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lundi 14 octobre 2019

Attention innovation et expérience évolutionnaire...


Cela faisait trèèèèès longtemps que je n'avais publié sur ce blog que j'ai presque failli oublier...

Je n'ai pas encore décidé ce que je vais en faire... car souvent quand une porte s'ouvre une autre se ferme...

J'ai été très active ailleurs ayant découvert que mes créations ne sont pas juste des dessins et peintures comme les autres grâce à des personnes sensitives... et j'ai d'ailleurs découvert que je n'étais pas juste artiste mais c'est une autre histoire que tout cela.

Être créatif c'est aussi créer des ponts et relations entre des choses qui n'ont à première vue aucun rapport... jusqu'à ce qu'on prouve le contraire.

Artiste de l'image mais aussi du son, méditante depuis 27 ans... j'ai réuni tout cela et bien d'autres choses encore pour en faire quelque chose d'unique et évolutionnaire !!

Ainsi Vendredi aura lieu un premier événement très particulier : une séance de méditation guidée de reconnexion à l'aliment sur l'une de mes œuvres, vibratoire et enseignante, le tout au son de ma harpe enchantée...

Si vous êtes dans les parages et si l'expérience vous tente n'hésitez plus !

Pour en savoir plus c'est par ici : https://www.facebook.com/events/448754215737469/

Pour avoir quelques explications sur le pourquoi du comment vous trouverez des infos sur mes dernières vidéo sur ma nouvelle chaîne Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCeRkc-G3dRMWbIzIUy-5zOQ

Je vous l'avait dit qu'il s'en était passé des choses... Sans parler de la musique qui a fait un grand retour dans ma vie pour ma plus grande joie !

Je n'ai pas partagé ici mes derniers travaux, chuuut pour l'instant ils sont encore top secret. Et j'ai dû freiner certains projets graphiques pour en développer d'autres... sans compter un grand tournant pour moi et après pas mal de difficulté techniques et problématiques d'outils adaptés à trouver pour la réalisation... cela semble en bonne voie de résolution... donc à suivre... je vais pouvoir avancer dans cette nouvelle direction.




vendredi 19 mai 2017

Le yoga de l'horloge et la créativité


 Mais de quoi parle donc cet article vous dites-vous ? "Qu'est-ce que le yoga de l'horloge" et qu'est-ce que cela a à voir avec la créativité ?

J'aime beaucoup le travail de Julia Cameron concernant la créativité et les outils qu'elle utilise pour la débloquer. J'ai testé et approuvé seule ou en accompagnant des groupes.

Seulement voilà j'ai ensuite rencontré le problème inverse : 100 idées à la minutes c'est bien gentil mais avec seulement deux bras et 24h par jour ça ne suffit pas à les mettre en pratique... même en faisant le tri. Et trop de créativité tue la créativité, elle se bloque à nouveau et c'est reparti pour un tour.

Je cherchais donc depuis un moment des solutions pour canaliser et dompter ce cheval fougueux et c'est ainsi que je suis tombée sur le livre "Creative Workshop" de David Sherwin. Je l'ai commandé aux US et je viens de le recevoir. D'autres aspects m'intéressent dans cet ouvrage mais disons que ce qu'il appelle "techno yoga", emprunté au monde de l'informatique et que j'ai envie d'appeler le yoga de l'horloge, a retenu mon attention.

Voici une phrase tirée du livre qui m'interpelle particulièrement :

"The more time you give yourself, the less likely you'll be able to focus".

Que je traduirai pour les non anglophones par :

"Plus vous vous donnez du temps, moins vous serez capable de vous concentrer"

Or c'est tout à fait ce que j'ai expérimenté ces dernières années. Un projet en particulier traîne en longueur par manque de focus et de processus canalisant ma créativité. Et la réponse tombe avec cette phrase : tout est dans la gestion du temps... et du process qui va avec ! Autrement dit plus on a de temps plus notre intention, notre focus s'en trouve dilué et on perd en efficacité.

Il est donc nécessaire d'appliquer le yoga de l'horloge à la créativité et de l'intégrer au processus créatif sous peine de voir la source se tarir, trop d'idées tuent l'idée.

Limiter volontairement le temps passé sur un projet ou une idée créative ne va pas l'amoindrir mais c'est tout le contraire ! Or tout créatif non entrainé à ce véritable yoga de l'horloge a très peur de bloquer sa créativité s'il se donne des limites temporelles. Cela demande de la pratique et de l'entrainement mais aussi d'accepter de laisser un peu de côté un adversaire à la créativité : le perfectionnisme. Oui au début peut-être que les idées vont avoir du mal à sortir avant que le gong ne sonne, peut-être que la mise en oeuvre sera moins réussie. Mais le focus et la concentration sera bien plus effective et on évitera ainsi de perdre un temps précieux à papillonner dans tous les sens sans aboutir vraiment quelque part !

Autre avantage que je vois c'est que cela oblige aussi à travailler sur le processus de création en lui-même et à l'améliorer pour le rendre plus efficace. David Sherwin ne dit pas autre chose !

Dans le même temps, la professeur de musique de mon fils disait à l'un de ses élèves : tu as travaillé le temps nécessaire tous les jours de cette semaine. En principe on devrait entendre le résultat sur la qualité des morceaux que tu vas me jouer. Si ce n'est pas le cas, soit tu as menti sur le temps passé, soit ta méthode de travail n'est pas assez efficace et on reverra cela.

En effet, revoir les étapes par lesquelles ont crée une oeuvre, comment on s'y prend etc. Et se poser la question de savoir si c'est réellement efficace et s'il n'y aurait pas d'autres manières de faire plus adaptées me semble un point essentiel qui est souvent oublié.

C'est pourquoi je vais soumettre ma créativité à la pratique du yoga de l'horloge, réfléchir et revoir mon processus de création pour rendre tout cela plus fluide.On verra bien si ce cheval fougueux a autant, voir plus d'énergie une fois canalisé.

mardi 25 avril 2017

Provoquer et entretenir l'inspiration, la créativité c'est possible !


J'ai déjà parlé dans un article précédent de 4 idées reçues sur la créativité. Vous pouvez le retrouver ici

 Je vais vous parler dans celui-ci des freins mais aussi de ce qui peut provoquer et entretenir l'inspiration et la créativité.

Ce qui est vrai c'est que la créativité est quelque chose de très fragile. Voici ce qui peut la bloquer :
  • Les fausse croyances citées dans l'article plus haut
  • le perfectionnisme
  • le stress, le manque d'un espace temps au calme pour se poser
  • la méconnaissance ou le non respect du processus créatif
  • l'impatience
  • le manque d'écoute et d'intuition
  • les propos internes négatifs et les préjugés (dévalorisation)
  • les critiques excessives venant de l'extérieur
  • certaines expériences ou chocs négatifs dans le passé 
  • tout ce qui nous coupe de nous-même ou qui fait baisser notre confiance en nous
  • être coupé de son enfant intérieur ou de la notion de jeu, de plaisir, de curiosité
Comment cultiver sa créativité ?

Voici quelques pistes pour la développer puis l'entretenir. Je recommande d'essayer d'abord sur de petites choses pour lesquelles il y a peu d'enjeu, afin de prendre confiance pour ensuite tenter petit à petit d'utiliser tout cela pour des projets, des problèmes plus importants.

