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jeudi 5 juillet 2012

déménagement bis

Et un déménagement plus loin... me revoici. Mais c'est quand les vacances ?!!
Ah oui dans une semaine : je pars une semaine en stage de peinture à l'huile façon maîtres Flamands à Bruxelles. Tout un programme !

Je viens de déménager, encore quelques cartons restent à déballer et la déco à faire.

J'ai enfin un vrai atelier ! Enfin un demi-atelier. L'autre moitié de la pièce étant consacrée au bureau.
Je pensais que ça serait tout simple d'installer son atelier... eh bien non ! des aménagements et des questions à régler encore et encore.

L'atelier est côté nord, c'est mieux pour bénéficier d'une bonne luminosité sans soleil parasite. Surtout que je me mets (ou remets) à la peinture à l'huile et c'est indispensable si on ne veut un regard neutre sur les couleurs.

Je vais donc aménager un coin peinture, proche de la fenêtre pour une bonne luminosité. Et un coin dessin.

La pièce est quand même petite avec un placard à panneaux coulissants du côté opposé à la fenêtre.

J'hésite entre plusieurs solutions pour le dessin... je vais donc les tester et choisir ce qui convient le mieux.

Je pensais essayer de mettre les feuilles au mur pour dessiner. Certains pros font ainsi pour libérer le geste. Mais je ne voudrais pas abîmer le mur, il ne m'a rien fait après tout ! Alors je vais déjà tester d'accrocher mes feuilles sur les panneaux coulissants du placard. Comme il y en a 4, je pourrai ainsi avoir 4 dessins en cours et les faire bouger selon mes besoin et la lumière. Même si je risque de me faire de l'ombre puisque je serais dos à la fenêtre et qu'il me faudra glisser des feuilles dessous pour protéger mont travail du "grain" sur la porte du placard.

J'ai un chevalet pliant de campagne que je vais aussi réserver au dessin si la solution placard ne me satisfait pas.

Reste à voir si j'ai besoin d'une table pour travailler certains médiums comme le crayon de couleur par exemple qui ont besoin d'être plus à plat. Mais je ne compte pas m'y remettre tout de suite donc j'ai du temps pour cela.

Il me faut encore trouver un peu de mobilier pour pouvoir poser mon matériel et l'avoir accessible même si j'ai ma caisse à outil dessin ça ne suffira probablement pas.

Voilà voilà où j'en suis dans mon évolution. J'ai l'impression d'avoir gravi une marche et je reste encore toute émue d'avoir mon espace pour travailler ! wouaaaaaaaw que ça va faire du bien !

Allez pour conclure deux croquis faits durant le déménagement.


mercredi 30 mai 2012

Pannes sèches, traversées du désert

Comme d'habitude, silence ne veut pas dire inactivité.

Je n'ai pas encore parlé d'un bouquin et d'un auteur que j'aime beaucoup, pas dans le domaine du dessin proprement dit mais de la créativité : Julia Cameron.

Elle s'est posé beaucoup de question et a fait un travail remarquable sur la créativité. Elle a débloqué probablement des centaines d'artistes en herbe grâce à ses ateliers... à commencer par elle-même bien sûr.

Pour tous ceux qui vivent des pannes sèches d'inspiration, des traversées du désert un peu trop récurrentes... bref pour toutes celles et ceux qui se sentent bloqués je recommande vraiment de remonter ses manches et d'effectuer le voyage qu'elle propose avec ce livre :


Je suis en train de terminer le cycle de 12 semaines proposé dans ce livre. C'est la seconde fois que je le fais (à 2 ans d'intervalle). Il est si riche que l'on peut faire ce travail plusieurs fois. C'est un merveilleux outil pour se retrouver et débloquer sa créativité ou mieux la reconquérir. Peu importe que l'on soit peintre, cinéaste, auteur, musicien, cuisinier, pdg ou femme de ménage tous peuvent se retrouver dans ce livre pour apprendre à se déloquer et soigner son enfant intérieur, remplir le puits, museler le censeur en nous etc.  Peu importe également que l'on veuille juste faire face à la vie avec plus de créativité, ou que l'on veuille être un artiste amateur, professionnel ou qu'on le soit déjà. Ce livre peut vraiment s'adresser à tous.

