Me voilà de retour avec un nouveau dessin, toujours du Hans Holbein et toujours la thématique des hachures à la gauchère. Enfin cela finit par me les remettre dans le bon sens pour moi, c'est fou ce que c'est plus facile de ne pas avoir à se sur-adapter.
J'adore les portraits de Hans Holbein, seuls les visages et quelques détails de costume sont très travaillés, dans le détail et avec finesse. Tout le reste est juste évoqué. Résultat ils ont une force et une présence fabuleuse !
Ici j'ai fait une adaptation aux crayons de couleur et crayon fusain sur bristol d'un portrait de Sir Nicolas Carew. J'ai adapté un peu plus librement la physionomie du visage et l'ai rendu plus jeune, moins revêche et plus charmant ! N'est-ce pas les filles ?!
Je vais tenter d'adapter cette technique et ce rendu à un portrait pour une petite fille, demandé par un ami. Je cherchais quelque chose de sensible et rapide. Ici il ne m'a fallu que 4h contre plus de 20h pour le portrait de Prosper Willemans à la craie Conté. Et je n'ai pas 20h devant moi, malheureusement.
Bref affaire à suivre. Je vais aussi balader mes crayons du côté de ce cher Léonard da Vinci...
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vendredi 18 novembre 2011
samedi 12 novembre 2011
Couper le monde en tranches
Eh oui, des hachures par ci, des hachures par là. Je coupe le monde en minuscules petites tranches et j'imagine tout en hachures.
Je n'ai pas fini ma réflexion ni mon travail dessus, loin de là ! Où j'en suis ? A la problématique de la latéralité et du hachurage. Je m'explique. Je suis gauchère et nous représentons environ 20% seulement de la population totale. Même si le pourcentage de gauchers parmi la population d'artistes et plus élevé, les droitiers restent majoritaires. Donc la plupart des dessins que l'on peut voir sont généralement réalisés par des droitiers ! Et le sens des hachures et totalement opposé à celui des gauchers.
Je veux parler du sens de hachures "naturel", celui dans lequel il nous est très facile de dessiner des traits. On peut dire que si on réunit le sens naturel pour les gauchers et celui des droitiers on obtient un V, les gauchers faisant le trait de gauche et les droitiers le trait de droite. Les ambidextres les deux sans problèmes. Évidemment dans le travail de hachures, on peut opter pour un seul sens sur quasiment tout le dessin (c'est ce que je veux travailler) ou bien faire des hachures superposées dans des sens différents et là on va retomber sur le problème du geste non naturel. On peut tourner la feuille mais la visibilité et le contrôle des valeurs est plus difficile je trouve.
En tant que gauchère, avoir comme référence sans cesse sous les yeux des hachures de droitiers me perturbe grandement. Je me sens dans le brouillard. Et je me demande comment je pourrais faire dans l'autre sens... et je ne vois pas ! J'ai donc décidé de m'amuser à un petit travail exploratoire, sans passer pour autant trop de temps sur les dessins. Juste des esquisses.
Dans un premier temps, je vais travailler à partir de dessins de gauchers, des grands maîtres de préférence, pour me rapprocher un peu de mon tracé naturel. Puis j'essaierai de prendre un dessin de droitier et de changer le sens des hachures pour l'adapter à mes possibilités.
Ici, à la sanguine, un premier test à partir d'un portrait réalisé par Hans Holbein :
Évidemment on ne trouve pas que des hachures de gauche vers la droite mais elles sont majoritaires. C'est encore plus flagrant chez Léonard de Vinci... mon prochain sur la liste.
Je retourne donc couper le monde en petites tranches et je reviens !
Je n'ai pas fini ma réflexion ni mon travail dessus, loin de là ! Où j'en suis ? A la problématique de la latéralité et du hachurage. Je m'explique. Je suis gauchère et nous représentons environ 20% seulement de la population totale. Même si le pourcentage de gauchers parmi la population d'artistes et plus élevé, les droitiers restent majoritaires. Donc la plupart des dessins que l'on peut voir sont généralement réalisés par des droitiers ! Et le sens des hachures et totalement opposé à celui des gauchers.
Je veux parler du sens de hachures "naturel", celui dans lequel il nous est très facile de dessiner des traits. On peut dire que si on réunit le sens naturel pour les gauchers et celui des droitiers on obtient un V, les gauchers faisant le trait de gauche et les droitiers le trait de droite. Les ambidextres les deux sans problèmes. Évidemment dans le travail de hachures, on peut opter pour un seul sens sur quasiment tout le dessin (c'est ce que je veux travailler) ou bien faire des hachures superposées dans des sens différents et là on va retomber sur le problème du geste non naturel. On peut tourner la feuille mais la visibilité et le contrôle des valeurs est plus difficile je trouve.
