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lundi 31 décembre 2012

GSCF

J'ai réalisé un dessin pour le GSCF, une association qui effectue des interventions sur des catastrophes un peu partout dans le monde et qui distribue depuis deux ans des kits de survie pour les sdf.

Voici leur site web : http://www.gscf.fr/Un-sac-d-accompagnement-pour-aider-les-SDF-durant-l-hiver_a222.html

N'hésitez pas à leur envoyer des dons pour cette action, beaucoup de SDF ne peuvent être accueillis et mis à l'abri durant l'hiver. Il y a de plus en plus de jeunes sans travail et même des gens qui travaillent mais dont le salaire ne suffit pas à les loger. Ils ont besoin de vous !

Je trouve leur action formidable et les ai contacté pour leur proposer  un dessin afin de mettre en valeur leur sac de survie et leur travail. Ils ont accepté.

J'ai remarqué que toutes leurs illustrations étaient constituées par des photos. Mais je les trouvais très descriptives et si de l'émotion s'en dégageait... je trouvais toutefois que cela n'allait pas assez loin sur cet aspect. Et surtout pas assez loin non plus sur les aspects symboliques. De plus le contenu du pack en lui même était bien décrit par la photo mais cela ne mettait pas vraiment cette action en valeur. Les photos permettaient simplement de juger du contenu ou de l'action sur le terrain mais pas les deux à la fois.

L'un des problèmes avec la photo c'est que la possibilité de construction de l'image, de son contenu reste très limitée. On est obligé de prendre toute les informations et parfois cela fait trop. Le cadrage peut permettre déjà une première sélection mais cela n'est pas toujours suffisant. A part des professionnels qui savent ou ont les moyens et connaissances techniques pour contrôler au maximum ce qui se trouve sur le cliché... ça ne me paraît pas à la portée de tous.

C'est là que le dessin a sa place et peut intervenir. On contrôle 100% de l'image. On peut atténuer ou renforcer des éléments etc. Le dessin apporte un aspect graphique et émotionnel souvent plus fort peut-être parce que fait à la main et sur une durée plus longue qu'une photographie.

Le dessin apporte une dimension esthétique, poétique et symbolique forte. Et c'est ce que je voulais apporter ici car ce sujet, délicat et important, me semblait mériter un tel traitement.

Ainsi j'ai véritablement mis en scène les éléments du pack dans un environnement probable quant à leur utilisation. J'aurais pu faire quelque chose de plus choquant. Mais cela aurait été facile. Non je voulais faire réfléchir et rester légère. Je voulais que les gens puissent tenter de se représenter ce que vivent les sdf, privés de tout. Je voulais mettre en perspective et en décalage leur vie et la notre... et montrer ce que leur apporte réellement ce pack. Je voulais toucher de manière subtile pour donner à se représenter la vie dans la rue.

J'ai choisi un papier mi-teinte bleu pour donner une atmosphère de froid et de brume. Cela pose ainsi une ambiance adaptée au sujet puisque les packs sont distribués durant la saison d'hiver. Je pourrais encore en parler un moment mais cela alourdirai l'article et je préfère laisser le reste à l'interprétation de chacun.

J'ai utilisé du crayon pastel blanc et du fusain. Un travail parfois tout en finesse et légèreté.

Voici donc ce dessin, c'est un format A3, plutôt indispensable pour pouvoir traiter des détails :

Titre du dessin : "Voici ma cuisine, avant le GSCF je n'en avais pas"





mardi 4 décembre 2012

Sidh endormi

Voici mon dernier travail pour enrichir mon book. C'est un dessin tout en subtilités, c'est comme cela qu'il convient d'aborder les dessins concernant les bébés et les enfants en bas âge. C'est en tout les cas ma sensibilité.

Je vous parlerai d'ici peu d'une technique que j'ai testée et utilisée pour réaliser ce portrait. Je la trouve assez efficace.

Je suis restée à la fois fidèle à la photographie du point de vue de la construction, de l'ambiance... mais je suis contente car je trouve que j'ai vraiment fait une interprétation personnelle. J'ai "adouci" la lumière notamment et souligné certaines parties tout en en évoquant juste d'autres. Et j'y ai mis une bonne dose de ma sensibilité. J'aimais déjà cette photo de mon fils mais je trouve que vraiment le dessin magnifie encore d'avantage la beauté fugace de cet instant. Et à choisir je préfère largement l’interprétation que j'en ai faite.

Le scan a fait perdre quelques unes des subtilités surtout dans les blancs qui "passent" mal.

