalement inadapté. Impossible d'estomper le papier, trop lisse, marquait le moindre trait. Pour un croquis ça peut passer, cela donne un effet dynamique mais on ne peut aller plus loin. Le papier Lanna de chez Windsor & Newton, très agréable pour d'autres utilisations est donc à bannir.
On remonte ses manches et on recommence sur un autre papier... Ici un papier multitechnique de chez Créa que je ne connaissais pas... Il est plus granuleux c'est déjà mieux... mais il marque encore un peu trop. Bref il va me falloir encore tester d'autres choses avant de trouver ce qui me convient. J'ai un papier Canson très beau et clair... mais j'avoue que je préférais d'abord m'essayer à cette technique avant.
A part l'estompe, ce qui est nouveau aussi c'est l'alliance sanguine sèche de chez Conté et grasse de chez Koh-i-Noor. Intéressant et à creuser. A suivre...
j'ai voulu explorer une autre façon de l'utiliser. La technique de l'estompe est assez différente et nécessite un papier blanc ou plus clair. Je n'ai pas encore trouvé le papier adapté. C'est assez difficile car il faut à la fois une adéquation entre le papier et l'outil mais aussi la technique ou effet recherché. Et dans le monde du papier je n'ai pas encore tout exploré.
Voici donc mon premier essai, catastrophique avec un bon exemple de papier totalement inadapté. Impossible d'estomper le papier, trop lisse, marquait le moindre trait. Pour un croquis ça peut passer, cela donne un effet dynamique mais on ne peut aller plus loin. Le papier Lanna de chez Windsor & Newton, très agréable pour d'autres utilisations est donc à bannir.
On remonte ses manches et on recommence sur un autre papier... Ici un papier multitechnique de chez Créa que je ne connaissais pas... Il est plus granuleux c'est déjà mieux... mais il marque encore un peu trop. Bref il va me falloir encore tester d'autres choses avant de trouver ce qui me convient. J'ai un papier Canson très beau et clair... mais j'avoue que je préférais d'abord m'essayer à cette technique avant.
A part l'estompe, ce qui est nouveau aussi c'est l'alliance sanguine sèche de chez Conté et grasse de chez Koh-i-Noor. Intéressant et à creuser. A suivre...
lundi 15 avril 2013
Pays Basque à l'huile
Après avoir tenté un tutoriel j'aime bien m'en inspirer ensuite pour un travail personnel... en l'adaptant bien entendu.
Ici par exemple j'ai repris une bonne partie de la palette... mais j'ai voulu tenter l'utilisation du bleu phtalo primaire de chez Pébéo que je ne connais pas bien en lieu et place du bleu outremer.
Ce fut une expérience intéressante car ce bleu était vraiment trop pimpant. Mon premier essai rendait le tout vraiment irréel. J'ai dû le casser avec un peu d'ocre jaune. Au final j'ai obtenu un très beau ciel... qui moi m'évoque non pas le Pays Basque mais plutôt la Provence !
Je me rends compte que le choix des couleurs impacte sur le lieu à évoquer, mais aussi sur la saison etc. Ainsi la palette doit être différente en fonction de la géographie. Je me dis qu'une mappemonde des couleurs ce serait sympa.
Une dernière remarque, faire le tri et simplifier le paysage pour que ça respire comporte un danger que ce travail m'a appris, spécialement avec des collines aussi rondes. Le risque de tomber dans l'irréel et le naïf. Aussi ce type de sujet, par sa rondeur, n'est vraiment pas facile à traiter.
Ici par exemple j'ai repris une bonne partie de la palette... mais j'ai voulu tenter l'utilisation du bleu phtalo primaire de chez Pébéo que je ne connais pas bien en lieu et place du bleu outremer.
Ce fut une expérience intéressante car ce bleu était vraiment trop pimpant. Mon premier essai rendait le tout vraiment irréel. J'ai dû le casser avec un peu d'ocre jaune. Au final j'ai obtenu un très beau ciel... qui moi m'évoque non pas le Pays Basque mais plutôt la Provence !