S'ouvrir à la nouveauté, la curiosité, réapprendre à jouer :
  • changer d'itinéraire pour aller au travail ou même acheter son pain
  • essayer un nouveau hobby juste pour voir
  • partir en ballade dans des lieux inconnus, même près de chez soi
  • jouer avec ses enfants
  • s’inventer des jeux, des petits challenges amusants
  • tenter de nouvelles lectures, de nouvelles musiques
  • jouer avec les mots, les images (collages etc.)
S'ouvrir à l'écoute et l'intuition/inspiration :

Je pense que l'intuition et l'inspiration ne sont pas très éloignées. Toutes deux nécessitent une forte capacité de centrage et d'écoute de ce qu'il se passe en soi. Pour cela voici quelques suggestions :
  • écrire un journal pour entrer en dialogue avec soi-même et renouer avec sa voix intérieure
  • lister ses rêves d'enfant et les réaliser
  • lister ses plaisirs petits et grands et les réaliser (commencer par les plus faciles) au lieu de les remettre sans cesse à plus tard
  • se placer devant une feuille blanche et laisser venir ce qui vient : mots, images etc. le noter ou le dessiner sans jugement ni idées préconçues
  • se nourrir d'images, de sons etc.
  •  se faire du bien, avoir des propos positifs envers soi-même
  • prendre de la distance avec les personnes toxiques, négatives, qui ne croient pas en nous
Je vous souhaite une bonne inspiration et créativité. Si vous essayez mes suggestions donnez-m'en des nouvelles via les commentaires !

mardi 12 avril 2016

Passage à vide... et si c'était votre vue ?

Je sors d'un bon passage à vide où j'ai moins peint et dessiné que d'habitude. J'avais moins envie, moins de goût pour les finitions et les détails. Je me lassais plus vite qu'à l'accoutumée. Bref j'avais du mal à m'y mettre et je me trouvais plus brouillon.

Quelques indices m'ont mis la puce à l'oreille : je commençais à peiner pour lire de près et à reculer les livres etc. pour mieux y voir.

Et le verdict est tombé après 3 mois d'attente : "c'est la seconde jeunesse" m'a dit avec humour l'ophtalmologiste. Bref bonjour presbytie, il me fallait changer mes lunettes.

J'ai quand même essayé de travailler en attendant les nouvelles lunettes... et là impossible de faire quelque détails que ce soit sur le tableau en cours... J'ai dû, pour la première fois, déclarer forfait et poser mes pinceaux, je n'y voyais rien du tout !

J'ai été chercher mes nouvelles lunettes l'après-midi même et oh miracle plus un détail ne m'échappait. Tant et si bien que j'ai pu reprendre les pinceaux dès le soir même !

Et me lancer sur un travail de croquis sur la figure humaine, sujet que je voulais travailler depuis longtemps.



Donc si comme moi vous avez du mal à vous y mettre, sans vraiment manquer d'inspiration... si vous avez du mal à aller jusqu'au bout, perdez l'envie des détails etc. Attention, ces symptômes ne sont peut-être pas dus à une réelle perte d'intérêt pour le dessin et la peinture... mais peuvent tout simplement être le signe de problèmes de vue à traiter d'urgence !!

jeudi 18 juin 2015

La formation classique des artistes d'autrefois

Quelle formation recevaient donc les grands maîtres d'autrefois ?  

 

Même si je ne vais pas ici faire une étude approfondie de la question. Je vous livre le cursus type décrit par Juliette Aristide dans son livre "Classical Drawing Atelier" ou "L'atelier de dessin" pour la traduction française. Je m'appuie également sur ce qu'il reste du célèbre cours créé par Charles Bargue et Jean-Léon Gérôme, à savoir la publication de planches destinées à l'étude du dessin. Car ce sont deux sources qui me semblent être deux exemples très représentatifs de la formation classique.

Quel est l'objectif recherché ?

 

On peut distinguer deux types d'objectifs mis en avant dans les formations artistiques :
  • Il y a celles qui ont pour objectif l'expression de soi 
  • et celles qui visent plutôt un apprentissage où c'est la technique et la représentation du "réel" qui prime
Aujourd'hui bon nombre d'entre elles relèvent du premier, ont tendance à envisager toute technique comme entrave à s'exprimer, tournent le dos à la représentation du réel et sont plutôt pauvres en ce domaine, sauf peut-être concernant les techniques d'effet de matière. Elles découlent généralement des mouvements rejetant ou se détachant de l'académisme au XIXe et XXe siècles. Les secondes sont très exigeantes sur les aspects techniques. Certaines très proches de cet académisme et d'autres l'intégrant plus en filigrane avec des objectifs et une application particulière comme le design, l'illustration etc. L'évolution des outils et médiums vers le numérique ne change en réalité pas les notions à acquérir. A la tablette ou sur une feuille de papier les principes du dessin restent les mêmes. Idem pour la peinture.

L'objectif de la formation classique était basé sur la recherche de représentation de la nature, c'est à dire du réel, selon le principe de mimesis (imitation de la nature) d'Aristote. Pour cela il était, et est toujours nécessaire de bien connaître les différentes règles et techniques du dessin. Mais Le but final était que l'élève soit en capacité de choisir entre représentation réaliste ou idéalisée. Il pouvait donc effectuer des œuvres plus personnelles laissant d'avantage de place à sa propre interprétation.

Le cursus de l'école classique en atelier

Il s'effectuait au minimum en 4 ans sous la férule d'un mentor, un artiste plus âgé à raison de 6h de travail par jour. Ceci non seulement pour acquérir les notions et savoir faire de base qui sont très nombreux mais également pour apprendre à ne pas être juste dépendant de l'inspiration... qui n'est pas toujours au rendez-vous. Il faut donc savoir travailler sans elle parfois pour avancer.

Voici peu ou prou le contenu de cette formation.

1re année : le dessin

  • la moitié du temps était consacrée au dessin à partir d'un modèle vivant alternant poses courtes et longues (parfois plusieurs mois)
  •  l'autre moitié à des copies d'oeuvres de maîtres et de moulages de plâtre (j'en reparlerai dans un article ultérieur) le tout uniquement en noir et blanc.

2de année : introduction de la peinture

  •  on faisait les mêmes exercices que la première année mais cette fois à la peinture et uniquement en grisaille c'est à dire en noir et blanc ou du moins monochrome.
  • une partie de ce travail se faisait d'après des plâtres, une autre d'après modèle vivant

3e année : introduction de la couleur

  •  le travail d'après modèle vivant se faisait désormais à la peinture en couleur
  • on commençait à travailler des natures mortes ce qui permettait d'affiner la compréhension de la composition
  • on effectuait des copies de tableaux de maîtres, mais cette fois-ci à la peinture afin de mieux connaître la composition, l'utilisation des couleurs etc

4e année : Synthèse

  •  on réunissait tout le savoir acquis les années précédentes pour créer des peintures plus complexes comme des intérieurs avec personnages
  • on réalisait toujours des travaux en couleur d'après des modèles vivants
  • on étudiait le portrait, la nature morte etc
  • le travail personnel avait enfin sa place via des travaux à partir de l'inspiration, l'esquisse d'idées pour créer des oeuvres originales
  • et on continuait à réaliser des copies de maîtres

 Au sortir de l'atelier on restait un artiste débutant malgré toutes ces notions apprises et ce travail fourni. Devenir un artiste accompli, même avec une solide formation a toujours été le chemin d'une vie entière.

En France, la formation classique traditionnelle aurait disparu ou presque entre 1880 et 1950. En tout cas dans les cursus "officiels". On peut trouver des bribes de cet enseignement par ci par là chez divers artistes mais rarement l'intégralité. On peut aussi trouver, comme à l'école municipale de dessin de Montauban de superbes plâtres du XIXe sicèle dormant sagement sur les étagères, souvenirs de cette ancienne pédagogie.

Il semble que cet enseignement ai perduré aux Etats Unis jusqu'à aujourd'hui ainsi qu'en Russie voir même en Asie.

En guise de conclusion et de pont entre le passé et l'avenir... voici une petite vidéo sur l'usage des médiums numériques, pour une nouvelle peinture d'après nature... qui restera l'école la plus stimulante pour nombre d'entre nous.



Je mets à jour cet article car je suis tombée sur cette conférence qui traite justement de la question de la place de l'enseignement classique aujourd'hui. Elle est en 5 parties et en anglais, désolée pour les non anglophones. Vous pourrez néanmoins apprécier les oeuvres qui y sont montrées.












jeudi 11 juin 2015

3 cléfs pour gérer la jalousie

Une petite discussions avec des artistes anglophones sur ce thème m'a donné envie de partager avec vous quelques clés, issues de mon expérience sur ce point. Que vous soyez artiste ou pas, créatif ou pas, le poison de la jalousie peut vous envahir et prendre un peu trop de place parfois.