Le voyage n'est pas de tout repos, au contraire, il va nous chercher dans nos croyances erronées, nos expériences difficiles, nos doutes, nos imprécisions, nos mauvaises habitudes etc. C'est un bon compagnon pour traverser tout cela et digérer.

Je trouve que j'ai pu aller beaucoup plus loin la seconde fois. Certaines choses ont été acquises et d'autres ont eu besoin d'être retravaillées. Des surprises aussi car certains exercices ont mis au jour des choses très différentes de la première fois... signe d'une avancée. Cela m'a regonflée à bloc même si je sais bien que la créativité et la création est un processus fragile dont il faut prendre soin chaque jour, comme on le ferai d'un enfant, d'une fleur etc. Les traversées du désert sont des étapes incontournables mais maintenant je sais ce qu'elles signifient et quoi faire.

Ce travail on peut le faire seul, comme moi la première fois... ou en groupe. Je recommande plutôt la seconde solution si on se sent assez solide et si on trouve des participants assez sérieux qui respectent certaines règles comme la confidentialité, la régularité, l'écoute sans jugement. La seconde fois j'ai tenté de monter un groupe car je sentais que c'est cette puissante dynamique dont j'avais besoin. Ca a été assez difficile de croiser les emplois du temps, gérer les absences etc. Au final nous avons laissé tombé les moins motivés et nous nous sommes retrouvés à deux. Le binôme c'est un bon début au final car il y a tant à partager qu'un groupe plus  nombreux prend plus de temps au risque de se retrouver vraiment frustré. Bref c'est plus difficile à gérer.

En tout cas le travail en groupe est beaucoup plus profitable, c'est un puissant moteur et un soutien qui ne l'est pas moins. Cela permet aussi de se créer une petite communauté artistique et c'est important.

Nous avons créé des outils personnels en plus de cette méthode, adaptés aux dessinateurs. Et je les trouve formidables quand je vois les résultats. J'en parlerai peut-être plus tard. Il me faut encore attendre de les avoir suffisamment explorés.

Le résultat c'est que non seulement j'ai débloqué ma créativité, que je me sens plus joyeuse et plus forte mais que j'arrive d'avantage à envisager et me préparer à devenir pro en dessin. J'ai créé aussi un coin atelier qui va se transformer très bientôt en véritable atelier dans mon futur nouveau logement. Les cartons ont déjà commencé à envahir le salon... bientôt le départ. Bref je donne une vrai place à la création. C'est parfois intimidant mais bon assez magique aussi !

Si vous avez vous aussi envie de faire ce parcours ou l'avez commencé et vous sentez perdu(e)... Si vous avez des questions. Vous pouvez me les poser j'essaierai d'y répondre.

samedi 24 mars 2012

l'état de Wu : le dessin, une méditation très efficace !

 Me revoilà avec un article assez atypique mais j'assume.

Les chinois avec le terme de Wu puis les japonais avec celui de satori ont tenté de décrire un état particulier que l'on recherche et atteint parfois par la méditation et par certaines pratiques dont les pratiques martiales (comme le tai chi chuan, le yi quan etc.) mais également la musique, la peinture et d'autres pratiques artistiques... comme le dessin

voici la définition, très parcellaire et incomplète quand on en fait l'expérience, de cet état par Wikipédia :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Satori

C'est un état où l'attention est relâchée (le contraire de la concentration), où tout est perçu avec un calme et une clairvoyance profonde... et où la conscience est libre, les sens aiguisés et le lien avec la vie en soi et tout autour très fort.

Pour moi dans les bons moments c'est bel et bien ce qui se passe quand je pratique le dessin, la musique et le tai chi. Quand le mental a lâché prise et a disparu pour laisser place à l'Expérience (comme le dirait Hendrix).  C'est si magique, si agréable que je dirais même que je suis accro à cet état !