C'est encore de la sanguine et du crayon blanc car je voulais tester un autre papier, plus facile à se procurer. C'est du canson mi-teintes. J'aime beaucoup moins que mon papier de récup car je le trouve trop régulier. Trop industriel quoi. Cela donne une touche plus froide et plus policée, moins vivante. Qui sait un jour je rencontrerai peut-être un fabriquant artisanal sur mon chemin. Quoi qu'il en soit le papier Canson a l'avantage d'être fait pour les travaux beaux arts, donc sans acides, ce qui devrait permettre une meilleure conservation du dessin dans le temps. Ce point a aussi son importance.

Voici donc mon dessin :



Et la photo dont il est issu



Et le revoici après quelques corrections.

 

dimanche 25 novembre 2012

Petite chipie au collier

Voici mon dernier travail, à la sanguine et crayon blanc. J'ai craqué sur cette petite fille et son expression. J'ai pris un vif plaisir à faire son portrait. J'ai trouvé cette photo sur internet.

Avant de publier ce portrait ici, je ne l'ai malheureusement pas retrouvée sur la toile. Mais si d’aventure le photographe ou les parents ne souhaitent pas que mon dessin apparaisse, ils peuvent me contacter et je le retirerai. Mais avec regret, je l'avoue, car j'aime beaucoup ce dessin. Et le modèle très sympathique.


J'ai beaucoup aimé son regard et ce demi-sourire.
Ce travail m'a confronté aux limites des canons du dessin d'enfants. Car chacun est unique et s'il faut garder la ressemblance, il faut également une certaine cohérence. Il faut donc faire le tri entre les détails de la nature qui sont "hors canon" et que l'on peut conserver et ceux qui sont  trop décalés et qui nuisent à la crédibilité ou la compréhension ou à l'expressivité.

Merci donc à cette petite fille qui m'a appris cette leçon de dessin avec délicatesse et humour.

J'en profite pour dire que je suis en train de constituer mon book pour m'installer comme artiste professionnelle début 2013... Je vais commencer par proposer des portraits. Vos commentaires sur mon travail me serait très utile. Merci à celles et ceux qui voudront bien m'en laisser.

Pour mon book, je recherche des modèles plutôt des enfants mais aussi pourquoi pas des adultes. Si vous êtes intéressés vous pouvez laisser un commentaire avec votre email (je ne le publierai pas) ou vous inscrire à la mailing list. Sachez que je travaillerai d'après photo.

Merci d'avance à celles et ceux qui me donneront ce petit coup de pouce pour démarrer.


mardi 6 novembre 2012

Dessin et inspiration

Oui dessiner sans inspiration c'est possible !

En voilà une bonne nouvelle vous ne trouvez pas ?

Pourquoi je dis cela ? Parce que prétendre qu'il faut que l'éclair de l'inspiration nous tombe sur la tête pour que la machine se mette en route... n'est que balivernes ! Et pourtant c'est une croyance très répandue ! Cette croyance n'est-elle pas une bonne excuse pour se rouler les pouces, ne rien faire et pire se morfondre sur son sort ? Moi je pense que oui.

L'inspiration serait donc capricieuse et issue des méandres de notre cerveau. Mais il suffit de mieux la comprendre pour s’apercevoir que cela peut s'exercer... voire même se provoquer !

En réalité tout est affaire de travail, de volonté et plus difficile encore de lâcher prise.
Pour créer... il suffit tout simplement de le décider ! Et de faire ce qu'il y a à faire. Belle découverte n'est-ce pas ? C'est fou comme les aspects les plus triviaux et les plus simples nous passent parfois à côté. Merci les œillères de l'éducation et les croyances qui vont avec !

Comme pour une activité physique c'est un muscle qui s'exerce avec la pratique. Si on pratique on obtient des résultats... et donc l'inspiration. Si on ne pratique pas on n'obtient rien ou au mieux un embryon d'idée une fois toutes les éclipses de lune.

Ceci étant dit, explorons un petit peu ce terme. Que signifie-t-il exactement ?

L'inspiration est un mot provenant du latin "inspiratio" qui signifie souffle. On retrouve là sa définition première lié à l'acte physiologique de respirer : la phase inspiratoire. Je vous propose d'y regarder de plus près. C'est très intéressant car symboliquement on laisse entrer en soi, pour s'en nourrir, ce qui est hors et autour de soi. Il est à noter, par ailleurs, combien le terme d'expiration rejoint celui d'expression ! Les muscles compriment la cage thoracique pour littéralement faire sortir l'air (issu de l'inspiration) par pression. C'est un mouvement du dedans vers le dehors. Mais il se passe également quelque chose entre l'inspiration et l'expiration : une pause respiratoire, très courte. C'est un instant d'intégration où le corps est nourri et le tri, les échanges se font.