Tout d'abord, la jalousie entre artiste existe tout comme les indélicatesses et autres marques d'hostilités. C'est dommage notamment parce que cela nuit aux relations interpersonnelles qui auraient pourtant pu s'avérer très enrichissantes pour nous comme pour l'autre.

Je ne juge pourtant pas l'émotion en elle-même. Nous sommes tous traversés tantôt par des émotions positives et d'autres plutôt négatives. Je ne suis pas partisane de mettre un couvercle sur les secondes car attention à l'effet cocotte minute ou à l'effet implosion.

Ce qui est important, à mon avis, ce n'est pas tant l'émotion que ce que l'on en fait. Il est tout à fait possible de transformer la jalousie en quelque chose de plus positif. Voici un antidote à ce poison en 3 points :

1- Prise de conscience
Écoutez cette partie de vous, observez ce quelle provoque dans votre tête, vos comportements et votre corps. En général elle s'accompagne d'un discours intérieur... écoutez-le.

2- Noter et analyser
Durant l'étape n°1 ou peu après, notez toutes ces phrases qui vous viennent à l'esprit. Même si elles ne vous plaisent pas forcément. Ne rajoutez pas un jugement au jugement qu'elles comportent probablement, vous mettriez alors ce fameux couvercle et passeriez à côté d'une belle opportunité de vous comprendre mieux.
Essayez maintenant de faire un peu le tri dans tout ça, quelles phrases comportent :

  -  des jugements de valeur sur vous-même, votre travail ou celui d'autrui ?
  -  des critiques constructives et justifiées sur vous-même, votre travail ou celui d'autrui ?
  -  des prétextes à vous saboter, vous dévaloriser ?
  -  des envies sur des choses que vous aimeriez réaliser vous-même ? Un indice : aimeriez-vous être à sa place ?

3-Transformer
Maintenant que vous avez pris conscience de ce qui vous semblait justifié ou pas, de vos vrais envies etc. Transformez la jalousie en opportunité  de croissance et cessez de vous en prendre aux autres. Si vous avez pu dénicher (ce qui est souvent le cas) des désirs inconscients qui remontent à la surface et que l'autre n'a fait que cristalliser... remerciez-le plutôt de vous avoir fourni une vision plus claire sur ce que vous voulez... et surtout transformer cela en objectifs clairs puis agissez pour les concrétiser !

Ainsi le "c'est pas juste il est meilleur que moi" peut devenir : chouette il peut peut-être me dire où il a appris à dessiner aussi bien... voire me donner quelques cours.
le "il a du succès et pas moi" : "comment s'y prend-il, qu'est-ce qu'il fait que je ne fais pas encore ou ne sait pas faire ?"
le "je suis nulle je n'y arriverai jamais" : quels points ai-je à améliorer et quand puis-je dégager du temps pour les travailler ? Comment ?
etc.

Notre jalousie, artistique ou pas, peut-être transformée et servir de tremplin pour avancer dans la bonne direction. Mieux vaut s'en servir comme outil, la dépasser et canaliser notre énergie dans une meilleure direction.


mercredi 12 novembre 2014

Exposition à Toulouse et Albi

Je suis actuellement sur deux expositions : le salon d'automne d'Albi qui a accepté mes deux oeuvres même si elles étaient en-dessous de leur standard minimum, à savoir 50 cm.

Décidément beaucoup d'expo plébiscitent les grands formats et boudent les petits.

Je vous invite à aller voir ce salon qui est vraiment d'une très très belle qualité ! A part pour la sculpture je dois avouer quand même que les prix décernées me laissent songeuse et je ne comprends pas les choix qui ont été faits surtout en présence d'oeuvres de bien meilleure qualité... en tout cas à mon goût. Mais mes goûts sont tout sauf "tendance".

Je suis également exposée à la Galerie de l'Echarpe à Toulouse pour le salon Garonn'arts.

L'une de mes oeuvres est même sur l'affiche !


C'est la première fois que mes œuvres bénéficient d'une aussi jolie mise en valeur ! Elle sont vraiment présentées de manière professionnelle et attrayante. Qui plus est elles voisinent avec de bien belles sculptures ! Et j'aime bien l'esprit intime qui est donné ici qui en respecte l'état d'esprit.




samedi 25 octobre 2014

Dolce vita : Wa !

Je suis en pleine période de "Wa" en ce moment.   C'est un kanji japonais désignant un rond, un cercle, une boucle, un maillon. Mais il recèle également toute une philosophie et se rapporte à la notion d'harmonie. Harmonie dans ce que l'on crée, harmonie avec soi-même mais aussi dans notre relation au monde environnant, avec les autres. L'idée étant d'agir de manière à ce qu'une fluidité s'installe que ça "tourne" et donc d'agir en conséquence pour la préserver, de ne pas briser le lien, le cercle. C'est un concept que j'ai beaucoup ressenti au cours de mon voyage au Japon en mars dernier. Évidemment le scandale de Fukushima, le consumérisme effréné etc. montrent bien qu'il y a parfois des contradictions dans une même culture, dans un même être humain. Mais néanmoins je trouve ce concept très intéressant.

Mais diantre, que vient faire le Japon et ses wa avec mon tableau intitulé Dolce Vita me direz-vous ?! D'une part, je crois que certains concepts sont universels ou gagneraient à l'être. Ensuite, j'aime bien faire des ponts, des liens (donc des wa) entre des choses qui semblent en apparence très éloignées : la dolce vita, et l'ambiance de ce tableau ne traite-t-elle pas d'harmonie ?  Et enfin cela résume vraiment très bien là où j'en suis.

En effet, un gros travail m'attend pour boucler les boucles encore restées ouvertes, toutes ces choses restées inachevées et qui nécessitent de l'être... pour plus d'harmonie avec soi-même mais aussi avec le monde extérieur.

Alors afin de boucler une première boucle, de me poser et prendre le temps... je me re-posée une dernière fois dans l'ambiance de ce tableau pour le terminer.

Voici le résultat :


Et comme ce travail a été relativement long, voici un petit cadeau inattendu qui je l'espère vous plaira... une petite rétrospective des étapes et de l'avancée de cette peinture. Je trouvais cela à la fois intéressant et amusant à faire... et puis c'est encore un Wa puisque cela tourne en boucle !


D'autres wa m'appellent... j'y cours j'y vole...

vendredi 8 août 2014

Le blog vient de fêter ses 3 ans !

Je viens tout juste de réaliser que depuis le 6 août dernier, mon blog a 3 ans d'existence !

Pour fêter ça, je vous propose un petit récapitulatif des articles les plus lus et les plus appréciés. Je me pose d'ailleurs une question à ce sujet. Les plus lus ne sont pas nécessairement ceux qui ont reçus des +1 via google+. Pourtant s'ils ont été très fréquentés c'est qu'ils ont été appréciés non ?

Voici donc le top 5 des articles les plus lus :

1-  La manière de Rubens
Celui-là a été le plus apprécié mais également le plus commenté ! Comme quoi je ne suis pas la seule à aimer Rubens dessinateur.

2- Hachures
Ce n'est pas le seul article qui concerne les hachures mais c'est celui-ci qui a le plus attiré votre attention. Je ne dois pas être la seule à qui les techniques de hachurage posent question.

3- Crayons de couleur : le retour
Amusant que ce soit celui-ci, un vieil article qui arrive en 3e position. Mais il est vrai que c'est un médium si utilisé jusqu'au primaire, oublié ensuite et pourtant plein de surprises et de subtilités !

4- L'état de Wu : le dessin, une méditation
Alors là je suis quand même très contente de voir que cet article vous a tant plu. Même Rembrandt aimait à s'asseoir et dessiner devant les paysages pour méditer et se délasser. Mais pour moi la pratique de la peinture est une méditation encore plus profonde et puissante que le dessin.