Dans le domaine d'une pratique artistique, on s'attend souvent à ce que ce genre d'état (à mon avis c'est ce que l'on appelle "inspiration") soit forcément le fruit du hasard et qu'il nous tombe dessus. Mais en fait c'est totalement faux. Cela se travaille, j'en fais tous les jours l'expérience dans ma pratique du tai chi et quand je fais la vaisselle. Le but état de le transposer partout.

Les peintres chinois l'avaient bien compris puis qu’avant de peindre ils se livraient à une longue méditation face à la feuille blanche et au sujet qu'ils allaient représenter. Je me suis toujours demandée ce qu'il pouvait bien se passer durant ces longs moments. Je crois que malgré les apparences, ils étaient loin d'être passifs. Ils devaient probablement s'imprégner du sujet par tous leurs sens ("ne peind pas le bambou, soit le bambou") et également laisser émerger (je ne dirais pas penser car ça n'est pas tout à fait juste) le cadrage, le choix des valeurs, des couleurs etc. Ensuite, tout se passait très vite.

J'ai d'ailleurs eu la chance d'assister à deux démonstrations. Le peintre n'avait que sa feuille blanche, le sujet était dans sa tête, pas devant lui. C'était vraiment très intéressant de le voir procéder. Le temps était comme suspendu. Le silence prenait une épaisseur particulière.

Pour moi le dessin et la peinture, en permettant cet état de Wu, sont comme des portes donnant accès à la vie autour de soi et en soi. Encore faut-il savoir la voir, l'ouvrir et l'apprécier. Je comprends enfin la paix intense que je ressens après les "bonnes séances", celles qui se sont étonnamment bien déroulées.

Je compte bien travailler à ce que cela devienne systématique ! Bref pour moi le dessin est une pratique très puissante de médiation. Bien meilleure que la méditation assise où l'on fini souvent par être endormi tout en se croyant éveillé.

Bon vous allez peut-être me prendre pour une illuminée, mais tant pis, c'est le feu de la créativité qui brûle et m'éclaire lol

mercredi 22 février 2012

Le carnet qui voyage

Généralement, les gens voyagent avec leur carnet sous le bras... cela donne des carnets de voyages hauts en couleurs. Mais là c'est le carnet qui voyage chez différents dessinateurs qui y présentent leur région. J'ai trouvé l'idée très sympa et originale alors j'ai signé pour deux carnets !  Ce sont deux membres signus qui ont lancé cette jolie idée, inspirée de ce qui s'est déjà fait, parfois avec des artistes illustres.

J'ai réfléchi à un sujet bien avant l'arrivée du carnet et j'ai bien fait car Midi-Pyrénées est la plus grande région de France et très très riche. J'ai arrêté mon choix sur la ville que j'habite : Toulouse. Et là encore il y a tant de choses que l'on pourrait raconter en images... Alors j'ai pris le sentier des sentiments. Je me suis, pour une fois, laissée porter par eux et ai remonté la piste de l'inspiration qu'ils me présentaient. J'ai d'abord voulu parler des longues promenades d'automne le long du canal du Midi. J'adore m'y promener et spécialement autour du port de péniches de Ramonville. C'est donc le lieu et le sujet que j'ai choisi de représenter. J'ai pris quelques photos une belle journée d'automne et travaillé à partir de ça en faisant diverses vignettes préparatoires au feutre gris. C'est au feutre que je pensais réaliser mon dessin... j'ai tenté les feutres de couleur bof bof non ça n'allait pas. Je suis passé aux feutres de différentes nuances de gris. Très bien en vignette (oui oui ne vous impatientez pas vous allez les voir) mais la taille de mes feutres pinceaux, pas assez gros, me semblait un obstacle majeur pour réaliser le dessin final en plus grand format.
Et puis je n'obtenais malgré tout pas la finesse que je souhaitais pour ce dessin.