En tant que gauchère, avoir comme référence sans cesse sous les yeux des hachures de droitiers me perturbe grandement. Je me sens dans le brouillard. Et je me demande comment je pourrais faire dans l'autre sens... et je ne vois pas ! J'ai donc décidé de m'amuser à un petit travail exploratoire, sans passer pour autant trop de temps sur les dessins. Juste des esquisses.
Dans un premier temps, je vais travailler à partir de dessins de gauchers, des grands maîtres de préférence, pour me rapprocher un peu de mon tracé naturel. Puis j'essaierai de prendre un dessin de droitier et de changer le sens des hachures pour l'adapter à mes possibilités.
Ici, à la sanguine, un premier test à partir d'un portrait réalisé par Hans Holbein :
Évidemment on ne trouve pas que des hachures de gauche vers la droite mais elles sont majoritaires. C'est encore plus flagrant chez Léonard de Vinci... mon prochain sur la liste.
Je retourne donc couper le monde en petites tranches et je reviens !
dimanche 9 octobre 2011
Hachures
J'ai toujours eu du mal avec les hachures ! Mais grâce aux cours de Piet et à Einrich Kley je finis par arriver à comprendre comment fonctionnent ces imbroglios de traits.
Enfin ces hiéroglyphes graphiques commencent à s'organiser et prendre sens pour moi. Curieusement ça n'est pas un cours sur les hachures proprement dit qui a fait tilt... bien que probablement il ait préparé le terrain. Non c'est un cours sur le travail à la plume qui a commencé à ordonner un peu les choses pour moi et à m'aider à y voir plus clair. Et puis la copie, même rapide, m'a vraiment beaucoup aidée à entrevoir comment utiliser ce "vocabulaire" et rendre la lumière et les matières. J'ai pu ainsi entrevoir des tas de possibilités et de subtilités que je suis loin de pouvoir encore utiliser moi-même mais c'est déjà un bon premier pas. Cela m'a vraiment permis de rentrer en contact/dialogue avec ces œuvres et d'en apprécier encore d'avantage le talent de leurs auteurs.
Allez quelques exemples de dessins en hachures avant :
Et le pire je crois (parce qu'il ne rend pas du tout l'ambiance lumineuse et le sujet) :
J'ai donc commencé par faire les exercices proposés dans le cours Signus concocté par Piet, juste des carrés de hachures. Je n'avais pas envie d'utiliser des plumes mais plutôt d'apprendre à utiliser mes feutres Pitt de chez Faber Castel. J'ai fait pas mal de test avec des grosseurs différentes pour le même type de travail. Intéressant. Je me suis ainsi rendue compte qu'on ne distinguait pas vraiment les deux premiers : S et F. Et aussi qu'il me fallait travailler différemment en tant que gauchère car il m'était impossible d'obtenir de jolies hachures franches et régulières sans adaptation. Il m'a ainsi fallu tourner ma feuille de manière à pouvoir libérer mon geste.
Cela peut paraître fastidieux mais je trouve ça agréable, au contraire, car nul besoin de réfléchir et le plaisir de voir apparaître une texture petit à petit. Cette densité que l'on obtient est aussi agréable.
J'ai ensuite pris le parti de faire quelques copies rapides pour comprendre un peu (un simple survol qui mériterait approfondissement) ce que faisaient de grands artistes. D'abord Michel-Ange :
Le dessin d'origine était à la sanguine... et ça n'est pas évident de changer le médium mais c'est intéressant.
Puis Heinrich Kley :
Avant cet arbre, deux autres petits croquis rapides que je n'ai pas retrouvé dans ma besace électronique mais qui, de toute façon, ne valaient guère le détour. Ici j'ai voulu chercher à comprendre comment rendre des zones d'ombres et aussi la texture du bois.
Ensuite un modèle du cours dont j'ignore le nom de l'auteur, dommage :
Et que le jury m'a fait l'honneur de placer dans sa galerie. J'ai fait vite et simplifié en enlevant beaucoup d'objets devant cette grange. Bref j'aurais pu beaucoup mieux faire si j'avais pris/eu le temps.
Et enfin le dessin final, à partir d'une photo imposée. J'aimais bien le sujet et il m'a inspirée :
Je me suis un peu perdue dans les détails, comme souvent. Et ici tel est pris qui croyait prendre, cela donne un effet très amusant... on aperçoit des formes dans le tronc de l'arbre ! Moi je vois une tête et une grenouille... et vous ?