5- Démonstration de dessin à la sanguine
Eh oui c'est tellement mimi les bébés qui dorment. Un peu de douceur dans un monde de brutes, cela fait du bien.


Voici le top 4 des articles que vous avez le plus aimé :

 En fait pour la plupart je crois que c'est surtout les œuvres qu'ils contiennent que vous avez plébiscité. Notamment celles issues du daily painting.

1- La petite star des chaussures
C'est l'humour qui l'emporte sans conteste ! Promis je recommencerai.

2- La religieuse
Là c'est la gourmandise qui parle !

3-Le hamburger
Je ne sais pas si c'est toujours la gourmandise... mais j'aime moi aussi ce tableau.

4- L'étagère de livres
    La fraise prétentieuse
    Ma première expo personnelle

J'en profite pour signaler qu'une nouvelle exposition personnelle est en pourparlers avec la médiathèque de ma petite ville : Montbeton (82). A priori sur le thème de l'enfance. Je vous en reparlerai probablement.

Cet article est aussi l'occasion de remercier celles et ceux, connus ou inconnus, en France ou ailleurs, artistes ou pas, qui ont suivi mon travail et m'ont soutenue depuis ces trois ans.

vendredi 11 juillet 2014

Acheter ou commander du Stormy Faery's Art



Un petit peu de publicité de temps en temps ne fait pas de mal. Nous les artistes en avons bien besoin... ah s'il suffisait de vivre de pinceaux, de tubes de peintures et d'eau fraîche...
 
Ainsi j'ai une bonne nouvelle pour celles et ceux qui aiment mon travail et souhaiteraient le soutenir en achetant des œuvres ou en passant commande :

Vous pouvez désormais en trouver directement ici sur ma petite boutique

Et si vous ne trouvez pas celle que vous souhaitez ou préférez commander une oeuvre sur un thème qui vous est cher, ou un portrait, passer à l'atelier, être informé de mes futures expos etc. rendez-vous sur : mon site pro

Vous pouvez aussi demander à faire partie de ma liste de diffusion pour recevoir les dernières infos ou pour tout autre renseignement et me contacter directement

jeudi 10 juillet 2014

Les 12 compétences essentielles que chaque artiste devrait maîtriser

J'ai trouvé cette vidéo tellement intéressante et éclairante pour savoir où l'on en est que je traduis ici les 12 points. A chacun de voir lesquels il maîtrise déjà... et ceux qu'il lui reste à travailler. Cela permet aussi dans le même temps de voir quelles sont nos forces et nos faiblesses.

La vidéo d'origine est ici : https://www.youtube.com/watch?v=bwRXcshj7bs

Voici les 12 points que Vladimir London, son auteur, développe :

 1- Dessiner de manière réaliste à la fois ce que l'on voit mais aussi pense, ou imagine

 2- Etre capable de faire des dessins de construction : dessiner les angles, les axes etc., dessiner les objets comme s'ils étaient transparents. Dessiner ce que l'on sait et non pas seulement ce que l'on voit.

3- Etre capable de dessiner d'après nature

4- Dessiner de mémoire ou d'imagination :  cela nécessite de bien connaître et avoir compris les règles de construction du corps humain etc.

5- Avoir des connaissances sur le matériel beaux arts et ses possibilités : cela inclus de savoir surtout bien l'utiliser (tenir un crayon correctement etc.)

6- Connaître les règles de la perspective

7- Connaître la règle du nombre d'or appliquée aux proportions

8- Maîtriser la composition : cela inclus
  • les formes et leurs proportions, 
  • l'orientation, l'équilibre et l'harmonie des éléments visuels
  • les contrastes et valeurs tonales
  • le rythme
  • la perspective
  • la symétrie
  • la simplification
  • le point focal
Cela implique aussi d'utiliser plusieurs règles :
  • la règle du nombre d'or
  • la règle des tiers
  • les règles du cadrage
  • les règles pour guider le regard du spectateur
  • les règles de symétrie
9-Connaître les proportions de la tête, du visage et du corps humain

10- Connaître l'anatomie du corps humain

11-Comprendre et utiliser les techniques pour rentre les valeurs : cela inclus de maîtriser les différentes techniques de hachurage etc.


12- Maîtriser la théorie des couleurs et les techniques pour travailler en couleur

L'auteur considère que ce sont les 12 compétences basiques à maîtriser pour s'exprimer pleinement sur le plan artistique. Cela signifie donc qu'on peut en ajouter d'autres mais que ces dernières constituent la base.

Je ne sais pas vous mais pour moi il y a encore du travail sur certains points. Cela tombe bien je vais avoir un peu plus de temps pour travailler à partir de la rentrée ! Avec cette liste au moins si l'on s'ennuie ou manque d'idée... il suffit de la regarder de temps en temps et de travailler sur un point faible. Et tout de suite on sait quoi faire... c'est magique !



mercredi 11 juin 2014

Concours daily painting : petit bilan personnel

C'est toujours intéressant de faire le point sur une telle aventure... et cela fait patienter en attendant les résultats.

Ce que j'ai appris :


- à gérer les changements de format. Je n'avais jamais travaillé sur format carré et cela me faisait un peu peur au début. Passer de l'un à l'autre est une vrai gymnastique mentale côté composition. C'est intéressant.

- que je n'aime vraiment, vraiment pas peindre directement sur le gesso. Notamment parce que je trouve que la peinture accroche mal. Je préfère passer une sous-couche d'acrylique de couleur parce qu'il y a une meilleur accroche de la peinture mais aussi cela permet de jouer avec... ou pas en fonction du sujet.

- à vraiment ressentir la texture parfois très différente qui sort du tube et à le gérer. Idem pour l'opacité et la transparence des teintes.

- j'ai aussi l'impression d'avoir découvert tout un monde nouveau et plein de subtilités dans la déclinaison des gris à travers les mélanges. C'est à dire décliner les couleurs en valeurs de gris. (je ne sais pas si c'est clair)

- la différence et les possibilités d'utilisation du blanc de zinc et du titane. Avant je n'utilisait que le titane.

- à prendre la mesure de la rapidité (relative) de séchage de certaines teintes et commencer à jouer avec ça, notamment pour les fonds.

- à oser partir à l'aventure et vraiment jouer avec un sujet imposé, être à l'écoute de ce que les objets ont à raconter comme histoire, laisser germer des idées de composition etc. Accepter de se laisser surprendre et rebondir, à la fois en découvrant le sujet mais aussi en partant à la recherche des objets etc. Bref développer ma créativité à l'intérieur d'un cadre.

- à trouver comment m'exprimer pleinement, librement, à dire quelque chose qui n'appartient qu'à moi ou à ma façon, à accepter de le laisser sortir et ce malgré (ou grâce) à un cadre imposé.

- à trouver un processus, une organisation de travail efficace (j'ai mis de moins en moins de temps au fur et à mesure)

- à sentir les implications physiques que suppose un travail de longues heures devant un chevalet (va falloir gérer et équilibrer sinon ouïlle ouïlle ouïlle)

- à voir la différence entre peindre confortablement en atelier et en extérieur (encore plus exténuant) puisque j'ai tenté mon dernier sujet sur ma terrasse (je ne me suis pas trop éloignée de l'atelier et suis restée dans le petit bain hihi)

- l'intérêt de cette pratique, en dehors des positionnements esthétiques de certains pratiquants avec lesquels je ne suis pas toujours d'accord... enfin tout dépend de l'objectif visé en fait. J'en reparlerai plus tard ;-)

- à ne pas attendre des lustres et trop réfléchir avant de tester une idée et la mettre sur un support. Et me rendre compte qu'ainsi on voit vite si ça fonctionne ou pas. Reste la question de savoir d'ailleurs si certaines méritent d'être encore approfondies ou pas.

- que j'adore la stimulation de créer à plusieurs en parallèle, l'ambiance atelier, échanger etc. C'est vraiment un moteur pour moi.

- je crois que j'ai compris un peu mieux ce que les impressionnistes ou d'autres pouvaient rechercher à travers le travail sur le motif.