Je me rends compte que le choix des couleurs impacte sur le lieu à évoquer, mais aussi sur la saison etc. Ainsi la palette doit être différente en fonction de la géographie. Je me dis qu'une mappemonde des couleurs ce serait sympa.
Une dernière remarque, faire le tri et simplifier le paysage pour que ça respire comporte un danger que ce travail m'a appris, spécialement avec des collines aussi rondes. Le risque de tomber dans l'irréel et le naïf. Aussi ce type de sujet, par sa rondeur, n'est vraiment pas facile à traiter.
mardi 9 avril 2013
Ingres et le carnet qui voyage
Je viens juste de terminer deux dessins pour le nouveau carnet qui voyage. Depuis le dernier j'ai déménagé près de Montauban.
Je n'avais pas vraiment prévu de faire partie de cette nouvelle édition mais puisqu'une erreur de communication a fait que j'ai été placée dans la liste des participants et qu'un beau jour j'ai reçu un message me disant que c'était mon tour... j'ai pris mon zapbook sous le bras et suis partie sur le terrain.
C'était pour moi un petit appel du pied du hasard pour me dire hop hop hop au boulot remets toi un peu au croquis. Les seuls jours de vrai beau temps d'ailleurs dans cet hiver humide qui n'en finit pas... Et comme chacun sait le hasard fait toujours bien les choses.
De nouvelles choses à dire donc depuis le dernier carnet, nouvel environnement oblige.
Comme j'avais peu de temps face à cet imprévu j'ai fait au plus simple. Ce qui n'est pas plus mal.
Voici donc le premier dessin pleine page, au feutre et aquarelle, d'un pigeonnier. C'est en fait une maison du village que j'ai placée dans un environnement plus bucolique... à l'emplacement d'une autre maison à pigeonnier mais moins intéressante. J'ai préféré simplifier également le paysage.
Cela m'a permis de mettre en avant un petit peu le ciel et son cortège de nuages... quelque chose de très présent et frappant ici. Et que j'adore !
Le second dessin m'a demandé un peu plus de maturation... Je voulais une note plus personnelle et poétique et en même temps difficile de ne pas parler d'Ingres... surtout sachant que ce carnet est destiné à un peintre. Mais je ne voulais pas tomber dans les poncifs. J'aurais pu, et j'ai d'ailleurs fait quelques croquis, représenter le musée Ingres dont le bâtiment en lui-même est superbe. Mais cela ne me satisfaisait pas.
Alors j'ai placé les choses sur un autre plan, un point commun que j'ai avec ce grand artiste... mais en plus modeste : la passion de la peinture, du dessin et celle de la musique !
J'ai donc fait un croquis de son violon tel qu'il est présenté au musée, avec une partition et les meubles d'époque ayant appartenu à ce grand artiste.
Et puis j'ai trouvé une photo du peintre sur son lit de mort... que j'ai trouvé très belle et qui représente bien ce que je ressens : personne ne saura jamais comment Ingres jouait de ce violon désormais muet. A part quelques témoignages, notamment de Gounod, cela restera un mystère alors que sa peinture est parvenue jusqu'à nous.
Et c'est là que j'ai fait simple, ce qui était à l'origine des croquis préparatoires... sont devenu le dessin final car j'aimais le résultat et ce qui s'y est passé.
Ainsi voilà le carnet suivra son cours et moi je retournerai à d'autres dessins... et musiques.
Je n'avais pas vraiment prévu de faire partie de cette nouvelle édition mais puisqu'une erreur de communication a fait que j'ai été placée dans la liste des participants et qu'un beau jour j'ai reçu un message me disant que c'était mon tour... j'ai pris mon zapbook sous le bras et suis partie sur le terrain.
C'était pour moi un petit appel du pied du hasard pour me dire hop hop hop au boulot remets toi un peu au croquis. Les seuls jours de vrai beau temps d'ailleurs dans cet hiver humide qui n'en finit pas... Et comme chacun sait le hasard fait toujours bien les choses.