J'aurais voulu le faire exprès que je n'aurais peu-être pas réussi. Mais une chose est sûre, j'ai réglé en partie mes compte avec les hachures et je tiens le bon bout ! Et puis moi j'aime bien le principe des images cachées dans d'autres. J'ai toujours trouvé ça amusant !
Pour finir, un petit croquis pas imposé du tout, réalisé en attendant chez mon coiffeur :
J'aime beaucoup ces fauteuils et je suis contente d'en avoir ramené un chez moi ! Encore plus satisfaite de savoir enfin un peu mieux utiliser mes feutres Pitt de chez Faber Castel !
Enfin ces hiéroglyphes graphiques commencent à s'organiser et prendre sens pour moi. Curieusement ça n'est pas un cours sur les hachures proprement dit qui a fait tilt... bien que probablement il ait préparé le terrain. Non c'est un cours sur le travail à la plume qui a commencé à ordonner un peu les choses pour moi et à m'aider à y voir plus clair. Et puis la copie, même rapide, m'a vraiment beaucoup aidée à entrevoir comment utiliser ce "vocabulaire" et rendre la lumière et les matières. J'ai pu ainsi entrevoir des tas de possibilités et de subtilités que je suis loin de pouvoir encore utiliser moi-même mais c'est déjà un bon premier pas. Cela m'a vraiment permis de rentrer en contact/dialogue avec ces œuvres et d'en apprécier encore d'avantage le talent de leurs auteurs.
Allez quelques exemples de dessins en hachures avant :
Et le pire je crois (parce qu'il ne rend pas du tout l'ambiance lumineuse et le sujet) :
J'ai donc commencé par faire les exercices proposés dans le cours Signus concocté par Piet, juste des carrés de hachures. Je n'avais pas envie d'utiliser des plumes mais plutôt d'apprendre à utiliser mes feutres Pitt de chez Faber Castel. J'ai fait pas mal de test avec des grosseurs différentes pour le même type de travail. Intéressant. Je me suis ainsi rendue compte qu'on ne distinguait pas vraiment les deux premiers : S et F. Et aussi qu'il me fallait travailler différemment en tant que gauchère car il m'était impossible d'obtenir de jolies hachures franches et régulières sans adaptation. Il m'a ainsi fallu tourner ma feuille de manière à pouvoir libérer mon geste.
Cela peut paraître fastidieux mais je trouve ça agréable, au contraire, car nul besoin de réfléchir et le plaisir de voir apparaître une texture petit à petit. Cette densité que l'on obtient est aussi agréable.
J'ai ensuite pris le parti de faire quelques copies rapides pour comprendre un peu (un simple survol qui mériterait approfondissement) ce que faisaient de grands artistes. D'abord Michel-Ange :
Le dessin d'origine était à la sanguine... et ça n'est pas évident de changer le médium mais c'est intéressant.
Puis Heinrich Kley :
Avant cet arbre, deux autres petits croquis rapides que je n'ai pas retrouvé dans ma besace électronique mais qui, de toute façon, ne valaient guère le détour. Ici j'ai voulu chercher à comprendre comment rendre des zones d'ombres et aussi la texture du bois.
Ensuite un modèle du cours dont j'ignore le nom de l'auteur, dommage :
Et que le jury m'a fait l'honneur de placer dans sa galerie. J'ai fait vite et simplifié en enlevant beaucoup d'objets devant cette grange. Bref j'aurais pu beaucoup mieux faire si j'avais pris/eu le temps.
Et enfin le dessin final, à partir d'une photo imposée. J'aimais bien le sujet et il m'a inspirée :
Je me suis un peu perdue dans les détails, comme souvent. Et ici tel est pris qui croyait prendre, cela donne un effet très amusant... on aperçoit des formes dans le tronc de l'arbre ! Moi je vois une tête et une grenouille... et vous ?
J'aurais voulu le faire exprès que je n'aurais peu-être pas réussi. Mais une chose est sûre, j'ai réglé en partie mes compte avec les hachures et je tiens le bon bout ! Et puis moi j'aime bien le principe des images cachées dans d'autres. J'ai toujours trouvé ça amusant !