- trouver l'alliance geste juste / outil (pinceau) adapté / couleur juste / bonne texture pour obtenir l'effet recherché

- que je n'aime pas trop le petit gris, ça n'est pas assez doux. Je préfère finalement soit la martre soit la soie de porc selon l'objectif. Et je me demande si je ne vais pas tester du synthétique pour voir la tenue sur la durée. Car une martre out après 3 pauvres peintures... glups mon portefeuille ne va pas pouvoir suivre longtemps

- que travailler par cession de plusieurs jours au lieu de le faire un peu par ci un peu par là est à la fois un vrai bonheur mais aussi très profitable pour avancer autant en terme de production, que de créativité et de progression technique. Pour toute pratique, la temporalité a son importance car on ne peux pas ressentir (sur le plan cognitif, sensitif etc.) autant à fond les choses, en profondeur en 1h qu'en 10h par exemple.

Comment j'ai travaillé :


Le matin je commençais par prendre connaissance du sujet. Je me laissais le temps d'y réfléchir, de laisser venir des embryons d'idées. Puis je préparais mon panneau avec la couche d'acrylique. Durant le séchage, je partais en quête des objets et prenait bien le temps de réfléchir à leur environnement etc. Et faisait leur mise en place. Le panneau ayant eu le temps de sécher, je le fixait sur ma planche au double face. Ensuite je faisait un ou plusieurs croquis pour valider la composition et me préparer à avoir un peu le format dans l’œil. Ensuite, nettoyage de la palette (j'adore faire ça en début de séance, c'est un rituel qui indique la descente dans le travail à mon esprit). Croquis au blanc dilué d'essence pour mettre en place la compo. Puis moment crucial pour moi : nuancier en main, choix stratégique des couleurs que je vais utiliser pour ce tableau (il m'arrive d'en rajouter mais rarement en fait). Et puis c'est parti pour la peinture ! Je commence par une ébauche des objets puis rapidement je fais une ébauche du fond, rarement définitive, mais cela me permet d'avoir l'ambiance générale, les valeurs. Sans cela j'ai l'impression de ne rien y voir. Et puis ensuite j'affine jusqu'à la fin. Je pense que je travaille plus dans l'esprit alla fresca (et encore) que dans l'esprit daily painting (pas comme Caroll Marine en tout cas).

Les limites rencontrées :


Étonnamment pas autant que ce que je craignais.

- Pas de possibilité de faire des glacis... ce qui est problématique pour certains détails etc.

- Des pinceaux qui semblent s'user très vite via cette pratique pourtant je suis très précautionneuse avec eux. Dès que les martres durcissent un peu c'est fichu, cela devient du labour.

- des mélanges qui sèchent et poissent très vite en extérieur (en tout cas par 30° et brise chaude)

- début de sciatique à la fin des 10 jours donc quelque chose est à revoir côté ergonomie. Rééquilibrage corporel presque indispensable. Je n'ai pas pris le temps... et voilà !

- je n'arrive pas à faire juste une pochade, à travailler vite et concis. A faire des touches enlevées et directes. Bref à faire des sortes de croquis peints. Pourtant dans certains cas de figure cela serait vraiment intéressant.

- je me sens limitée par le format. Travailler ces petits formats c'est agréable. Mais je ne suis pas sûre que j'arriverai à quelque chose comme ça sur plus grand format.

- le séchage m'a posé problème... si on les mets à plat ça prend de la place (et encore c'est petit), la poussière peut s'y incruster etc. Et debout... ça n'est pas évident non plus car cela prend plus de place. J'aimerai bien trouver une solution, un bricolage pour faire une sorte de séchoir...

- je n'arrive pas à faire des fondus assez uniformes pour les fonds. Cela vient peut-être de la taille de mes pinceaux qui sont trop petits.

- photographier les œuvres, une vrai difficulté, surtout ne pas se retrouver avec des couleurs trop éloignées.


Mon sentiment sur ce travail :


Une très belle aventure. Je ne me croyais absolument pas capable de faire 10 jours d'affilées à un tel rythme. Et bien si ! Je me suis surprise sur beaucoup beaucoup de choses et cela m'a vraiment donné une force et une confiance qui vont perdurer. Je me sens plus confiante, plus sûre de moi et plus aguerrie. J'ai l'impression que je connais mieux mes limites et surtout un processus de travail qui me va bien. J'ai beaucoup apprécié les échanges, la camaraderie qui s'est dégagée au cours de ce travail entre les participants. Une belle aventure humaine aussi. Pour moi c'est un défi réussi qui qui m'a servi de tremplin ! J'ai l'impression d'entrer dans une nouvelle dimension dans le travail et de pouvoir être plus sereine face à d'autres projets, notamment professionnels, d'autres défis aux sujets imposés ou pas. J'ai pu explorer des sujets que je n'aurais pas tenté sans cela. J'ai aussi pu préciser mon style, ma façon d'appréhender les choses et qui navigue entre style à l'ancienne et plus moderne selon comment les sujets me parlent. Découvrir aussi un aspect narratif parfois assez présent qui pourrait évoluer vers de l'illustration.

L'intérêt, pour moi de cette technique :


- tester rapidement des idées, des couleurs etc.

- s'exprimer de manière fluide et directe dans l'émotion du moment (la peinture ancienne prenant plus de temps on n'est pas sur la même échelle de temps, ni sur la même spontanéité émotionnelle)

- travailler hors atelier, sur le motif pour aller à la pêche aux lumières, ambiances, environnement différents... et faire du paysage. Et à travers cela explorer le monde qui nous entoure, rester proche du vivant.

- aiguiser son regard sur ce qui nous entoure, y puiser inspiration

Maintenant l'aventure continue ailleurs... alla fresca ou en technique ancienne.

vendredi 16 mai 2014

Un artiste doit-il expliquer sa démarche ?

Bien que j'ai une maîtrise en histoire de l'Art et archéologie. Je n'ai jamais aimé le verbiage inutile de gens qui ne pratiquent pas et ne s’intéressent pas à la technique concernant le travail des artistes. Et les historiens d'art que je préfèrent sont en général ceux qui investiguent sur ces points.

Je n'étais donc pas vraiment favorable au fait que l'artiste doivent en rajouter lui aussi.

Cependant, tout une convergence de choses diverses m'ont amenée à penser qu'un artiste doit absolument expliquer sa démarche !

Lors de ma dernière exposition collective j'ai pris une bonne douche froide ! Je n'ai rien vendu alors que techniquement j'étais plutôt dans les quatre à cinq meilleurs sur une centaine de participants. Mais je fais de petits formats, entre autre. Cela attire moins les gens, il va me falloir réfléchir à le valoriser.

Une femme est passée en disant : "pfff des portraits, qui veux acheter ça, en plus ça fait vieillot... mais mmm c'est vraiment de l'art".

Si j'avais pu expliquer ma démarche, que ce qu'elle trouve vieillot s'inspire en réalité du travail de grands artistes de la Renaissance etc. peut-être qu'elle aurait vu les choses autrement. 

Si je regarde ce qui s'est vendu, c'était parfois très faible techniquement (sauf pour un artiste ou deux)... mais il y avait un point commun à tous : c'était du plus grand format, assez grand même pour une bonne part et très coloré. Alors justement je veux bien que les artistes m'expliquent leur démarche... mais à première vue, comme ça, le contenu me paraissait aussi pauvre que le contenant. Cela ressemblait à ce que j'appelle de l'art bling bling : ça en jette mais ça sonne creux.

D'autres artistes vraiment bon n'ont d'ailleurs rien vendu non plus. Et j'ai eu de la peine pour eux. Donc rude leçon : l'excellence technique n'est pas forcément ce que le public recherche ! Ou un certain public disons.

Non, je crois que certains recherchent juste des croutes tendance et mode à mettre au dessus du canapé à condition qu'il s'accorde bien avec les rideaux !