De nouvelles choses à dire donc depuis le dernier carnet, nouvel environnement oblige.
Comme j'avais peu de temps face à cet imprévu j'ai fait au plus simple. Ce qui n'est pas plus mal.
Voici donc le premier dessin pleine page, au feutre et aquarelle, d'un pigeonnier. C'est en fait une maison du village que j'ai placée dans un environnement plus bucolique... à l'emplacement d'une autre maison à pigeonnier mais moins intéressante. J'ai préféré simplifier également le paysage.
Cela m'a permis de mettre en avant un petit peu le ciel et son cortège de nuages... quelque chose de très présent et frappant ici. Et que j'adore !
Le second dessin m'a demandé un peu plus de maturation... Je voulais une note plus personnelle et poétique et en même temps difficile de ne pas parler d'Ingres... surtout sachant que ce carnet est destiné à un peintre. Mais je ne voulais pas tomber dans les poncifs. J'aurais pu, et j'ai d'ailleurs fait quelques croquis, représenter le musée Ingres dont le bâtiment en lui-même est superbe. Mais cela ne me satisfaisait pas.
Alors j'ai placé les choses sur un autre plan, un point commun que j'ai avec ce grand artiste... mais en plus modeste : la passion de la peinture, du dessin et celle de la musique !
J'ai donc fait un croquis de son violon tel qu'il est présenté au musée, avec une partition et les meubles d'époque ayant appartenu à ce grand artiste.
Et puis j'ai trouvé une photo du peintre sur son lit de mort... que j'ai trouvé très belle et qui représente bien ce que je ressens : personne ne saura jamais comment Ingres jouait de ce violon désormais muet. A part quelques témoignages, notamment de Gounod, cela restera un mystère alors que sa peinture est parvenue jusqu'à nous.
Et c'est là que j'ai fait simple, ce qui était à l'origine des croquis préparatoires... sont devenu le dessin final car j'aimais le résultat et ce qui s'y est passé.
Ainsi voilà le carnet suivra son cours et moi je retournerai à d'autres dessins... et musiques.
samedi 30 mars 2013
Paysage dans le frais
Ah que c'est agréable le travail dans le frais quand on veut que ça aille vite. Quel plaisir de voir les choses se mettre en place en une seule séance.
Voici ce que je viens de terminer d'après un tutoriel d'Annie Puybareau dans Pratique des Arts. (il ne me restera plus qu'à tester sur une composition personnelle)
Voici ce que je viens de terminer d'après un tutoriel d'Annie Puybareau dans Pratique des Arts. (il ne me restera plus qu'à tester sur une composition personnelle)
mardi 5 mars 2013
Peinture : un outil couleur simple et astucieux
Je viens d'expérimenter un petit outil très simple à fabriquer pour mieux percevoir les couleurs lorsque l'on peint à l'huile. Je pense qu'il peut aussi servir pour toutes les techniques de dessin ou peinture utilisant la couleur.
Bien sûr il ne faut pas que la zone soit trop petite. Ce la permet d'isoler la couleur de son contexte et de mieux la percevoir pour la reproduire ensuite sur la palette. On peut ainsi l'utiliser à la fois sur le sujet et sur la palette pour vérifier son mélange.
J'ai pris un simple carton de paquet de gâteau que j'ai perforé de deux trous à l'aide d'une perforeuse. Vous savez ce petit outil qui permet de ranger ensuite dans un classeur les feuilles ainsi perçées.
Voici donc mon petit carton. J'ai fait deux trous mais en fait un seul suffit.
Le voici maintenant en pleine action. Il s'agit d'un sujet pour nature morte. Il y a une mandarine... j'ai placé le carton devant. Voyez comme la couleur est bien isolée. C'est tout de suite très clair je trouve.
Voilà une petite astuce très utile et à moindre frais !
Bien sûr il ne faut pas que la zone soit trop petite. Ce la permet d'isoler la couleur de son contexte et de mieux la percevoir pour la reproduire ensuite sur la palette. On peut ainsi l'utiliser à la fois sur le sujet et sur la palette pour vérifier son mélange.