Pour finir, un petit croquis pas imposé du tout, réalisé en attendant chez mon coiffeur :
J'aime beaucoup ces fauteuils et je suis contente d'en avoir ramené un chez moi ! Encore plus satisfaite de savoir enfin un peu mieux utiliser mes feutres Pitt de chez Faber Castel !
mardi 30 août 2011
Surcharge ou la leçon de Prud'hon
Mr Piet a toujours de bonnes idées de concours où il n'y a rien à gagner mais beaucoup à apprendre ! Celui-là était un vrai casse-tête : reproduire une sphère, des pieds ou des mains à la manière de Prud'hon.
J'aime beaucoup cet artiste, un virtuose des hachures. Le rendu de ses œuvres est très particulier et très "moderne" et en avance sur son temps je trouve. C'est un artiste du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle.
C'est évidemment de ses dessins dont il est question ici. On peut en voir quelques uns ici :
http://www.lankaart.org/article-prud-hon-dessins-67116245.html
Je ne savais pas trop par où commencer, surtout que je n'avais pas (est n'ai toujours pas) fait les cours sur les pieds et les mains... mais bof les boules ne m'inspiraient guère, pas plus que les pieds. J'ai donc recherché un modèle qui me parlait et j'ai craqué devant une photo représentant une main de bébé attrapant le doigt de celle d'un adulte. Émouvante différence de proportion, bel éclairage.
J'ai ensuite travaillé à partir des étapes proposées par cette artiste qui a tenté de retrouver comment Prud'hon travaillait. Une sorte d'archéologie expérimentale, à partir de l'observation de ses oeuvres et une bonne connaissance du matériel.
http://www.art.net/~rebecca/OnPrudon9.html
Je me suis d'abord familiarisé avec cette technique d'après son pas à pas :
Pas facile facile mais j'ai pris beaucoup de plaisir à le faire ! Mon matériel m'a donné pas mal de fil à retordre. J'ai travaillé sur du canson mi-teinte, une craie blanche Conté et un crayon fusain qui traînait au fond de mes tiroir... et pas de bonne qualité. Première erreur, la qualité des médium est un point important pour être à l'aise et confortable, pour avoir un bon rendu.
C'est d'ailleurs à cette occasion que j'ai appris que les craies Conté existaient en plusieurs dureté... par contre je doute que ça soit facile à trouver. Sauf peut-être dans des coffrets spécifiques. Or il se trouve que dans son pas à pas, elle utilise la même couleur en duretés différentes selon les couches. Du coup mon travail n'a pas la finesse qu'il faudrait puisqu'il s'agit de jouer sur des couches successives de hachures plus ou moins estompées. Et c'est là que l'on retrouve l'importance d'utiliser la bonne dureté de craie au bon moment ! Il faut être précis.
Puis je suis passée à l'exécution de l’œuvre pour le concours, toujours sur canson mi-teinte et avec le même matériel car malheureusement pas le temps de me procurer le matériel idéal. Bref c'est fait avec les moyens du bord !
Voici donc une sorte de pas à pas (j'ai pris quelques photos avec ce que j'avais sous la main : mon tél portable donc pas très bon), pour expliquer comment j'ai fait mais pas forcément à suivre sous peine de faire les mêmes glissades que moi.
Après avoir choisi un cadrage plus personnel d'après la photo, et une première mise en place, premières hachures pour placer grossièrement les zones de lumière :
Auxquelles viennent s'ajouter des hachures pour les zones d'ombres avec le crayon fusain
Quelques estompages plus tard... à ce propos, je pense que le flou ne vient pas de la photo mais de l'estompe
Nouvelle phase de hachurage :
On estompe à nouveau et ça devient flou à nouveau :
J'ai remonté légèrement dans les valeurs sombres :
Rehachurage et précision de l'image, avec en prime le fond... et là (voire avant) catastrophe : mon crayon fusain ne s'estompe pas assez (trop gras) voir pas du tout ! Le rendu est durci et ne colle pas au sujet. Dommage.
Je pense que j'aurais dû m'arrêter à l'étape précédente et juste redéfinir un peu tout ça et achever le fond. Comme quoi c'est un travail précis et délicat que celui là. J'ai fait une belle glissade ! Il faudra que je retente ça avec du meilleur matériel. En tout cas j'aurais aussi dû moins écouter les étapes proposées sur le site de Rebecca car pour moi j'aurais pu m'arrêter avant. Et durant l'exécution il m'a semblé percevoir des choses différentes encore que ce qu'elle décrit. Sans nécessairement arriver à mettre des mots précis sur ce feeling, cette compréhension.
Il y a quand même des choses réussies dans ce dessin : construction la quasi impeccable, la belle lumière qui rend toute sa présence au sujet et à l'ambiance. J'aime beaucoup aussi le rendu du pouce de l'adulte et le bout de son index dont on sent bien l'épaisseur de la "matière".