Je n'ai rien contre cela... mais dans ce cas ne devrait-on pas parler de salon de la décoration au lieu de salon d'art ? Il me semble que ça n'est pas tout à fait la même chose non ? J'ai ainsi pu faire l'expérience, par moi-même, de ce qu'avaient exprimé d'autres artistes plus expérimentés.

Il en résulte une impression de dialogue de sourd. Alors peut-être que si j'avais pu expliquer ce que je fais et pourquoi... cela aurait changé quelques petites choses dans la réception de mon travail ? Je le crois. Voici pourquoi :

Une petite histoire est tombée ces jours-ci dans mes oreilles et m'a apporté la réponse :

Un homme marche et sur son chemin en rencontre un autre en train de casser des pierres. Il lui demande pourquoi ? Ce dernier lui répond qu'il casse des pierres, et c'est tout. L'homme continue de marcher et croise alors un deuxième homme en train de casser des pierres lui aussi. Même question. Ce dernier lui répond alors qu'il fait ça pour nourrir ça famille. L'homme marche encore et rencontre un troisième homme qui casse des pierres. A sa question ce dernier lui répond : "je casse ces pierres pour construire une cathédrale"

A première vue ils font tous trois la même chose mais en réalité leur intention (le yi des chinois) est bien différente. Cet exemple nous montre combien le "pourquoi" caché derrière nos actions fait toute la différence ! Et elle est de taille !

Alors je crois que cette histoire montre que communiquer sur le pourquoi de notre travail artistique fait une différence et est important pour qu'il soit compris et jugé à sa juste valeur ! Je crois qu'il vaut mieux qu'il soit mis en lumière et expliqué plutôt qu'implicite. Le public peut ainsi mieux comprendre le travail de l'artiste et donc mieux l'apprécier. Et j'espère ainsi que ce dernier arrivera à mieux distinguer un artiste d'un décorateur d'intérieur, d'un designer.

Tout est dans le dosage et l'authenticité pour éviter le verbiage cher à certains, très pratique pour noyer le poisson de la vacuité.

J'aime bien aussi le point de vue de cette artiste : Gwen Seemel sur la question http://www.gwennseemel.com/index.php/blog/comments-fr/communicating_value_communiquer_valeur/

Il se peut aussi que je n'ai pas encore trouvé les expositions qui me correspondent ainsi que mon public. Mais cela ne change rien à ma conclusion.









lundi 5 mai 2014

4 idées reçues sur la créativité

Il existe bien des définitions, méthodes et théories sur la créativité. Je vais ici apporter mon éclairage personnel, fruit de mon expérience à la fois d'artiste et d'animatrice sur des groupes de soutien à la créativité.

Tout d'abord qu'est-ce que la créativité ?

A mon sens, c'est la capacité à gérer la nouveauté, à s'adapter et inventer une solution, une idée appropriée. Pas besoin d'être original. Trouver en soi une réponse adaptée au problème qui se pose à nous est bien suffisant.

Ainsi, la vie d'entrepreneur, de créatif, de parent, ou tout simplement d'être humain nous propose tous les jours sont lot challenges à relever, de problèmes à solutionner et sollicite notre créativité.

Je vais maintenant démonter quelques idées reçues sur la créativité. Elles vont bon train et sont autant de croyances limitantes qui viennent, justement, la bloquer chez beaucoup de gens. Peut-être constaterez-vous que vous en êtes vous-même victimes. Dans ce cas, j'espère que ce que je vais vous en dire changera votre point de vue et vous permettra de vous libérer.

  • la créativité c'est un domaine réservé aux artistes et autres créatifs (designers, architectes etc.). Certes en tant qu'artiste je peux dire que je suis créative car sans cela je ne pourrais fonctionner. Mais la créativité n'a vraiment aucune frontière et peut s'appliquer à absolument tous les domaines ! Le créateur d'entreprise en fait souvent preuve pour trouver des idées de produits, le cuisinier aussi quand il crée une nouvelle recette, idem pour le  bricoleur qui aménage son intérieur, l'informaticien lorsqu'il crée un logiciel ou même chacun d'entre nous quand on trouve un moyen inattendu de régler un simple problème du quotidien etc. La bonne nouvelle c'est qu'en développant sa créativité dans un domaine donné, on doit être capable, en principe, de l'appliquer partout ailleurs.
  • l'inspiration est une question de chance ou de génie, il faut attendre que ça nous tombe dessus et certains sont plus chanceux que d'autres. Certes parfois les idées peuvent affluer sans crier gare et sans qu'on l'ai demandé. C'est précieux et il faut bien sûr en profiter. Mais la plupart du temps il faut la cultiver, un peu à l'image d'un jardin, pour que quelque chose pousse. Et cela demande donc de travailler cette aptitude et de nourrir le sol sur lequel les idées vont germer.Il est tout à fait possible de provoquer ce phénomène par des exercices.
  •  C'est une aptitude que l'on a ou que l'on n'a pas. En réalité, je pense qu'il s'agit plus d'un processus que d'une aptitude. Mais peu de gens savent comment il fonctionne, quelles en sont les étapes et ce qu'il demande comme pré-requis. Toute personne qui respecte les étapes du processus, à mon sens, doit pouvoir développer cette capacité.
  •  Il faut absolument trouver l'Idée géniale, ou La solution au problème. C'est à mon avis un des méfaits de notre éducation ou l'on forme les élèves à répondre à des questions et domaines très fermées n'appelant qu'une seule bonne réponse et non pas plusieurs. Cependant dans la vraie vie, La solution miracle et unique n'existe pas. Au contraire il existe souvent plusieurs solutions, plusieurs chemins, plusieurs réponses. Chacune avec son lot d'avantages et d'inconvénients. Ainsi, les idées de génies ne le sont bien souvent qu'à postériori c'est à dire après avoir été testées sur le terrain. Les idées de génies sont le donc véritablement après avoir fait leurs preuves concrètement. Sans cet aspect on reste dans la virtualité. J'ajoute que se censurer sous prétexte que seules les idées de génies ont droit de cité est contre-productif et hors de propos puisque c'est leur mise en pratique qui va être déterminante.
J'espère que ce petit article vous aura remis sur les rails et qu'il vous permettra de vous ouvrir à votre créativité quelque soit le ou les domaines où vous souhaitez le développer.

D'autres articles suivront notamment sur les freins à la créativité, car ils sont nombreux.

jeudi 24 avril 2014

Peinture ancienne : le facteur temps.

La technique ancienne est un travail de longue haleine !

Une bonne séance aujourd'hui. Le travail avance bien. La partie métal de la coupe de fruits est presque finie, encore un petit glacis et ça devrait être bon.

Un début de travail sur la faïence qui montre des choses à repréciser car dans la réalité ils sont de guingois... ce qui n'est pas d'un très bon effet ici. A revoir.

Il va donc falloir s'attaquer aux carreaux dans leur ensemble et à la verrerie.

Je crois avoir compris pourquoi, dans ce type de peinture, le calme et le facteur temps sont très importants. Pouvoir se poser et être vraiment à ce que l'on fait permet à l'oeil et au cerveau de bien s'imprégner du sujet et d'en percevoir les subtilités. Et pour cela j'ai l'impression qu'ils ont besoin de temps. Ainsi lorsque l'on peint à la va vite, un sujet entier, on en perçoit les grandes lignes seulement quoi qu'on fasse. Et c'est justement pour cela que c'est un exercice difficile je trouve : percevoir à la fois la structure du sujet et le maximum de détails intéressants/importants et ne pas passer à côté. D'un autre côté au moins un certain tri se fait de lui même puisque d'autres ne nous sont accessibles qu'en y passant plus de temps. Je pense que c'est en partie pour cette raison que le rendu est plus subjectif peut-être et plus sensible car plus imprécis alla prima qu'à la peinture ancienne.

Le calme et la lenteur quant à eux permettent des gestes plus précis et plus fins. Ainsi si on est pressé ou stressé cela ne fonctionnera pas, les erreurs et imprécisions vont se multiplier. Cela s'explique très bien et il y a deux raisons à cela. Les sportifs connaissent bien ces phénomènes : la vitesse fait perdre en précision mais le stress également.