J'ai pris un simple carton de paquet de gâteau que j'ai perforé de deux trous à l'aide d'une perforeuse. Vous savez ce petit outil qui permet de ranger ensuite dans un classeur les feuilles ainsi perçées.
Voici donc mon petit carton. J'ai fait deux trous mais en fait un seul suffit.
Le voici maintenant en pleine action. Il s'agit d'un sujet pour nature morte. Il y a une mandarine... j'ai placé le carton devant. Voyez comme la couleur est bien isolée. C'est tout de suite très clair je trouve.
Voilà une petite astuce très utile et à moindre frais !
mardi 26 février 2013
Peindre une nature morte : la boîte d'ombre
Beaucoup de peintres utilisent une boîte d'ombre pour peindre leur natures mortes. Mais cela peut aussi être intéressant pour le dessin d'après nature. En effet, le sujet est isolé et le noir limite les ombres, reflets intempestifs. Ce que j'aime avec cette idée aussi c'est que c'est un petit théâtre où l'on recrée presque tout :
Voici trois liens où l'on peut voir cette fameuse boite d'ombre, avec même un site de vente et un autre expliquant une fabrication maison :
http://jeffhayesfinearts.blogspot.fr/2013/01/shadow-box.html
http://www.dailypaintworks.com/ArtTutorials/ArtbyteSummary/15
http://www.youtube.com/watch?v=gM8WCcrXpmM
- on y met les objets en scène
- on peut contrôler la lumière
- on peut changer le décor à volonté
Voici trois liens où l'on peut voir cette fameuse boite d'ombre, avec même un site de vente et un autre expliquant une fabrication maison :
http://jeffhayesfinearts.blogspot.fr/2013/01/shadow-box.html
http://www.dailypaintworks.com/ArtTutorials/ArtbyteSummary/15
http://www.youtube.com/watch?v=gM8WCcrXpmM
samedi 23 février 2013
Peinture à l'huile : Cafetière bleue
Voici une petite étude de nature morte à la peinture à l'huile. J'ai trouvé le sujet principal chez Emmaüs et j'ai craqué. Il me faut désormais être à l'affut d'objets qui me parlent. Ca va faire tout un bric à brac chez moi mais pour faire des compositions c'est assez indispensable.
J'ai bien galéré car je me suis imposée une limitation de 4 couleurs : 2 bruns, un bleu, un jaune. Je pense qu'il m'aurait fallu ajouter un rouge pour obtenir des gris plus... gris. Car je n'obtenais que des gris trop bleus ou trop verts ou trop jaunes...
Côté médium j'ai utilisé un médium avec siccatif intégré pensant pouvoir travailler plus vite... c'est vrai et c'est faux. Je ne maîtrise pas encore les temps de séchage et le lendemain en tout cas j'ai fait du labour dans la boue plutôt que de la peinture.
Voici donc mon essai qui a le mérite de m'avoir fait travailler mais qui demande plus d'explorations.
J'ai bien galéré car je me suis imposée une limitation de 4 couleurs : 2 bruns, un bleu, un jaune. Je pense qu'il m'aurait fallu ajouter un rouge pour obtenir des gris plus... gris. Car je n'obtenais que des gris trop bleus ou trop verts ou trop jaunes...
Côté médium j'ai utilisé un médium avec siccatif intégré pensant pouvoir travailler plus vite... c'est vrai et c'est faux. Je ne maîtrise pas encore les temps de séchage et le lendemain en tout cas j'ai fait du labour dans la boue plutôt que de la peinture.
Voici donc mon essai qui a le mérite de m'avoir fait travailler mais qui demande plus d'explorations.
mercredi 20 février 2013
Dessin d'après Rubens, corrections
Quelques petites corrections encore sur le dessin d'après Rubens, qui relèvent là d'avantage d'interprétation personnelle et améliorations.
La joue gauche passée plutôt à la sanguine donne un aspect plus doux appréciable même si le fusain encore légèrement visible donne une ombre et de l'épaisseur.