En tout cas, tout avis constructif est le bienvenu sur ce travail où je me suis embourbée à la fin et c'est dommage. Depuis le vieux crayon fusain n'est pas à la poubelle mais a rejoint les crayons que je passe à mon fils de 2 ans et demi pour qu'il fasse ses premières armes en gribouillages !
J'aime beaucoup cet artiste, un virtuose des hachures. Le rendu de ses œuvres est très particulier et très "moderne" et en avance sur son temps je trouve. C'est un artiste du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle.
C'est évidemment de ses dessins dont il est question ici. On peut en voir quelques uns ici :
http://www.lankaart.org/article-prud-hon-dessins-67116245.html
Je ne savais pas trop par où commencer, surtout que je n'avais pas (est n'ai toujours pas) fait les cours sur les pieds et les mains... mais bof les boules ne m'inspiraient guère, pas plus que les pieds. J'ai donc recherché un modèle qui me parlait et j'ai craqué devant une photo représentant une main de bébé attrapant le doigt de celle d'un adulte. Émouvante différence de proportion, bel éclairage.
J'ai ensuite travaillé à partir des étapes proposées par cette artiste qui a tenté de retrouver comment Prud'hon travaillait. Une sorte d'archéologie expérimentale, à partir de l'observation de ses oeuvres et une bonne connaissance du matériel.
http://www.art.net/~rebecca/OnPrudon9.html
Je me suis d'abord familiarisé avec cette technique d'après son pas à pas :
C'est d'ailleurs à cette occasion que j'ai appris que les craies Conté existaient en plusieurs dureté... par contre je doute que ça soit facile à trouver. Sauf peut-être dans des coffrets spécifiques. Or il se trouve que dans son pas à pas, elle utilise la même couleur en duretés différentes selon les couches. Du coup mon travail n'a pas la finesse qu'il faudrait puisqu'il s'agit de jouer sur des couches successives de hachures plus ou moins estompées. Et c'est là que l'on retrouve l'importance d'utiliser la bonne dureté de craie au bon moment ! Il faut être précis.
Puis je suis passée à l'exécution de l’œuvre pour le concours, toujours sur canson mi-teinte et avec le même matériel car malheureusement pas le temps de me procurer le matériel idéal. Bref c'est fait avec les moyens du bord !
Voici donc une sorte de pas à pas (j'ai pris quelques photos avec ce que j'avais sous la main : mon tél portable donc pas très bon), pour expliquer comment j'ai fait mais pas forcément à suivre sous peine de faire les mêmes glissades que moi.
Après avoir choisi un cadrage plus personnel d'après la photo, et une première mise en place, premières hachures pour placer grossièrement les zones de lumière :
Auxquelles viennent s'ajouter des hachures pour les zones d'ombres avec le crayon fusain
Quelques estompages plus tard... à ce propos, je pense que le flou ne vient pas de la photo mais de l'estompe
Nouvelle phase de hachurage :
On estompe à nouveau et ça devient flou à nouveau :
Rehachurage et précision de l'image, avec en prime le fond... et là (voire avant) catastrophe : mon crayon fusain ne s'estompe pas assez (trop gras) voir pas du tout ! Le rendu est durci et ne colle pas au sujet. Dommage.
Je pense que j'aurais dû m'arrêter à l'étape précédente et juste redéfinir un peu tout ça et achever le fond. Comme quoi c'est un travail précis et délicat que celui là. J'ai fait une belle glissade ! Il faudra que je retente ça avec du meilleur matériel. En tout cas j'aurais aussi dû moins écouter les étapes proposées sur le site de Rebecca car pour moi j'aurais pu m'arrêter avant. Et durant l'exécution il m'a semblé percevoir des choses différentes encore que ce qu'elle décrit. Sans nécessairement arriver à mettre des mots précis sur ce feeling, cette compréhension.
Il y a quand même des choses réussies dans ce dessin : construction la quasi impeccable, la belle lumière qui rend toute sa présence au sujet et à l'ambiance. J'aime beaucoup aussi le rendu du pouce de l'adulte et le bout de son index dont on sent bien l'épaisseur de la "matière".
En tout cas, tout avis constructif est le bienvenu sur ce travail où je me suis embourbée à la fin et c'est dommage. Depuis le vieux crayon fusain n'est pas à la poubelle mais a rejoint les crayons que je passe à mon fils de 2 ans et demi pour qu'il fasse ses premières armes en gribouillages !
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