Il faut donc un bon niveau de confort interne et environnemental pour bien peindre car cela a une influence sur la qualité du travail.


jeudi 14 novembre 2013

Trouver son style selon Bobby Chiu

J'aime beaucoup ce que dit Bobby Chiu sur la manière de trouver son style, comment les choses fonctionnent.

Désolée c'est en anglais...

 http://www.youtube.com/watch?v=wJtVlMmxD2Y

Pour avoir une petite idée de qui est Bobby Chiu, de son incroyable parcours et de son magnifique travail (ainsi que celui de ses collaborateurs) :



http://www.imaginismstudios.com/artists/Bobby%20Chiu

C'est la première fois que j'ouvre une fenêtre sur le travail des autres sur ce blog, que je parle de gens que j'aime beaucoup même si ce qu'ils font est très différent. Promis... je recommencerai à l'avenir !

vendredi 25 octobre 2013

L'artiste témoin

Petites réflexions arrivées sur mon prompteur intérieur ce matin en regardant le soleil se lever :

Partie à la recherche du centre... au centre il n'y a rien, que le vide immense et la présence témoin du je suis. Il n'y a pas d'images à peindre et dessiner comme je m'y attendais... et c'est très bien comme cela car être vide permet l'accueil de ce qui est juste là au-dehors, sous nos yeux... et d'en témoigner.

Je crois de plus en plus... que l'artiste est un témoin, un passeur.

Je crois que nous sommes-là pour capter puis donner à voir la parole sans mot du monde qui nous entoure et de celui qui est en nous. A ceux qui ne savent pas regarder ou à ceux qui n'ont plus la parole car elle leur a été retirée. Montrer ce qui est beau et qu'on ne voit pas, montrer les non-dits et douleurs pour mettre au jour et les libérer.

Certains disent que le monde est le plus grand livre ouvert jamais égalé et qu'il renferme la Connaissance (différent du savoir).

Peut-être, en tant qu'artiste sommes-nous là pour avoir accès à un certain champ de celle-ci et en témoigner.

Être le témoin aussi d'un ici et maintenant unique mais que l'on prolonge ainsi et que l'on offre aux regards futurs qui auront soif de s'en imprégner.

jeudi 16 mai 2013

Dessin académique et expression personnelle

Quelqu'un sur Signus a soulevé un problème intéressant auquel pas mal d'artistes sont confrontés. Je lance donc le débat ici, j'espère que vous y participerez dans les commentaires car c'est une question à la fois importante et intéressante.

Je sais que je ne suis pas la seule à me sentir parfois tiraillée entre le besoin d'expression personnelle, le fait de trouver son propre style donc de se détacher de l'académisme et en même temps le besoin d'acquérir des bases solides via les techniques classique en dessin et peinture.

Je crois, mais peut-être que je me trompe, que le problème majeur est celui du temps.

En effet, l'"académisme" est intéressant en terme d'apprentissage mais il serait probablement bon, à un moment donné, de s'en détacher pour trouver sa propre expression. Le soucis c'est que cet enseignement, qui a fait ses preuves en terme de résultat, prend beaucoup de temps.

Je vois trois façons de gérer les choses, chacun ayant à choisir celle qui lui correspond à un moment donné... et chacune comportant avantages et inconvénients.

La premières consiste à se former à fond sur ces techniques un certain temps et ensuite avoir son cheminement personnel... avec un double risque : ne pas savoir quand s'arrêter côté apprentissage et ne pas arriver à se détacher du formatage que cela peut créer.

La deuxième serait de faire des allers-retours entre apprentissage académique et expression personnelle c'est à dire consacrer du temps à la fois (et donc en parallèle) à l'apprentissage et à un travail plus personnel. Ici la question du temps se pose différemment. Ainsi le problème ici est que l'on progresse forcément moins vite dans son apprentissage et que l'on a plus de difficulté à approfondir puisque le temps à notre disposition est rarement extensible.

Reste aussi une 3e option : mettre la technique classique au service de son expression personnelle, c'est à dire aller y puiser pour nourrir cette dernière en fonction d'un projet précis qui requiert certaines habiletés. Autrement dit apprendre des techniques précises (forcément plus réducteur) en fonction des besoins du moment. Ici le risque est peut-être d'être très spécialisé c'est à dire d'avoir approfondi un ou deux aspects qui vont certes nous aider par rapport au projet mais qui risquent d'être justement une limitation à notre expression pour les projets ultérieurs car inadaptés. Cela risque ainsi de nous enfermer à faire toujours la même chose : du portrait, de la nature morte, des végétaux etc.

Évidemment si on a fait le choix de trouver à s'exprimer et trouver sa place via un certain académisme là le problème ne se pose pas.

Quelle est votre expérience, qu'en pensez-vous ?
Comment gérez-vous cette problématique ?


mardi 6 novembre 2012

Dessin et inspiration

Oui dessiner sans inspiration c'est possible !

En voilà une bonne nouvelle vous ne trouvez pas ?

Pourquoi je dis cela ? Parce que prétendre qu'il faut que l'éclair de l'inspiration nous tombe sur la tête pour que la machine se mette en route... n'est que balivernes ! Et pourtant c'est une croyance très répandue ! Cette croyance n'est-elle pas une bonne excuse pour se rouler les pouces, ne rien faire et pire se morfondre sur son sort ? Moi je pense que oui.

L'inspiration serait donc capricieuse et issue des méandres de notre cerveau. Mais il suffit de mieux la comprendre pour s’apercevoir que cela peut s'exercer... voire même se provoquer !

En réalité tout est affaire de travail, de volonté et plus difficile encore de lâcher prise.
Pour créer... il suffit tout simplement de le décider ! Et de faire ce qu'il y a à faire. Belle découverte n'est-ce pas ? C'est fou comme les aspects les plus triviaux et les plus simples nous passent parfois à côté. Merci les œillères de l'éducation et les croyances qui vont avec !

Comme pour une activité physique c'est un muscle qui s'exerce avec la pratique. Si on pratique on obtient des résultats... et donc l'inspiration. Si on ne pratique pas on n'obtient rien ou au mieux un embryon d'idée une fois toutes les éclipses de lune.

Ceci étant dit, explorons un petit peu ce terme. Que signifie-t-il exactement ?

L'inspiration est un mot provenant du latin "inspiratio" qui signifie souffle. On retrouve là sa définition première lié à l'acte physiologique de respirer : la phase inspiratoire. Je vous propose d'y regarder de plus près. C'est très intéressant car symboliquement on laisse entrer en soi, pour s'en nourrir, ce qui est hors et autour de soi. Il est à noter, par ailleurs, combien le terme d'expiration rejoint celui d'expression ! Les muscles compriment la cage thoracique pour littéralement faire sortir l'air (issu de l'inspiration) par pression. C'est un mouvement du dedans vers le dehors. Mais il se passe également quelque chose entre l'inspiration et l'expiration : une pause respiratoire, très courte. C'est un instant d'intégration où le corps est nourri et le tri, les échanges se font.

On peut donc noter deux grands moments à la fois alternatifs et complémentaires concernant le fonctionnement du phénomène respiratoire... Et ici il se trouve que le corps et la symbolique sont à l'image du processus créatif. Car la création, contrairement à ce que beaucoup croient, est un processus plus qu'un acte isolé ou un résultat. A une phase exploratoire, d'écoute et de réceptivité correspond ensuite (après une phase d'intégration, de maturation : cf la pause respiratoire) une phase d'expression et de production. Et bien souvent comme pour la respiration il y a des allers-retour, un mouvement alternatif de balancier entre les deux. Comme pour la respiration.

Je vous propose de continuer encore un peu avec les définitions. Je ne vous citerai pas les définitions du Larousse... je les trouves très mauvaises !  Ou comment parler pour ne rien dire...

En revanche le CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales) donne lui des informations bien plus fournies et intéressantes sur la question !