L'oeil gauche retravaillé pour être plus crédible côté perspectif et anatomique. Même s'il passe bien chez Rubens il n'est pas juste à mon avis.
Idem pour la joue gauche dont la mâchoire a été raccourcie pour arrondir les formes pouponnes de ce bout de chou. Comme me l'a fait remarquer ma tutrice, c'est anatomiquement faux. Mais comme cela n'est pas dérangeant et participe de l'ensemble je le laisse.
La joue gauche passée plutôt à la sanguine donne un aspect plus doux appréciable même si le fusain encore légèrement visible donne une ombre et de l'épaisseur.
L'oeil gauche retravaillé pour être plus crédible côté perspectif et anatomique. Même s'il passe bien chez Rubens il n'est pas juste à mon avis.
Idem pour la joue gauche dont la mâchoire a été raccourcie pour arrondir les formes pouponnes de ce bout de chou. Comme me l'a fait remarquer ma tutrice, c'est anatomiquement faux. Mais comme cela n'est pas dérangeant et participe de l'ensemble je le laisse.
lundi 18 février 2013
Peinture à l'huile : je reprends les pinceaux !
Depuis une semaine, j'ai repris les pinceaux... et la peinture à l'huile. Cela faisait trop longtemps que je n'y avait pas touché. Et cette fois-ci j'intensifie le travail et petit à petit me trouve une organisation.
Je travaille sur du tout petit format. Je suis encore dans le tâtonnement et j'ai besoin de tester beaucoup de choses, du matériel aux techniques. Le petit format est donc idéal car cela va vite ! C'est juste un peu plus minutieux puisque tous les éléments sont bien plus petits.
Ce qui est intéressant aussi c'est que l'on peut avoir plusieurs tableaux sur la même planche du chevalet.
Côté organisation, je vais avoir un à deux travaux en parallèle de nature-morte d'après nature pour lesquelles je vais utiliser la technique ancienne flamande. L'inconvénient c'est que cette très belle peinture est aussi très minutieuse et très longue. De plus, il y a des inconvénients aux natures mortes car elles prennent de la place et en avoir deux en parallèle c'est déjà un risque.En effet, il me faudra les déplacer et les mettre à l'abri à tour de rôle. Un objet peut tomber et se casser etc. C'est pourquoi je n'en ferai pas d'avantage.
Par contre, je profiterai des temps de séchage pour soit continuer à travailler le dessin ou d'autres techniques apparentées, soit faire des études dans le frais, un travail de copie de détails de tableaux de maîtres, des tutoriaux, ou du travail d'après photo. Bref des travaux plus rapides et qui ne nécessitent pas d'installation.
J'ai donc commencé une nature morte en technique flamande... il vous faudra patienter avant de la voir. Je viens de terminer une interprétation personnelle d'après un tutoriel dans Pratiques des Arts spécial peinture.
Le voici :
Mes couleurs sont plus froides que sur l'original et j'envisage de tester une technique de glacis qui sert à unifier l'ensemble pour réchauffer un peu tout ça.
Donnez-moi votre avis juste en-dessous !
J'aimerai bien savoir comment vous trouvez mon petit tableau tel qu'il est maintenant. Car j'hésite, glacis... pas glacis...
Je travaille sur du tout petit format. Je suis encore dans le tâtonnement et j'ai besoin de tester beaucoup de choses, du matériel aux techniques. Le petit format est donc idéal car cela va vite ! C'est juste un peu plus minutieux puisque tous les éléments sont bien plus petits.
Ce qui est intéressant aussi c'est que l'on peut avoir plusieurs tableaux sur la même planche du chevalet.
Côté organisation, je vais avoir un à deux travaux en parallèle de nature-morte d'après nature pour lesquelles je vais utiliser la technique ancienne flamande. L'inconvénient c'est que cette très belle peinture est aussi très minutieuse et très longue. De plus, il y a des inconvénients aux natures mortes car elles prennent de la place et en avoir deux en parallèle c'est déjà un risque.En effet, il me faudra les déplacer et les mettre à l'abri à tour de rôle. Un objet peut tomber et se casser etc. C'est pourquoi je n'en ferai pas d'avantage.
