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samedi 25 mai 2013

Morrighan, un problème de fond


 Et voilà le dessin qui m'a servi pour la démonstration à l'école maternelle achevé.



Cette fois-ci j'ai voulu tester la technique sanguine et crayon blanc sur un papier de couleur. L'effet et l'ambiance sont intéressants.

 Au départ je n'avais pas prévu de fond mais un soucis technique m'y a un peu obligée. Après quelques tâtonnements je crois avoir trouvé le bon équilibre. Je suis même contente car ce contretemps m'a permis de tester quelque chose que je n'aurais pas fait sinon... et cela met bien en valeur le sujet.

La problématique des fonds mériterait non pas un article mais un livre entier à mon avis... donc une recherche approfondie. J'ai découvert cela grâce à la peinture, où leur richesse y est décuplée, mais il y a déjà fort à faire en dessin. J'en reparlerai peut-être de manière plus détaillée plus tard. Après avoir observé et testé plus de choses.

Je vous prépare une belle surprise dans un prochain article... si vous voulez être tenus informés n'hésitez pas à vous inscrire au blog pour en profiter les premiers !

Je vais ouvrir une nouvelle rubrique pour cela... je ne vous en dit pas plus.

dimanche 19 mai 2013

Démonstration dessin à la maternelle

A la demande de la directrice de la maternelle de mon fils, j'ai fait une démonstration. Elle m'avait proposé une intervention de 30 minutes pour du portrait en petite section.

Alors que l'on peut faire faire des choses intéressantes même courtes à des primaires, à mon avis. Ça n'est pas possible pour les tout petits. Ils sont parfois très intimidés et leur attention est très limitée dans le temps.

J'ai donc plutôt proposé de m'installer dans un coin bien éclairé de la classe pour la matinée. Cela leur permettait de venir voir par petits groupes, de s'imprégner et surtout de voir l'évolution du dessin.

J'ai choisi la technique de la sanguine et crayon blanc, que j'affectionne particulièrement en ce moment. J'ai fait la mise en place chez moi, d'après photo, pour ne pas perdre trop de temps et ainsi leur montrer comment on monte les valeurs et crée le modelé, les volumes. C'est assez magique.

J'ai fait très simple : montré et expliqué mon matériel. Posé des questions pour les aider à observer. Par exemple
  • d'où vient la lumière ?
  • quelle joue est plus sombre et quelle autre est plus claire ?
C'est agréable de se rendre compte que certains sont déjà très observateurs. Je leur ai posé une devinette : "j'utilise 3 couleurs : ici le rouge de la sanguine pour les ombres, le crayon blanc pour les lumières... quelle est la troisièmes couleur ?"  
L'un d'entre eux a compris et m'a indiqué la couleur "bleue" du papier.

La démo s'est si bien passée qu'une partie des classes, y compris celle de mon filston (tout fier), est finalement venu voir. Aux plus grands j'ai expliqué ce qu'est un canon et montré comment on construit une tête d'enfant.

C'est très agréable de sortir de son atelier pour sensibiliser les enfants et les enseignants à ce qu'est le dessin, sa tradition etc. Pas un seul n'avait entendu parler de Léonard de Vinci ou Michel Ange mais c'est une petite graine qui fera son chemin en eux.

Sensibiliser à la bonne position pour dessiner (c'est à dire vertical ou à 45° et surtout pas à plat sur une table), aux différentes manières d'utiliser un crayon, une gomme est très important je trouve pour des raisons ergonomiques et également pour libérer leur créativité... et celle des enseignants !

Ces derniers ont été très à l'écoute et projettent de faire travailler les enfants sur la notion de portrait. Je ne doute pas que cela donnera des résultats très intéressants comme recherche graphique et comme questionnement/observation anatomique. J'espère avoir fait passé le message, que le dessin est une façon de comprendre et intégrer la manière dont les choses sont construites, d'appréhender le monde (intérieur comme extérieur). Tout ne passe pas par les mots, les autres sens ont leur rôle à jouer.

jeudi 16 mai 2013

Dessin académique et expression personnelle

Quelqu'un sur Signus a soulevé un problème intéressant auquel pas mal d'artistes sont confrontés. Je lance donc le débat ici, j'espère que vous y participerez dans les commentaires car c'est une question à la fois importante et intéressante.

Je sais que je ne suis pas la seule à me sentir parfois tiraillée entre le besoin d'expression personnelle, le fait de trouver son propre style donc de se détacher de l'académisme et en même temps le besoin d'acquérir des bases solides via les techniques classique en dessin et peinture.

Je crois, mais peut-être que je me trompe, que le problème majeur est celui du temps.

En effet, l'"académisme" est intéressant en terme d'apprentissage mais il serait probablement bon, à un moment donné, de s'en détacher pour trouver sa propre expression. Le soucis c'est que cet enseignement, qui a fait ses preuves en terme de résultat, prend beaucoup de temps.

Je vois trois façons de gérer les choses, chacun ayant à choisir celle qui lui correspond à un moment donné... et chacune comportant avantages et inconvénients.

La premières consiste à se former à fond sur ces techniques un certain temps et ensuite avoir son cheminement personnel... avec un double risque : ne pas savoir quand s'arrêter côté apprentissage et ne pas arriver à se détacher du formatage que cela peut créer.

La deuxième serait de faire des allers-retours entre apprentissage académique et expression personnelle c'est à dire consacrer du temps à la fois (et donc en parallèle) à l'apprentissage et à un travail plus personnel. Ici la question du temps se pose différemment. Ainsi le problème ici est que l'on progresse forcément moins vite dans son apprentissage et que l'on a plus de difficulté à approfondir puisque le temps à notre disposition est rarement extensible.

Reste aussi une 3e option : mettre la technique classique au service de son expression personnelle, c'est à dire aller y puiser pour nourrir cette dernière en fonction d'un projet précis qui requiert certaines habiletés. Autrement dit apprendre des techniques précises (forcément plus réducteur) en fonction des besoins du moment. Ici le risque est peut-être d'être très spécialisé c'est à dire d'avoir approfondi un ou deux aspects qui vont certes nous aider par rapport au projet mais qui risquent d'être justement une limitation à notre expression pour les projets ultérieurs car inadaptés. Cela risque ainsi de nous enfermer à faire toujours la même chose : du portrait, de la nature morte, des végétaux etc.

Évidemment si on a fait le choix de trouver à s'exprimer et trouver sa place via un certain académisme là le problème ne se pose pas.

Quelle est votre expérience, qu'en pensez-vous ?
Comment gérez-vous cette problématique ?