On peut donc noter deux grands moments à la fois alternatifs et complémentaires concernant le fonctionnement du phénomène respiratoire... Et ici il se trouve que le corps et la symbolique sont à l'image du processus créatif. Car la création, contrairement à ce que beaucoup croient, est un processus plus qu'un acte isolé ou un résultat. A une phase exploratoire, d'écoute et de réceptivité correspond ensuite (après une phase d'intégration, de maturation : cf la pause respiratoire) une phase d'expression et de production. Et bien souvent comme pour la respiration il y a des allers-retour, un mouvement alternatif de balancier entre les deux. Comme pour la respiration.

Je vous propose de continuer encore un peu avec les définitions. Je ne vous citerai pas les définitions du Larousse... je les trouves très mauvaises !  Ou comment parler pour ne rien dire...

En revanche le CNRTL (Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales) donne lui des informations bien plus fournies et intéressantes sur la question !

"Idée subite, spontanée, intuition qui pousse à agir d'une certaine façon."
" Influence exercée sur un artiste, un auteur, une œuvre"
"Idées, éléments qui influencent la création artistique d'un écrivain, d'un artiste."

Ici on retrouve l'importance de se "nourrir" et de puiser dans le vaste monde pour aller chercher l'inspiration... et non pas d'attendre les bras croisé que toutes ces informations nous tombent dessus comme par enchantement mais aussi l'idée de rester ouvert à son sixième sens... c'est un peu le lâcher prise dont je parlais au début.

Laissons un peu la parole à des artistes, philosophes et inventeurs célèbres. C'est également instructif ; je pense que l'on peut leur faire confiance pour savoir de quoi ils parlent :

Eugène Delacroix
"Le beau [ ] est le fruit d'une inspiration persévérante qui n'est qu'une suite de labeurs opiniâtres."

Thomas Alva Edison
"Le génie est fait de un pour cent d'inspiration et de quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration."

Alain
"Un beau vers ne se fait point de lui-même. On voudrait dire que l'inspiration est involontaire, et qu'il faut l'attendre; mais c'est là une opinion de paresseux." 

Vous le constaterez vous-même, pour eux, l'inspiration est affaire de pratique et de travail. Il faut aller la chercher, la provoquer. Je vous l'avais bien dit ! 

Comment? En explorant, en se documentant etc. Et aussi en puisant en soi les ressources nécessaires. Faites l'expérience suivante. Asseyez-vous devant une feuille blanche au calme, fermez les yeux... ou pas, détendez-vous et soyez à l'affut, à l'écoute. Au bout d'un certain temps, plus ou moins long, une image/idée va naître dans votre esprit. Ne vous inquiétez pas elle finit toujours par arriver. Attrapez-la au vol et dessinez-là ou écrivez-la. Peu importe si elle vous paraît bête ceci n'a pas d'importance. Cela vous permettra de cultiver votre lâcher prise et votre inspiration !

Il faut donc se forcer un peu quand on n'a pas d'inspiration... A la travailler et la provoquer !

Par contre c'est vrai qu'il y a des périodes plus prolifiques que d'autres.

Parfois on a l'impression d'être comme anesthésié, notre sensibilité émoussée, peu de choses nous interpellent. Voici comment tirer profit des phases en creux :

Ces moments sans trop d'émotions permettent un regard plus analytique et plus objectif sur son travail (à condition d'éviter l'auto-dénigrement). Ce sont donc des périodes idéales pour reprendre ses dessins et faire des corrections, analyser ce qui va et ce qui ne va pas. C'est aussi le bon moment pour lire des écrits sur l'art, des théories ou même reprendre des exercices de base , travailler sur nos points faibles pour progresser techniquement. Il faut les considérer comme des périodes de repos où le temps travaille pour nous et où les choses évoluent en sourdine, sous la surface. Un peu comme la saison d'hiver dans un jardin... le printemps reviendra (il revient toujours) et si on a bien préparé le terrain il n'en sera que plus florissant !

Bref, à part quelques moments de pause dont il faut savoir tirer parti, j'espère vous avoir convaincu que l’appétit vient en mangeant et l'inspiration en pratiquant !