Par contre, je profiterai des temps de séchage pour soit continuer à travailler le dessin ou d'autres techniques apparentées, soit faire des études dans le frais, un travail de copie de détails de tableaux de maîtres, des tutoriaux, ou du travail d'après photo. Bref des travaux plus rapides et qui ne nécessitent pas d'installation.
J'ai donc commencé une nature morte en technique flamande... il vous faudra patienter avant de la voir. Je viens de terminer une interprétation personnelle d'après un tutoriel dans Pratiques des Arts spécial peinture.
Le voici :
Mes couleurs sont plus froides que sur l'original et j'envisage de tester une technique de glacis qui sert à unifier l'ensemble pour réchauffer un peu tout ça.
Donnez-moi votre avis juste en-dessous !
J'aimerai bien savoir comment vous trouvez mon petit tableau tel qu'il est maintenant. Car j'hésite, glacis... pas glacis...
mercredi 13 février 2013
Comment économiser ses couleurs à l'huile
Ces astuces fonctionnent pour l’huile car elle est assez stable mais pour les autres médiums j'ignore si c'est faisable.
Restes de peinture sur la palette :
Du moment que la couleur est pure et qu'elle est fraîche, on peut la récupérer sur un couteau à peindre (pas trop gros) et la replacer dans le tube. Pour cela il suffit de faire descendre la peinture à l’intérieur du tube en pressant celui-ci sur les côté en bas. Ensuite il ne reste plus qu’à remplir le vide avec la peinture sur le couteau. Et refermer son tube. Une bonne habitude à prendre en fin de séance, il vaut mieux éviter d'attendre plusieurs jours.
Vieux tubes qui ne s’ouvrent plus :
Pour les vieux tubes qui ne s’ouvrent plus et dont le bouchon est resté collé… il faut acheter des tubes vides sur internet, en pharmacie (de plus en plus difficile). On coupe avec de bons ciseaux le fond du tube usagé, avec un couteau à peindre on l’ouvre un peu, et il ne reste plus qu’à presser pour faire tomber la peinture dans le nouveau tube. On peut acheter une pince spéciale pour refermer ensuite le tube neuf. Mais en le pressant bien avec les doigts et en le retournant comme du dentifrice cela suffit je trouve. La peinture ne s’échappe pas. Il ne reste plus qu’à marquer les référence de couleur et marque au feutre indélébile et hop on peut utiliser à nouveau la couleur sans en racheter !
vendredi 8 février 2013
La manière de Rubens
Je vous avais promis il y a quelques temps un article de fond... le voici enfin !
J'aime beaucoup les portraits d'enfants. Et je
suis très touchée par les portraits que Rubens a fait de son fils
Nicolaas.
Rubens en tant que peintre ne me touche ni ne m'attire. Il y a quelque chose chez lui de trop exubérant et maniériste. Par contre c'était un très grand dessinateur dont j'aime beaucoup le travail tout en finesse et subtilité.
Voici l’œuvre que j'ai choisi d'étudier. Je vous propose de l'observer et la décortiquer avec vous :
Je vous conseille vivement de l’observer plutôt ici pour ne pas rater de précieux détails. galerie googleart
Émotion et universalité
Beaucoup de choses sont vraiment impressionnantes dans ce portrait. En premier lieu, sa présence et son universalité. Ce bébé semble avoir été croqué hier tant son attitude semble atemporelle et prise sur le vif. La force des détails anatomiques, la posture et le regard, le traité en hachures forcent l'admiration car même si Rubens avait son fils tous les jours sous les yeux... je doute qu'il ai pu le faire poser ainsi. Un enfant de cet âge est incapable de rester plus d'une minute ou deux dans la même position ! Il y a donc là un effort considérable de mémoire visuelle et de construction !