J'ai aussi tenté le brou de noix. Amusant de faire son mélange soit-même à partir d'un produit naturel. Le rendu est très joli. Voici un test ici :


Dans le même temps, je devais aussi m’atteler à un exercice à rendre à ma tutrice Signus qui concernait un paysage au lavis. Je traînais des pieds depuis un moment, la flemme de ressortir les pinceaux, depuis longtemps laissés à l'abandon (oui j'avoue) dans les oubliettes de mon matériel. Et puis ma flemme m'a, pour une fois, suggéré une bonne idée : faire d'une pierre deux coups et réaliser le dessin du canal pour le carnet au lavis... ce qui me permettrai aussi de rendre ce fichu exercice !
Le voici :

 

Mais le carnet comptait une double page que je souhaitais exploiter... Que faire sur la page opposée ? Et c'est là aussi que quelque chose d'important s'est produit. Je me suis rendue compte que j'avais tendance à forcer l'inspiration, à réfléchir et réfléchir... sans grand résultat ou pour des résultats vraiment riquiqui. Et j'ai réalisé qu'il y a quelque chose que je ne faisais pas et qui est pourtant toute simple. Enfin pas tant que ça quand on a des petits monstres bruyant autour de soi et que le temps est très limité. Cette chose s'apparente à de la médiation je trouve : c'est tout simplement se poser, se recentrer, s'asseoir, fermer les yeux (ou aller se promener) et être à l'écoute, à l'affut de ce qui vient. Laisser émerger des images, des idées et remonter la piste, parfois en s'aidant de recherches internet ou autres etc. Et ça a super bien marché ! On n'a malheureusement que rarement le temps de se poser de nos jours et c'est un processus qui demande calme et lenteur, pas facile tous les jours. Laisser venir au lieu d'aller chercher. Cela fait toute la différence. Se prendre au jeu de la découverte que cela suscite.

Autour de moi, depuis des mois, des dizaines et des dizaines tractopelles et de grues dévorent la mémoire de ce vieux quartier de Toulouse. Elles érigent des immeubles sans âmes en lieu et places des traditionnelles "toulousaines" (maisons en brique) et de leurs grands jardins. Autrefois ce quartier du nord de la ville était appelée "la salade" car réservé aux maraîchers... et à la production de la violette de Toulouse. Elle était offerte en bouquets mais on en faisait (et on en fait encore) du parfum, des confiseries etc. Je voulais donc rendre hommage à ce passé tout en senteur et en couleur. J'ai donc osé le choix du violet pour réaliser mes pages. C'est particulier donc si on n'aime pas la couleur c'est sûr c'est risqué. Et puis quelques recherches m'ont fait tomber sur une superbe miss violette sans que je puisse savoir en quelle année elle a été élue. Autour de 1900 peut-être ? J'ai appris ainsi que tous les ans, et encore aujourd'hui on élit une miss violette. C'est toujours mieux que miss bradwurst hi hi.

Pour finir, j'ai pu conserver le feutre finalement pour les sombres puisque mon encre de chine n'était pas assez saturée. A manier quand même avec modération car pas facile à gérer. J'ai bien cru que je massacrai mon joli portrait vers la fin mais ouf non j'ai pu rattraper. Par superstition je me suis arrêtée là. Et je l'aime beaucoup.



 C'est d'ailleurs amusant mais je trouve que la coiffure fait penser à l'exubérance de celles du Japon à une certaine époque... Et aussi aux pétales de la violette.

Ah j'allais oublier. Pour faire une simulation de mise en page avant de me lancer. J'ai utilisé le logiciel gratuit Scribus. Franchement depuis que je l'ai essayé, je ne peux plus m'en passer pour ce genres de choses ! Je le recommande, il est facile à utiliser et bien fichu. Il m'a suffit de mettre mes petits croquis rapides pour voir ce qui collait ou pas. Et je me suis rendue compte que ceux du flacon de parfum et de la toulousaine ne passaient pas. Les voici :


 Par contre la petite violette en cul-de-lampe clôturait parfaitement cette évocation.
 Le carnet est arrivé à l'étape suivante... et j'ai eu le grand plaisir de le voir devant  de magnifiques Pyrénées enneigées ! Merci à Marmelade de sa gentillesse pour avoir accepté que je vous la montre ici. Vous pouvez ainsi voir la mise en page finale. Et ça sera d'ailleurs l'image de fin.