"Idée subite, spontanée, intuition qui pousse à agir d'une certaine façon."
" Influence exercée sur un artiste, un auteur, une œuvre"
"Idées, éléments qui influencent la création artistique d'un écrivain, d'un artiste."

Ici on retrouve l'importance de se "nourrir" et de puiser dans le vaste monde pour aller chercher l'inspiration... et non pas d'attendre les bras croisé que toutes ces informations nous tombent dessus comme par enchantement mais aussi l'idée de rester ouvert à son sixième sens... c'est un peu le lâcher prise dont je parlais au début.

Laissons un peu la parole à des artistes, philosophes et inventeurs célèbres. C'est également instructif ; je pense que l'on peut leur faire confiance pour savoir de quoi ils parlent :

Eugène Delacroix
"Le beau [ ] est le fruit d'une inspiration persévérante qui n'est qu'une suite de labeurs opiniâtres."

Thomas Alva Edison
"Le génie est fait de un pour cent d'inspiration et de quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration."

Alain
"Un beau vers ne se fait point de lui-même. On voudrait dire que l'inspiration est involontaire, et qu'il faut l'attendre; mais c'est là une opinion de paresseux." 

Vous le constaterez vous-même, pour eux, l'inspiration est affaire de pratique et de travail. Il faut aller la chercher, la provoquer. Je vous l'avais bien dit ! 

Comment? En explorant, en se documentant etc. Et aussi en puisant en soi les ressources nécessaires. Faites l'expérience suivante. Asseyez-vous devant une feuille blanche au calme, fermez les yeux... ou pas, détendez-vous et soyez à l'affut, à l'écoute. Au bout d'un certain temps, plus ou moins long, une image/idée va naître dans votre esprit. Ne vous inquiétez pas elle finit toujours par arriver. Attrapez-la au vol et dessinez-là ou écrivez-la. Peu importe si elle vous paraît bête ceci n'a pas d'importance. Cela vous permettra de cultiver votre lâcher prise et votre inspiration !

Il faut donc se forcer un peu quand on n'a pas d'inspiration... A la travailler et la provoquer !

Par contre c'est vrai qu'il y a des périodes plus prolifiques que d'autres.

Parfois on a l'impression d'être comme anesthésié, notre sensibilité émoussée, peu de choses nous interpellent. Voici comment tirer profit des phases en creux :

Ces moments sans trop d'émotions permettent un regard plus analytique et plus objectif sur son travail (à condition d'éviter l'auto-dénigrement). Ce sont donc des périodes idéales pour reprendre ses dessins et faire des corrections, analyser ce qui va et ce qui ne va pas. C'est aussi le bon moment pour lire des écrits sur l'art, des théories ou même reprendre des exercices de base , travailler sur nos points faibles pour progresser techniquement. Il faut les considérer comme des périodes de repos où le temps travaille pour nous et où les choses évoluent en sourdine, sous la surface. Un peu comme la saison d'hiver dans un jardin... le printemps reviendra (il revient toujours) et si on a bien préparé le terrain il n'en sera que plus florissant !

Bref, à part quelques moments de pause dont il faut savoir tirer parti, j'espère vous avoir convaincu que l’appétit vient en mangeant et l'inspiration en pratiquant !

mardi 18 septembre 2012

Grandir... ou remercier les difficultés

Me revoilà déjà !

C'est que je n'avais pas écrit depuis un moment et pourtant j'ai été active... même si je sors juste d'une tout petite traversée du désert.

Les périodes de fécondité à l'envers, en creux, sont toujours difficiles à vivre pour un artiste. Pourtant elles ont leurs raisons d'être et si on ne s'en occupe pas ça dure plus que de raison. Je finis par en connaître si bien les méandres qu'en vieille routarde des orages émotionnels et des zones arides je me fais de moins en moins "avoir". Je redresse la barre et garde le cap. Bref j'ai tant passé le cap Horn, que maintenant je me fraye un passage parmi les dunes et les lames de fond, je pourrais même en dresser la cartographie, je connais ces lieux comme ma poche tant je les ai arpentés.

A part l'expérience ce qui aide beaucoup aussi c'est avoir des compagnons de route. Ça fait une grande différence car ils sont parfois le reflet de notre propre conscience quand la notre est perdue dans les brumes de l'abîme créatif. L'autre et le monde sont de merveilleux miroirs. Puisque je parle de ces autres et du monde, de la vie, j'en profite pour les remercier ici.

Mais contrairement aux apparences... ça n'est pas de cela dont je voulais parler dans cet article. Je souhaitait parler des qualités intrinsèques de la difficulté en dessin... comme ailleurs. Eh oui, le dessin est un chemin d'humilité et aussi parfois, souvent une leçon de vie. Comme je les aime, sans concessions et profondes.

J'ai réalisé ce portrait il y a peu dans mon nouvel atelier. Je l'ai fait en 1h, à la sanguine et au crayon blanc d'après un dessin de Maughan. J'étais assez contente du résultat, surtout vu le temps que j'y ai mis. Comme souvent, dans mon enthousiasme, j'ai fait très peu d'efforts de construction voire pas du tout. Résultat, quelques problèmes quand même. J'espère que Maughan ne m'en voudra pas d' avoir amoché son portrait.

premier jet
version corrigée

Mais... être trop content de soi, de son travail comporte un danger. Tout comme celui de prendre l'excuse de l’interprétation personnelle lorsque l'on s'écarte vraiment trop du sujet. Quel danger ? Celui d'éviter de voir ce qui ne va pas et mérite d'être corrigé. Le confort de ne pas remettre en question ce qui mérite de l'être empêche, à long terme d'avance et de progresser.


Accepter de voir les écarts et les erreurs c'est parfois se heurter de plein fouet aux difficultés que l'on a rencontré en dessinant. Si on remonte ses manches et que l'on corrige tout ce qui mérite de l'être... c'est peut-être là que l'on apprend vraiment quelque chose.

Ma tutrice m'a dit quelque chose de très intéressant : "tant que le papier n'est pas percé on peut toujours intervenir". J'ai testé et je me suis rendue compte, qu'effectivement, ne plus a voir peur d'effacer et revenir parfois 5 fois, 6 fois (et peut-être plus) ouvre un champ des possibles formidable et offre une grande liberté. Le dessin devient bien plus "maléable" et au final il en acquiert de la force car l'intention de départ est préservée, le dessin lui est plus fidèle puisqu'on se permet d'enlever les scories.
Le papier est souvent plus solide qu'on ne le croit et il faut le pousser jusqu'au bout de ses possibilités.

Dans les corrections que j'ai effectué sur mon dessin je me suis rendue compte de deux types d'erreurs. Celles qui résultent d'un regard erroné et celles qui sont dues à une mauvaise compréhension ou connaissance. Les premières sont plus faciles à corriger car il suffit d'observer d'avantage, de prendre le temps, pour rentrer d'avantage dans le sujet et voir comment améliorer les choses. C'était le cas pour l'oreille et le nez par exemple. Pour corriger des éléments que l'on a mal compris ou sur lesquels on manque de connaissances là c'est bien plus difficile.

Et c'est la que la difficulté est le plus utile car elle nous montre une limite. Elle pointe du doigt les points que l'on doit travailler, les manques, ce qui n'est pas intégré. Elle nous rend un très grand service car elle nous permet de nous situer et de nous diriger. Par exemple ici, j'ai dû effacer et refaire les yeux pas moins d'une dizaine de fois. Ils sont mieux mais toujours pas satisfaisants. Je n'arrive pas à comprendre comment fait Maughan avec si peu de moyens pour que ça fonctionne. Chez lui ça marche et pas chez moi. Et puis je ne maîtrise pas l'anatomie de l'oeil "sur le bout des doigts". Cela m'a appris que c'est un point à travailler puisqu'après moult reprises je n'ai pu arriver à les corriger complètement.

Cette sensation de butter, de se heurter sans pouvoir passer l'obstacle est le signe limpide d'un point à travailler. Et je remercie la difficulté rencontrée ici car elle me sert de jauge pour me situer et de guide pour me diriger.