Les matériaux : technique mixte
Ce portrait a été réalisé à la craie ocre, noire et blanche ainsi qu'à l'encre. Son papier étant assez clair et le temps ayant fait son œuvre le blanc, à mon avis plus fragile, ne se voit plus qu'à de très rares endroits.
J'ai été très étonnée car au début je ne percevais pas l'encre... jusqu'à zoomer au maximum et me rendre compte qu'effectivement il l'a bien utilisée. Et ce deux deux façons :
- des traits à la plume avec de l'encre pure pour renforcer et souligner des détails,
- des tâches (lavis) d'encre diluée donc plus claire pour ombrer et "boucher" certaines zones.
Même si c'est moins clair il me semble percevoir quelques traces d'encre noire également sur la bouche et le nez dans les valeurs les plus sombres. Je pense que l'artiste a ajouté ces petits détails à la fin car il ne devait pas être satisfait du rendu des valeurs de la craie. Il a certainement voulu ajouter d'avantage de profondeur.
Il a également ombré la joue gauche (à droite pour le spectateur) avec une tâche d'encre diluée car la craie devait trop laisser transparaître la clarté du papier. Comme dit plus haut je pense que le but était de boucher cette zone pour plus de volume. J'ai l'impression qu'il a posé sa tâche d'encre après la craie car il ne devait pas être satisfait du résultat. Elle se trouve dans le cercle sur l'image ci-dessous.
On pourrait penser que l'utilisation de l'encre ici procède du repentir. Mais quand on travaille aux crayons ou à la craie... préparer et attraper le matériel pour l'encre demande un certain effort je trouve. Cela ne procède donc pas du tout du hasard mais plutôt constitue un peu la manière de Rubens de traiter ses études de portraits. Car en effet on retrouve encore les mêmes rehauts à l'encre sur d'autres dessins comme par exemple ce portrait de sa fille Clara Serena (sourcils, cils, iris, lèvres).
En ce qui concerne la craie, il a utilisé également de deux manières :
- les hachures dont je parlerai plus tard
- des zones d'avantage en aplats et estompes.
Un maître de la hachure
Je trouve que dans le dessin, il y a ceux qui ont une grande maîtrise du trait et ceux qui ne l'ont pas. Rubens fait partie des premiers et ce dessin l'illustre parfaitement. Il fait partie de ces artistes qui maîtrise parfaitement l'art de la hachure.
Ici il a manié à merveille et avec finesse des hachures croisées à la sanguine puis au fusain. Il sait parfaitement modeler la lumière et figurer le relief grâce aux traits fluides et d'une régularité sans faille. Ses hachures et contre-hachures suivent le relief du visage. Sauf peut-être sur front au-dessus du sourcil gauche (le droit pour nous). Il sait user des superpositions de hachures avec finesse ce qui est indispensable pour un visage d'enfant. Le tout a un rendu si délicat, que je trouve cela très émouvant, comme en écho à ses sentiments paternels et à la douceur du modèle.
Rubens sais également moduler ses traits avec une adresse et une fluidité incroyable ! Cela est surtout visible dans la chevelure où certains cheveux sont tantôt très appuyés et tantôt bien plus légers pour suggérer ombre et lumière.
Mon interprétation
Plutôt que de copie, je préfère parler d'interprétation. Par exemple j'ai réinterprété les zones de lumière, de blanc car sur l'original elles semblent pour beaucoup avoir disparu. J'espère avoir encore progressé dans la compréhension et le savoir-faire concernant le hachurage... même si je ne me sens pas du tout au niveau de ce grand maître. Je crois aussi que ce dessin m'a permis de comprendre comment utiliser avec subtilité fusain et sanguine ce qui ne va pas de soi de prime abord. J'ai fait le choix de ne pas utiliser d'encre mais exclusivement les techniques sèches. Ceci afin de créer un différentiel permettant d'apprécier le choix de Rubens d'ajouter ses touches à l'encre. Ainsi on peut se faire une idée de ce que cela aurait pu donner s'il ne l'avait pas fait. Je trouve cette alternative intéressante pour comprendre et former l'oeil.
Inscription à :
Articles (Atom)